"Il ne se met pas en danger": Bruno Retailleau, une campagne sans prise de risque
https://www.lexpress.fr/politique/lr/il-ne-se-met-pas-en-danger-bruno-retailleau-une-campagne-sans-prise-de-risque-YWJENKZKKFHTBEX3P6ZSISKIVQ/
Et les mauvais souvenirs refirent surface. En ce début février 2025, de vieux fantômes assaillent ce ministre LR à la perspective du duel entre Bruno Retailleau (https://www.lexpress.fr/politique/le-juge-de-paix-sera-le-resultat-bruno-retailleau-a-linterieur-une-question-de-temps-W24GL7PF7VGJJGE7DRMH2IUCMQ/) et Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains (LR) (https://www.lexpress.fr/politique/rn/leconomie-la-derniere-bataille-de-la-droite-face-au-rn-X6JYLT4P4RE5PMOKIFLKWQ7IEI/). Comme cette lutte fratricide entre Jean-François Copé (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/letat-de-droit-sauf-pour-le-rassemblement-national-par-jean-francois-cope-NMU2GECBYNE2RDCTPCA7CIWDCY/) et François Fillon (https://www.lexpress.fr/politique/francois-fillon-nous-sommes-dans-une-guerre-de-longue-duree_2136786.html) en 2012, prélude aux tragédies de la droite. Il s’en ouvre à un collègue du gouvernement : "Même si Retailleau l’emporte, il aura du sang sur sa veste." Lui aimerait qu’elle reste immaculée. Favori du scrutin du 18 mai, le Vendéen a mené une campagne fidèle à cet objectif : sans prise de risque, assise sur son statut de ministre de l’Intérieur. Son dernier "grand meeting", ce dimanche à Boulogne-Bilancourt, a illustré cette stratégie. Devant plus de 2000 personnes, l’ex-sénateur a vanté son "bilan" à Beauvau et sa capacité à "prendre les Français à témoin". "Tant que j’aurai les moyens d’être utile aux Français, je ferai mon devoir", a-t-il lancé, rappelant la "décision collective" de LR d’entrer au gouvernement à l’automne.Cette fonction l’a fait entrer dans le cœur du peuple de droite. Bruno Retailleau s’appuie sur ce titre, chargé de symboles, pour vaincre Laurent Wauquiez. C’est depuis Beauvau qu’il développe son corpus idéologique, à la faveur de l’actualité. Comme lorsqu’il dénonce ce samedi "la fabrique des barbares" après l'agression d'un pompier à Évian-les-Bains ou la "mexicanisation du pays" dans le cadre de l’examen de la loi sur la Narcotrafic. L’intérieur, un si confortable Aventin.C’est le privilège du favori. L’ancien sénateur n’a installé aucun duel avec Laurent Wauquiez, le laissant boxer dans le vide. Il a refusé les propositions de débats télévisés, et n’a pas répondu au SMS du Ponot l’invitant à échanger autour de son souhait d’envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon les étrangers dangereux visés par une OQTF. Il ne parle jamais de son concurrent, sauf lorsqu’il est invité à le faire par les journalistes. Pourquoi s’y risquer ? Citer Laurent Wauquiez, c’est lui offrir de l’oxygène médiatique. C’est, aussi, courir le danger d’entrer dans un combat de boue peu glorieux. “Il ne se met pas en danger”, note une dirigeante LR. "Les deux font une bonne campagne, note un proche de Laurent Wauquiez. Retailleau mène une bonne course défensive en misant tout sur sa stature de ministre. Wauquiez a trouvé les arguments pour l’embêter, notamment dans son rapport à Bayrou et la liberté de parole."La stratégie du patron des députés LR est ambivalente. Il s’est attelé à fragiliser la coalition gouvernementale pour atteindre par ricochet Bruno Retailleau. Il épingle sa sujétion à François Bayrou, entrave supposée à son indépendance, et l’immobilisme du Premier ministre. Mais en ciblant le "ministre" Retailleau, il joue sur le terrain de son rival. "Wauquiez ne l'a pas déstabilisé, note le maire de Meaux Jean-François Copé. Il aurait dû sortir une idée par jour dans tous les domaines." Et faire ainsi de la Place Beauvau un carcan intellectuel. Il s’y est essayé ce dimanche, avec sa proposition de limiter à deux ans l’accès au RSA. (https://www.leparisien.fr/politique/laurent-wauquiez-je-propose-que-lon-sorte-du-rsa-a-vie-10-05-2025-TKD6NXGOABD53MQ7KSLFCDB4OQ.php?xtor=AD-366)"Je ne laisserai rien au
https://www.lexpress.fr/politique/lr/il-ne-se-met-pas-en-danger-bruno-retailleau-une-campagne-sans-prise-de-risque-YWJENKZKKFHTBEX3P6ZSISKIVQ/
Et les mauvais souvenirs refirent surface. En ce début février 2025, de vieux fantômes assaillent ce ministre LR à la perspective du duel entre Bruno Retailleau (https://www.lexpress.fr/politique/le-juge-de-paix-sera-le-resultat-bruno-retailleau-a-linterieur-une-question-de-temps-W24GL7PF7VGJJGE7DRMH2IUCMQ/) et Laurent Wauquiez pour la présidence des Républicains (LR) (https://www.lexpress.fr/politique/rn/leconomie-la-derniere-bataille-de-la-droite-face-au-rn-X6JYLT4P4RE5PMOKIFLKWQ7IEI/). Comme cette lutte fratricide entre Jean-François Copé (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/letat-de-droit-sauf-pour-le-rassemblement-national-par-jean-francois-cope-NMU2GECBYNE2RDCTPCA7CIWDCY/) et François Fillon (https://www.lexpress.fr/politique/francois-fillon-nous-sommes-dans-une-guerre-de-longue-duree_2136786.html) en 2012, prélude aux tragédies de la droite. Il s’en ouvre à un collègue du gouvernement : "Même si Retailleau l’emporte, il aura du sang sur sa veste." Lui aimerait qu’elle reste immaculée. Favori du scrutin du 18 mai, le Vendéen a mené une campagne fidèle à cet objectif : sans prise de risque, assise sur son statut de ministre de l’Intérieur. Son dernier "grand meeting", ce dimanche à Boulogne-Bilancourt, a illustré cette stratégie. Devant plus de 2000 personnes, l’ex-sénateur a vanté son "bilan" à Beauvau et sa capacité à "prendre les Français à témoin". "Tant que j’aurai les moyens d’être utile aux Français, je ferai mon devoir", a-t-il lancé, rappelant la "décision collective" de LR d’entrer au gouvernement à l’automne.Cette fonction l’a fait entrer dans le cœur du peuple de droite. Bruno Retailleau s’appuie sur ce titre, chargé de symboles, pour vaincre Laurent Wauquiez. C’est depuis Beauvau qu’il développe son corpus idéologique, à la faveur de l’actualité. Comme lorsqu’il dénonce ce samedi "la fabrique des barbares" après l'agression d'un pompier à Évian-les-Bains ou la "mexicanisation du pays" dans le cadre de l’examen de la loi sur la Narcotrafic. L’intérieur, un si confortable Aventin.C’est le privilège du favori. L’ancien sénateur n’a installé aucun duel avec Laurent Wauquiez, le laissant boxer dans le vide. Il a refusé les propositions de débats télévisés, et n’a pas répondu au SMS du Ponot l’invitant à échanger autour de son souhait d’envoyer à Saint-Pierre-et-Miquelon les étrangers dangereux visés par une OQTF. Il ne parle jamais de son concurrent, sauf lorsqu’il est invité à le faire par les journalistes. Pourquoi s’y risquer ? Citer Laurent Wauquiez, c’est lui offrir de l’oxygène médiatique. C’est, aussi, courir le danger d’entrer dans un combat de boue peu glorieux. “Il ne se met pas en danger”, note une dirigeante LR. "Les deux font une bonne campagne, note un proche de Laurent Wauquiez. Retailleau mène une bonne course défensive en misant tout sur sa stature de ministre. Wauquiez a trouvé les arguments pour l’embêter, notamment dans son rapport à Bayrou et la liberté de parole."La stratégie du patron des députés LR est ambivalente. Il s’est attelé à fragiliser la coalition gouvernementale pour atteindre par ricochet Bruno Retailleau. Il épingle sa sujétion à François Bayrou, entrave supposée à son indépendance, et l’immobilisme du Premier ministre. Mais en ciblant le "ministre" Retailleau, il joue sur le terrain de son rival. "Wauquiez ne l'a pas déstabilisé, note le maire de Meaux Jean-François Copé. Il aurait dû sortir une idée par jour dans tous les domaines." Et faire ainsi de la Place Beauvau un carcan intellectuel. Il s’y est essayé ce dimanche, avec sa proposition de limiter à deux ans l’accès au RSA. (https://www.leparisien.fr/politique/laurent-wauquiez-je-propose-que-lon-sorte-du-rsa-a-vie-10-05-2025-TKD6NXGOABD53MQ7KSLFCDB4OQ.php?xtor=AD-366)"Je ne laisserai rien au
hasard"Bruno Retailleau mène une campagne publique sans coups d’éclat, destinée à consolider son avance. La donne est différente en interne. Entre chasse aux adhésions et opérations de "phoning", le camp du Vendéen a mené une course intense. "Je ne laisserai rien au hasard", confiait le ministre de l’Intérieur en mars, évoquant une "organisation industrielle". Ainsi, son équipe s’est illustrée par son pointillisme. Elle a obtenu une divulgation des résultats du vote par département et la publication du nombre de parrainages obtenus par les deux candidats. "Sur un plan opérationnel, on mène une campagne d’outsider", jure le directeur de campagne Othman Nasrou.Les adhérents trancheront dans une semaine. Ils ne sont pas appelés à donner une note artistique à la plus belle campagne. Mais à trancher entre deux incarnations, tant la gémellité idéologique des deux rivaux est évidente. Voire deux récits. "Chacun se protège derrière un mythe, note l’ancien député du Vaucluse Julien Aubert. Wauquiez invoque celui du grand Chirac, quand Retailleau invoque tacitement Sarkozy sur son parcours. Est-on à l’aube d’une campagne napoléonienne avec Retailleau, ou est-on à l’aube d’un fabuleux de renversement de circonstances où le petit chose gagne contre l’homme du haut ?" Cette compétition interne n’est qu’une étape avant la grande marche de 2027. La droite, affaiblie par tant de débâcles électorales, devra cette fois être à l’offensive.
Shane Parrish, le "gourou" de Wall Street : "Tant de gens courent d’une réunion à l’autre sans jamais rien accomplir"
https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/shane-parrish-le-gourou-de-wall-street-ceux-qui-manquent-de-confiance-en-eux-font-tous-la-meme-KQDJT62OKBARLN5Z62KIEVEKDI/
Tenue vestimentaire, choix du déjeuner, changement de travail, demande en mariage… Chaque jour, nous prenons des décisions plus ou moins déterminantes, qui influencent, à leur manière, le cours de notre vie. Mais comment s’assurer de faire les bons choix ? Pour Shane Parrish, expert en stratégie mentale et en prise de décision (https://www.lexpress.fr/economie/emploi/management/la-prise-de-decision-tout-un-art_1519701.html), tout commence par une chose : penser avec clarté. C’est d’ailleurs le titre de son dernier ouvrage (Penser avec clarté, Arpa, 311 p., 2025). Figure incontournable outre-Atlantique, particulièrement prisée par les élites financières, Shane Parrish est surnommé le "gourou des gourous de Wall Street". Ses analyses sont très recherchées : on les retrouve dans ses livres, son podcast et sa newsletter, suivie par plus de 800 000 abonnés. Ancien agent du renseignement canadien, il ne se fonde pas sur de simples intuitions, mais sur la recherche en psychologie, en économie comportementale et en management. Parmi ses références majeures : le prix Nobel Daniel Kahneman (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/daniel-kahneman-l-homme-qui-nous-a-appris-a-nous-mefier-de-notre-cerveau_2160974.html) ou encore Charlie Munger (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/des-chambres-sans-fenetres-le-milliardaire-qui-se-prend-pour-le-corbusier_2162751.html), associé historique de Warren Buffett.L’Express l’a rencontré lors de son passage à Paris - où il s’est amusé de nos habitudes françaises : "Ici, dès qu’on achète une baguette, on en croque le bout tout de suite. C’est étrange, non ?". Avant d’entrer dans le vif du sujet : "ce qui se passe dans les moments ordinaires détermine notre avenir". Comment identifier, gérer, surmonter ses faiblesses et apprendre à devenir maître de soi ? Pourquoi il faut différencier la confiance en soi de l'ego ? Comment utiliser son esprit plus efficacement ? Si vous cherchez à comprendre comment prendre les bonnes décisions au quotidien, cette lecture est faite pour vous.L’Express : Qu’est-ce qu’une pensée claire ? Et en quoi est-elle importante dans les processus de décision ?Shane Parrish : Je pense que ce qui nous distingue des animaux, c’est notre capacité à raisonner et à réfléchir avant de réagir, alors que les animaux agissent plutôt par instinct. Et donc, si nous n’utilisons pas cette capacité, nous réagissons comme des animaux et nous obtenons les mêmes résultats qu’eux. Pour moi, avoir une pensée claire, c’est disposer de l’espace nécessaire pour vraiment réfléchir avant de prendre une décision, que ce soit de manière consciente ou inconsciente.Vous dites que la pensée claire ne doit pas se limiter aux décisions importantes. "Ce qui se passe dans les moments ordinaires détermine notre avenir", écrivez-vous. Pourquoi ?Prenons la situation à l’envers, juste un instant. Se marier, choisir un emploi ou une ville où vivre sont des décisions importantes auxquelles on nous a appris qu’il fallait prêter attention. En général, on ne les prend pas sur un coup de tête : on réfléchit vraiment, même si cette décision peut s’avérer être mauvaise a posteriori. Mais pour les moments ordinaires, c’est tout l’inverse : on ne nous apprend pas à y réfléchir. Pourtant, ce sont justement ces moments-là qui conditionnent notre capacité future à bien décider et ce sont ces décisions qui ont tendance à s’accumuler. Prenons un exemple simple : votre partenaire ou conjoint. C’est un vendredi soir, vous rentrez d’une longue journée de travail, vous videz le lave-vaisselle ou vous préparez le dîner ensemble et surgit une dispute. À cet instant, vous ne prenez pas le temps de réfléchir. Si à ce moment précis je vous tapais sur l’épaule
https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/shane-parrish-le-gourou-de-wall-street-ceux-qui-manquent-de-confiance-en-eux-font-tous-la-meme-KQDJT62OKBARLN5Z62KIEVEKDI/
Tenue vestimentaire, choix du déjeuner, changement de travail, demande en mariage… Chaque jour, nous prenons des décisions plus ou moins déterminantes, qui influencent, à leur manière, le cours de notre vie. Mais comment s’assurer de faire les bons choix ? Pour Shane Parrish, expert en stratégie mentale et en prise de décision (https://www.lexpress.fr/economie/emploi/management/la-prise-de-decision-tout-un-art_1519701.html), tout commence par une chose : penser avec clarté. C’est d’ailleurs le titre de son dernier ouvrage (Penser avec clarté, Arpa, 311 p., 2025). Figure incontournable outre-Atlantique, particulièrement prisée par les élites financières, Shane Parrish est surnommé le "gourou des gourous de Wall Street". Ses analyses sont très recherchées : on les retrouve dans ses livres, son podcast et sa newsletter, suivie par plus de 800 000 abonnés. Ancien agent du renseignement canadien, il ne se fonde pas sur de simples intuitions, mais sur la recherche en psychologie, en économie comportementale et en management. Parmi ses références majeures : le prix Nobel Daniel Kahneman (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/daniel-kahneman-l-homme-qui-nous-a-appris-a-nous-mefier-de-notre-cerveau_2160974.html) ou encore Charlie Munger (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/des-chambres-sans-fenetres-le-milliardaire-qui-se-prend-pour-le-corbusier_2162751.html), associé historique de Warren Buffett.L’Express l’a rencontré lors de son passage à Paris - où il s’est amusé de nos habitudes françaises : "Ici, dès qu’on achète une baguette, on en croque le bout tout de suite. C’est étrange, non ?". Avant d’entrer dans le vif du sujet : "ce qui se passe dans les moments ordinaires détermine notre avenir". Comment identifier, gérer, surmonter ses faiblesses et apprendre à devenir maître de soi ? Pourquoi il faut différencier la confiance en soi de l'ego ? Comment utiliser son esprit plus efficacement ? Si vous cherchez à comprendre comment prendre les bonnes décisions au quotidien, cette lecture est faite pour vous.L’Express : Qu’est-ce qu’une pensée claire ? Et en quoi est-elle importante dans les processus de décision ?Shane Parrish : Je pense que ce qui nous distingue des animaux, c’est notre capacité à raisonner et à réfléchir avant de réagir, alors que les animaux agissent plutôt par instinct. Et donc, si nous n’utilisons pas cette capacité, nous réagissons comme des animaux et nous obtenons les mêmes résultats qu’eux. Pour moi, avoir une pensée claire, c’est disposer de l’espace nécessaire pour vraiment réfléchir avant de prendre une décision, que ce soit de manière consciente ou inconsciente.Vous dites que la pensée claire ne doit pas se limiter aux décisions importantes. "Ce qui se passe dans les moments ordinaires détermine notre avenir", écrivez-vous. Pourquoi ?Prenons la situation à l’envers, juste un instant. Se marier, choisir un emploi ou une ville où vivre sont des décisions importantes auxquelles on nous a appris qu’il fallait prêter attention. En général, on ne les prend pas sur un coup de tête : on réfléchit vraiment, même si cette décision peut s’avérer être mauvaise a posteriori. Mais pour les moments ordinaires, c’est tout l’inverse : on ne nous apprend pas à y réfléchir. Pourtant, ce sont justement ces moments-là qui conditionnent notre capacité future à bien décider et ce sont ces décisions qui ont tendance à s’accumuler. Prenons un exemple simple : votre partenaire ou conjoint. C’est un vendredi soir, vous rentrez d’une longue journée de travail, vous videz le lave-vaisselle ou vous préparez le dîner ensemble et surgit une dispute. À cet instant, vous ne prenez pas le temps de réfléchir. Si à ce moment précis je vous tapais sur l’épaule
pour vous demander : "Veux-tu vraiment te disputer avec ton conjoint maintenant ?", vous répondriez non. Et pourtant, le ton monte, la tension aussi… et avant même de vous en rendre compte, le week-end est gâché à cause d’une seule interaction mais sans que vous n’ayez vraiment réfléchi à aucun moment. Il s’agit alors de savoir comment désamorcer la situation. Comment créer cet espace pour raisonner avant de réagir ? Est-ce que j’ai vraiment envie d’aggraver les choses ? La réponse est non. Et c’est ce petit moment de réflexion qui permet d’éviter l’escalade.Je vois les émotions et la rationalité comme deux pôles d’un même continuumLa plupart des livres sur la prise de décision expliquent comment être plus rationnel. Ils enseignent comment mieux penser dans ces moments-là . Mais je ne pense pas que ce soit ce dont la plupart des gens ont besoin dans leur vie quotidienne. Je crois qu’en général, nous sommes assez rationnels quand nous prenons le temps de réfléchir. Le problème, c’est que nous ne le faisons pas.Vous décrivez l’ego comme l’un des principaux ennemis de la pensée claire. Mais n’existe-t-il pas un bon et un mauvais ego ?Il y a toujours un aspect positif et un aspect négatif à chaque chose. L’essentiel c’est de savoir reconnaître quand mon ego m’aide - en me donnant le courage ou la confiance nécessaires pour entreprendre quelque chose d’inédit - et quand il me nuit, en créant des angles morts que je ne perçois pas. Dans le domaine de la prise de décision, la plupart des erreurs viennent précisément de ce que nous ne voyons pas. Le poker est un bon exemple : si nous jouions et que je pouvais voir toutes vos cartes, je n’aurais aucun angle mort, je pourrais jouer ma main parfaitement. Cela ne garantirait pas que je remporte la partie, mais au moins, je ne commettrais pas d’erreurs. C’est exactement cela, l’objectif en matière de prise de décision : réduire les angles morts autant que possible. Or l’ego, trop souvent, vient les renforcer. C’est à ce moment-là , comme l’a parfaitement formulé le chroniqueur Ryan Holiday dans son livre, que l’ego devient notre ennemi.Concrètement, comment cultiver une pensée claire lorsqu’on est de nature anxieuse ou colérique par exemple ? Peut-on vraiment apprendre à maîtriser nos instincts ?Un livre classique vous dirait qu’il faut apprendre à reconnaître quand vous êtes en colère. Et une fois que vous avez identifié votre colère, à réagir différemment. Si vous demandez à un psychologue, cette méthode fonctionne disons… 15 % du temps. L’approche que je propose dans mon ouvrage est un peu différente. Vous allez vous mettre en colère et je ne peux probablement pas empêcher cela. Mais je peux peut-être réduire le niveau de difficulté pour reconnaître cette colère, ou en atténuer l’intensité. Et si vous y parvenez, alors vous aurez plus de chances de réfléchir clairement. Un excellent exemple, ce n’est pas la colère, mais le trafic. Imaginons : vous avez passé la nuit du dimanche à boire avec des amis, vous avez mal dormi, vous vous êtes disputé avec votre partenaire le lundi matin et vous vous retrouvez coincé dans les embouteillages. Imaginez maintenant que vous vous soyez couché tôt, bien reposé, que vous ayez pris un bon petit-déjeuner, et embrassé votre partenaire avant de partir. Dans les deux cas, le trafic est le même, mais votre façon d’y réagir sera complètement différente. Nous parlons donc ici de "positionnement" : qu’est-ce que je peux faire pour me mettre en mode facile, plutôt qu’en mode difficile ? C’est le langage que j’utilise avec mes enfants, et c’est très efficace. Je veux jouer la partie en mode facile. Et je me demande : qu’est-ce que je peux contrôler pour y parvenir ? Certes, cela ne change pas le fait que je vais affronter des embouteillages ou me mettre en colère, mais cela en modifie l’intensité, et ma capacité à y faire face avec ressources habituelles s’en trouve grandement améliorée. Nous passons d’environ 20 % à 80 % de chances de passer une meilleure
journée ou, du moins, de ne pas laisser les obstacles la gâcher. Parce que quand on arrive au bureau déjà stressé par la circulation, ce stress rejaillit sur le reste de la journée, puis sur chaque petite décision qu’on prend et celles-ci finissent par s’accumuler au point d’influencer réellement notre trajectoire de vie.Sommes-nous tous égaux face à la pensée claire ? Certains partent-ils avec un avantage ?Je pense que certaines personnes sont naturellement plus réfléchies que d’autres. Elles prennent en compte davantage de variables dans leurs décisions, perçoivent mieux les nuances, anticipent les effets secondaires et tertiaires… Et leur capacité à voir le monde à travers les yeux des autres est souvent plus développée. Mais je crois aussi que tous ces éléments peuvent s’apprendre. En fait, pour être plus précis, ce n’est pas une compétence qu’on peut vraiment enseigner, mais on peut l’acquérir. Je peux vous donner des outils, mais si vous ne sortez pas pour les mettre en pratique, vous ne saurez pas les utiliser quand il le faudra. Beaucoup de personnes ne s’intéressent pas vraiment à la réflexion ou à la manière de rendre leur vie plus simple parce que cela demande souvent de renoncer à un plaisir immédiat en faveur d’un choix plus judicieux ou d’un bénéfice futur. Et nous savons tous combien il est difficile de choisir la gratification différée plutôt que la gratification instantanée. C’est là le véritable défi.Les émotions peuvent-elles jouer un rôle utile dans la prise de décision ?Tout à fait. Des études montrent que si l’on vit en étant uniquement rationnel, sans aucune place pour l’émotion, on n’est tout simplement pas heureux. Je vois les émotions et la rationalité comme deux pôles d’un même continuum. Et sur ce continuum, je ne cherche pas à être entièrement émotionnel ni entièrement rationnel. La vraie question est de savoir où une décision donnée se situe sur ce spectre. S’il s’agit d’une décision financière, je vais vouloir me placer du côté de la rationalité, plutôt que de l’émotion. Mais s’il est question d’une décision romantique, je préférerai sans doute laisser plus de place à l’émotion. Et je pense que si l’on cherche à supprimer l’émotion au profit d’une rationalité absolue, on finit par devenir malheureux, ce qui, à terme, nous conduit aussi à prendre de moins bonnes décisions.Selon vous, "les moutons de Panurge" entrent rarement dans l’histoire. Que voulez-vous dire par là ?Si vous faites ce que tout le monde fait, vous obtiendrez les mêmes résultats que tout le monde. Si vous visez un résultat différent, alors il vous faut agir différemment. Cela dit, ce que vous voulez réellement, c’est créer une divergence avantageuse. Autrement dit, il ne s’agit pas simplement de se démarquer de la foule, mais de le faire à bon escient. Parce que diverger et avoir tort ne vous apportera ni utilité ni valeur.La plupart du temps, vous voudrez probablement faire comme tout le monde, mais il faut avoir les connaissances, la capacité et la confiance nécessaires pour s’en écarter et faire quelque chose de totalement différent. Beaucoup de gens se contentent de copier les autres. C’est un moyen rapide d’atteindre un niveau moyen mais ils s’en contentent. C’est un peu comme la conduite automobile : au bout de quatre ou cinq ans de conduite, on cesse de progresser. On a atteint un niveau "suffisamment bon", et le cerveau investit ses efforts ailleurs.Mettez votre ego de côté, car c’est la seule façon d’apprendre. Mais ayez un ego, car c’est ce qui vous permet d’agirSi vous voulez obtenir des résultats différents, marquer l’histoire ou nourrir une ambition forte, vous devez apprendre à reconnaître les moments où il faut vous détacher de la foule, tenter quelque chose de différent. Le problème - et cela rejoint la question de l’ego -, c’est que dès que vous faites quelque chose d’inhabituel, vous attirerez beaucoup d’attention, surtout de l’attention négative. Les gens vont se demander pourquoi vous ne suivez pas le
mouvement, pourquoi vous agissez différemment. Et cela peut être très difficile à vivre, en particulier pour ceux qui n’ont jamais été confrontés à ce genre de situation auparavant.Vous insistez sur l’importance de la responsabilité personnelle dans les choix que nous faisons. Mais dans le cadre du travail par exemple, est-ce que tout relève toujours de notre responsabilité individuelle ? N’est-ce pas, parfois, ignorer celle des organisations ?Ce n’est évidemment pas uniquement une question individuelle. Mais au bout du compte, la seule chose que vous contrôlez vraiment, c’est vous-même. Dire "c’est la faute de l’entreprise", c’est une excuse commode, et je pense que cela nous décharge de toute responsabilité et de tout apprentissage. L’approche que je défends est la suivante : ce n’est peut-être pas de votre faute, mais c’est à vous d’y faire face, du mieux possible. Et si vous estimez que vous ne pouvez pas changer l’organisation, alors peut-être devriez-vous en changer, car sinon vous resterez perpétuellement malheureux. Nos cerveaux sont programmés pour nous protéger, rationaliser nos décisions, rechercher la facilité. Il est donc très tentant de dire : "C’était une mauvaise décision, mais elle ne venait pas de moi. Moi, j’aurais fait autrement." Mais ce genre de raisonnement ne mène à aucun progrès personnel. Il faut prendre la responsabilité de ce qui est en votre pouvoir car ce qui est en votre pouvoir est étonnamment bien plus vaste que vous ne le pensez. Mettez votre ego de côté, car c’est la seule façon d’apprendre. Mais ayez un ego, car c’est ce qui vous permet d’agir.Vous écrivez : "La confiance en soi permet de penser de manière indépendante et de résister aux réactions négatives." Nous connaissons tous des personnes qui en manquent. Peuvent-elles développer une véritable confiance en elles avec le temps ?D’après mon expérience, les personnes qui manquent de confiance en elles, notamment au moment de passer à l’action, regardent souvent trop loin devant. Elles projettent leur regard à un an, deux ans dans le futur. J’utilise l’expression de "confiance dans la prochaine étape". L’idée, c’est d’apprendre à développer cette forme de confiance en réduisant la distance entre l’endroit où l’on se trouve et l’objectif qu’on vise. C’est en ramenant l’objectif à sa toute première action concrète qu’on construit cette confiance, pas à pas. Il faut décomposer en petites étapes. Par exemple, si vous voulez créer une entreprise, la première étape, ce n’est pas d’avoir une boutique en ligne qui génère un million de dollars par mois. Pourtant, c’est là -dessus que beaucoup de gens se focalisent. La véritable première étape, c’est de se demander comment aller sur Shopify et y créer une boutique. De même que lorsqu’ils courent un marathon et qu’ils sont à mi-parcours, les jambes lourdes, que font les athlètes professionnels ? Ils ne pensent pas à la ligne d’arrivée mais au prochain panneau d’arrêt qu’ils doivent atteindre. Ils réduisent ainsi la distance mentale entre où ils sont et où ils veulent aller. Pour la confiance, c’est exactement la même chose. C’est d’ailleurs ce que nous faisons naturellement avec les enfants : on leur décompose les tâches étape par étape, pour qu’ils réussissent rapidement et ressentent un sentiment d’accomplissement. Mais en tant qu’adultes, on oublie souvent qu’on a, nous aussi, besoin de faire la même chose pour nous-mêmes.Qu’est-ce qu’une bonne décision au final ?C’est une décision qui résulte d’un bon processus. Mais vous ne voulez pas appliquer le même processus à tous les types de décisions. Si l’on imagine un autre continuum, basé sur le coût de l’échec, il y a d’un côté les décisions à faible coût d’échec, et de l’autre celles dont l’échec serait très coûteux. Il ne faut pas appliquer autour d’une décision à faible enjeu le même processus que pour une décision à enjeu élevé. Et le plus grand risque lorsqu’on prend des décisions à fort enjeu, c’est d’aller trop vite. C’est vraiment le
principal danger. À l’inverse, pour des décisions à faible coût en cas d’échec, le risque, c’est d’aller trop lentement. Je pense qu’il faut une organisation flexible qui vous permette d’adapter le processus de décision en fonction du coût potentiel de l’échec. Ce coût peut varier d’une organisation à l’autre, voire entre les équipes au sein d’une même organisation. Cinq millions d’euros, par exemple, peuvent représenter la survie d’une petite structure et n’être qu’une ligne négligeable dans le budget d’un grand groupe. À titre individuel, on ne peut pas dire qu’une décision est bonne ou mauvaise sans examiner le raisonnement qui l’a soutenue. Sur une série de décisions, si quelqu’un échoue constamment, on peut conclure qu’il ne prend probablement pas les meilleures décisions mais il faut aussi tenir compte du niveau de risque : peut-être prend-il des décisions très risquées, dont l’issue est naturellement incertaine. C’est pourquoi il est si important d’analyser le processus.Qu’entendez-vous par "processus" ?Quand je parle de processus, cela peut sembler abstrait. Mais ce que nous essayons vraiment d’identifier, c’est de savoir si vous avez réfléchi sérieusement. Quelles variables avez-vous prises en compte dans votre réflexion ? Quels résultats envisagez-vous ? Le monde réel correspond-il à votre perception des choses ? Sinon, y a-t-il quelque chose que nous pouvons apprendre ? Est-ce que le résultat vous surprend ? Si nous sommes surpris par le résultat, cela signifie que nos informations ou notre vision du monde étaient erronées et cela exige une mise à jour de notre façon de penser.Quelle est votre vision des réunions en entreprise ? On entend souvent dire qu’il y en a trop, qu’elles sont trop fréquentes, et qu’elles ne débouchent pas toujours sur de vraies décisions.Je pense qu’on a glissé vers une culture où l’on organise des réunions simplement pour avoir des réunions. On a parfois l’impression que pour beaucoup de gens, le travail se résume à participer à des réunions. Il existe toutefois des leviers simples pour améliorer considérablement la qualité des réunions, surtout lorsqu’il s’agit de prendre des décisions. L’une des choses que je recommande, c’est de désigner une personne responsable de la décision, pas un comité. Les décisions doivent être portées par quelqu’un, pas par un groupe flou. Cette personne est en charge : elle doit définir clairement le problème et proposer une solution. Je suggère aussi de séparer le processus en deux réunions distinctes : une pour définir clairement quel est le problème, puis une autre pour lui trouver une solution. Ce qui se passe souvent dans les réunions, notamment en comité, c’est qu’une personne propose une définition du problème. Elle semble correcte mais en réalité, elle ne couvre que 85 ou 90 % du vrai sujet. Comme nous sommes naturellement compétitifs, que nous voulons contribuer et nous sentir valorisés, on se lance très vite dans la résolution du problème sans se rendre compte qu’en réalité, on s’attaque souvent à la mauvaise question. Si on prenait le même temps qu’on passe à faire cela, mais pour bien définir le problème d’abord, nos réunions seraient bien plus efficaces.Comment s’assurer d’avoir identifié le bon problème ?J’aime poser la question "pourquoi ?" et essayer de remonter à la racine du problème, pour ensuite construire la solution à partir de là . Prenons un exemple simple : si ma jambe saigne, le problème immédiat, en surface, c’est que ma jambe saigne. La solution évidente serait de poser un pansement. Mais la vraie question, c’est : pourquoi est-ce que ma jambe saigne ? Est-ce que j’ai fait quelque chose de dangereux ? Est-ce que c’est un accident isolé ou quelque chose de répétitif ? Est-ce que ça risque de se reproduire demain ? Avant même de traiter le symptôme, je veux comprendre la cause. Sinon, je poserai le même pansement chaque jour sans jamais régler le fond du problème. Ce qui nous ramène à une autre question essentielle : la responsabilité
individuelle.Nous sommes naturellement prédisposés à ne pas croire ce qui va à l'encontre de ce que nous souhaitons dans la vieDans beaucoup d’organisations, il existe un véritable déficit de responsabilité. Si la décision est prise en comité, on ne prend pas le processus aussi sérieusement, parce qu’on peut se cacher derrière les autres. Voici ce qui se passe trop souvent : une personne définit le problème, une autre personne met en œuvre la solution Et dans ce modèle, si la solution réussit, celui qui a défini le problème en récoltera les lauriers. Mais si elle échoue, il ne sera pas tenu pour responsable, c’est l’exécutant qui portera la faute. C’est un dysfonctionnement structurel dans bien des entreprises. Il y a donc une asymétrie, et c’est pourquoi je défends l’idée que si c’est vous qui prenez la décision, c’est à vous de définir le problème. Si vous signez de votre nom la décision, si vous l’assumez personnellement, alors tout à coup, ça compte. Et vous allez la prendre au sérieux. Et non seulement vous allez la prendre au sérieux, mais vous allez aussi encourager tout le monde à la prendre au sérieux, parce que vous savez que cela peut retomber sur vous.Puisque nous avons tous des "angles morts" dans notre façon de penser, définir un problème ne suppose-t-il pas pour celui qui en a la charge de recueillir l’avis des autres membres du comité ?Absolument. Chacun a une perception légèrement différente du problème, et je pense qu’une part essentielle du travail décisionnel consiste justement à agréger ces points de vue. J’ai ma propre idée de ce qu’est le problème, mais je me situe à un certain niveau dans l’organisation. Peut-être que toi, tu es plus proche du terrain, et donc tu le vois différemment. Mon rôle, dans la définition du problème, c’est de réconcilier ces deux visions, qu’elles soient plus stratégiques, plus opérationnelles, ou simplement issues de perspectives différentes, que ce soit celle du marketing, de la comptabilité, etc.Vous préconisez aussi d’améliorer la qualité des informations qui circulent dans les réunions. Comment ?Souvent, dans les réunions, les personnes répètent plus ou moins la même chose avec des mots différents. Ce phénomène de signalement social est une manière de montrer qu’on mérite d’être là , qu’on a fait ses devoirs même si cela n’amène à rien. Pour améliorer cela, il faut simplement changer ce que l’on "signale" : au lieu de reformuler ce que tout le monde sait déjà , il faut partager ce que vous savez et que les autres ignorent. Et cela améliore immédiatement la qualité et raccourcit la durée des réunions. Enfin, je n’aime pas l’idée de réunions récurrentes. Et si vous devez vraiment en avoir, alors chaque trimestre, elles devraient toutes être supprimées dans toute l’organisation. Il faudrait faire l’effort de les recréer, de les reprogrammer, etc. C’est une excellente façon de s’assurer qu’elles sont vraiment utiles, parce que les réunions s’accumulent encore et encore. C’est pour cela que les gens courent frénétiquement d’une réunion à l’autre sans jamais rien accomplir. On en connaît tous. Je me souviens de ce collègue qui arrivait à chaque réunion avec une énorme pile de dossiers. Au bout de trois ans, c’était toujours les mêmes dossiers. Je me suis demandé : "Mais que fait-il réellement ?". Et la réponse, c’est qu’il ne faisait sans doute rien d’autre que de paraître occupé pour éviter qu’on lui confie un vrai travail. C’était malin mais complètement absurde.Selon vous, face à un problème complexe, la pire erreur consiste à céder à la pensée magique. Pourquoi ?Je pense que nous sommes naturellement prédisposés à ne pas croire ce qui va à l’encontre de ce que nous souhaitons dans la vie. Bien souvent, nous ignorons les preuves qui contredisent ce que nous essayons d’accomplir. Mais cela nous ramène un peu à la question de l’ego.Lequel ?Prenons l’exemple d’Elon Musk. Dire que vous allez envoyer un humain sur Mars, cela relève d’une forme de pensée magique. Et cette pensée
"Il faut lui ériger un monument" : pour la propagande russe, la divine surprise Donald Trump
https://www.lexpress.fr/monde/europe/il-faut-lui-eriger-un-monument-pour-la-propagande-russe-la-divine-surprise-donald-trump-M5SQA3IXHJCVTCFWRZOA7AGSA4/
En cette soirée du 3 avril, Vladimir Soloviev, engoncé dans son éternelle veste sombre à col officier, qui lui donne des airs de général d’opérette, rayonne de joie sur la chaîne publique Rossiya 1. Pourtant, en temps normal, sur son plateau de télévision aux tons noir et rouge, ses invités et lui ont plutôt tendance aux déclarations martiales, aux pugilats et aux appels à pulvériser la France ou la Grande-Bretagne sous des bombes nucléaires. Ce qui suscite la bonne humeur du propagandiste en chef ?La veille, Donald Trump (https://www.lexpress.fr/economie/bientot-une-recession-aux-etats-unis-un-scenario-risque-pour-leurope-SHQPT5YT35CVJCN65YX3D5QPRQ/) vient de déclarer une guerre commerciale tous azimuts en imposant des droits de douane (https://www.lexpress.fr/economie/droits-de-douane-des-negociations-a-venir-entre-la-chine-et-les-etats-unis-225AICLBRJEZPFW6M6ZNCN3CVY/)à la quasi-totalité des pays du monde. "Ce que Trump a fait, c’est détruire la confiance dans le système", affirme Soloviev. Et de reprendre, ricanant : "Il faut lui ériger un monument. Un tel coup à l’économie capitaliste mondiale… Il mérite au moins une médaille en chocolat. Il faut lui remettre quelque chose… Un titre d’économiste honoraire…" "Non, vraiment, poursuit-il, alors qu’autour de lui les invités pouffent, bien joué, le vieux !"Des moqueries sur la reculade de TrumpUne semaine plus tard, sur le même plateau, c’est l’hilarité. Nous sommes le 10 avril, et le président américain vient de faire piteusement machine arrière en "retardant" de quatre-vingt-dix jours (https://www.lexpress.fr/argent/droits-de-douane-de-donald-trump-recit-dune-semaine-de-chaos-sur-les-marches-boursiers-WSEMOPPU5ZER5LWNLQXXC7G4OI/) l’entrée en vigueur des tarifs (sauf pour la Chine). Vladimir Soloviev se moque de la reculade de Trump, (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/des-droits-de-douane-de-100-les-films-produits-a-letranger-nouvelle-cible-de-donald-trump-JJEZOLHBRBB7ZLNYGDP23BE3UQ/)mais aussi de ses tentatives de détourner l’attention, en signant, le même jour, un décret exécutif sur le débit des pommeaux de douche. "Il a été choisi par Dieu pour pouvoir prendre des douches de quinze minutes et mouiller sa superbe chevelure…", singe le sexagénaire à la voix de stentor, les épaules secouées de rire. "Et puis, cet accord formidable avec le Panama qui permet aux navires de guerre américains de passer gratuitement le canal…, feint de s’extasier Dmitri Koulikov, éditorialiste et invité fréquent du talk-show. C’est la mère de toutes les victoires. Ils ont dû économiser 10 000 ou 20 000 dollars par bateau, c’est incroyable."Les Etats-Unis viennent en effet de crier victoire, car leurs navires militaires seront désormais dispensés de péage en franchissant le canal de Panama. (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/ce-qui-se-cache-derriere-les-visees-expansionnistes-de-donald-trump-au-groenland-et-au-panama-4JOA6VTQHRBNPFPI5QMEDEGGE4/) Puis, le même intervenant conclut, reprenant son sérieux : "Pour Trump, c’est une capitulation complète, encore plus fort que la rencontre d’Helsinki."Cet habitué des plateaux fait référence au sommet Trump-Poutine qui s’était tenu en 2018 dans la capitale finlandaise, et à l’issue duquel le président américain, lors de son premier mandat, avait publiquement déclaré faire plus confiance à son homologue russe qu’à ses propres services de renseignement. A l’époque, déjà , le monde entier en était resté stupéfait… et les propagandistes russes s’étaient sentis pousser des ailes. La même jubilation revient sur les plateaux de télévision à chaque coup de boutoir du président américain contre le camp occidental ou l’ordre international. Les occasions ne manquent pas que Trump menace le Panama, le Groenland
https://www.lexpress.fr/monde/europe/il-faut-lui-eriger-un-monument-pour-la-propagande-russe-la-divine-surprise-donald-trump-M5SQA3IXHJCVTCFWRZOA7AGSA4/
En cette soirée du 3 avril, Vladimir Soloviev, engoncé dans son éternelle veste sombre à col officier, qui lui donne des airs de général d’opérette, rayonne de joie sur la chaîne publique Rossiya 1. Pourtant, en temps normal, sur son plateau de télévision aux tons noir et rouge, ses invités et lui ont plutôt tendance aux déclarations martiales, aux pugilats et aux appels à pulvériser la France ou la Grande-Bretagne sous des bombes nucléaires. Ce qui suscite la bonne humeur du propagandiste en chef ?La veille, Donald Trump (https://www.lexpress.fr/economie/bientot-une-recession-aux-etats-unis-un-scenario-risque-pour-leurope-SHQPT5YT35CVJCN65YX3D5QPRQ/) vient de déclarer une guerre commerciale tous azimuts en imposant des droits de douane (https://www.lexpress.fr/economie/droits-de-douane-des-negociations-a-venir-entre-la-chine-et-les-etats-unis-225AICLBRJEZPFW6M6ZNCN3CVY/)à la quasi-totalité des pays du monde. "Ce que Trump a fait, c’est détruire la confiance dans le système", affirme Soloviev. Et de reprendre, ricanant : "Il faut lui ériger un monument. Un tel coup à l’économie capitaliste mondiale… Il mérite au moins une médaille en chocolat. Il faut lui remettre quelque chose… Un titre d’économiste honoraire…" "Non, vraiment, poursuit-il, alors qu’autour de lui les invités pouffent, bien joué, le vieux !"Des moqueries sur la reculade de TrumpUne semaine plus tard, sur le même plateau, c’est l’hilarité. Nous sommes le 10 avril, et le président américain vient de faire piteusement machine arrière en "retardant" de quatre-vingt-dix jours (https://www.lexpress.fr/argent/droits-de-douane-de-donald-trump-recit-dune-semaine-de-chaos-sur-les-marches-boursiers-WSEMOPPU5ZER5LWNLQXXC7G4OI/) l’entrée en vigueur des tarifs (sauf pour la Chine). Vladimir Soloviev se moque de la reculade de Trump, (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/des-droits-de-douane-de-100-les-films-produits-a-letranger-nouvelle-cible-de-donald-trump-JJEZOLHBRBB7ZLNYGDP23BE3UQ/)mais aussi de ses tentatives de détourner l’attention, en signant, le même jour, un décret exécutif sur le débit des pommeaux de douche. "Il a été choisi par Dieu pour pouvoir prendre des douches de quinze minutes et mouiller sa superbe chevelure…", singe le sexagénaire à la voix de stentor, les épaules secouées de rire. "Et puis, cet accord formidable avec le Panama qui permet aux navires de guerre américains de passer gratuitement le canal…, feint de s’extasier Dmitri Koulikov, éditorialiste et invité fréquent du talk-show. C’est la mère de toutes les victoires. Ils ont dû économiser 10 000 ou 20 000 dollars par bateau, c’est incroyable."Les Etats-Unis viennent en effet de crier victoire, car leurs navires militaires seront désormais dispensés de péage en franchissant le canal de Panama. (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/ce-qui-se-cache-derriere-les-visees-expansionnistes-de-donald-trump-au-groenland-et-au-panama-4JOA6VTQHRBNPFPI5QMEDEGGE4/) Puis, le même intervenant conclut, reprenant son sérieux : "Pour Trump, c’est une capitulation complète, encore plus fort que la rencontre d’Helsinki."Cet habitué des plateaux fait référence au sommet Trump-Poutine qui s’était tenu en 2018 dans la capitale finlandaise, et à l’issue duquel le président américain, lors de son premier mandat, avait publiquement déclaré faire plus confiance à son homologue russe qu’à ses propres services de renseignement. A l’époque, déjà , le monde entier en était resté stupéfait… et les propagandistes russes s’étaient sentis pousser des ailes. La même jubilation revient sur les plateaux de télévision à chaque coup de boutoir du président américain contre le camp occidental ou l’ordre international. Les occasions ne manquent pas que Trump menace le Panama, le Groenland
(https://www.lexpress.fr/monde/amerique/racheter-le-groenland-une-mauvaise-affaire-pour-donald-trump-5ZEN23Q5ZBAIRJR325NZVHPQ7U/) ou le Canada d’annexion, traite ses alliés européens comme des ennemis ou s’aligne sur la rhétorique du Kremlin.Un "cadeau" en MondovisionLa scène en mondovision, où Trump et son vice-président J. D. Vance humilient Volodymyr Zelensky (https://www.lexpress.fr/culture/cinema/donald-trump-volodymyr-zelensky-et-les-cesars-le-duplex-qui-aurait-tout-change-QPROXFJOFFHOFL76ZLQRK4YH6U/)dans le bureau Ovale, le 28 février, fut un cadeau inespéré. "C’est merveilleux", s’enthousiasme le lendemain sur les ondes de la radio Govorit Moskva, le présentateur Roman Babayan. "Zelensky s’est peut-être planté mortellement. […] Je pense que Trump ne voudra plus jamais le revoir. Sa stratégie n’était pas de signer quelque chose avec l’Ukraine, mais de montrer qu’il n’est pas possible de se mettre d’accord avec eux. Il a montré qui est réellement Zelensky aux Américains et aux autres, […] que Moscou est pour la paix et que c’est Zelensky qui est pour la guerre.""Je n’aurais jamais cru voir ça un jour", s’exclame le 23 avril, tout sourire, la présentatrice Olga Skabeïeva, figure historique de la propagande poutinienne, sur le plateau de l’émission 60 minutes qu’elle anime depuis 2016 avec son époux Evgueni Popov. Ce jour-là , Trump a critiqué le refus de Zelensky de reconnaître l’annexion de la Crimée (https://www.lexpress.fr/monde/europe/en-crimee-dix-ans-dannexion-de-paradis-balneaire-a-base-arriere-de-larmee-russe-FMNDRH5HZRBP3I6RB6XDIZSI6I/)par Moscou en 2014. "C’est un jour qui sera étudié dans les livres d’Histoire", renchérit l’un de ses invités. Pourquoi cet enthousiasme ? Sur le plateau de Vladimir Soloviev, l’économiste Alexeï Bobrovski a la réponse : "Nous avons toujours dit que notre objectif principal est de nous attaquer au système géopolitique en place… et voilà , on n’a plus rien à faire, ils ont tout fait pour nous !"L’Amérique restera l’ennemie de MoscouEt pourtant, malgré les appels du pied de Donald Trump depuis son élection, les porte-voix du Kremlin ne croient pas à une réelle lune de miel les Etats-Unis. Le point de vue est d’ailleurs partagé par les propagandistes comme par les universitaires pro-Kremlin : un rapprochement ponctuel est possible avec Trump, dans la mesure où celui-ci pourrait lever certaines sanctions visant le pays, ou laisser à la Russie les mains libres en Ukraine. (https://www.lexpress.fr/monde/europe/ukraine-apres-plus-de-trois-ans-de-guerre-comment-attirer-de-nouvelles-recrues-JHMUFAYI75EJVL3RSP2QLAMWQQ/) Mais rien de plus structurel.L’Amérique restera l’ennemie de Moscou, (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/robert-person-toute-solution-diplomatique-entre-la-russie-et-lukraine-est-aujourdhui-illusoire-IX3B3XCAYVGIPDYB5RPODGOHZU/) martèlent tous les plateaux de télévision. Dès novembre dernier, leurs invités étaient unanimes : quelle que soit la bonne volonté du président américain, le système en place ne lui permettra pas de mener une politique prorusse. Sur le plateau de la première chaîne, dès le 7 novembre, l’un d’entre eux prévient : Donald Trump n’aura aucune réelle liberté d’action, il sera soumis au pouvoir des lobbies et jamais l’industrie de l’armement ne lui permettra de mettre fin à la politique anti-Kremlin de Washington… D’ailleurs, relance un autre, sera-t-il seulement investi en janvier ? "Les démocrates vont tout contester, essayer de faire changer les résultats en justice", prédit-il alors dans un élan paranoïaque, allant jusqu’à envisager un assassinat du président élu par la CIA. (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/peter-schroeder-ancien-de-la-cia-comment-poutine-va-exploiter-les-failles-de-trump-2JGMCITF45DETNFP34OICX76N4/)En ce sens également, Trump est du pain bénit pour les messagers du Kremlin. Car, au-delà de son entreprise de démolition du camp occidental, les freins que rencontre le président américain leur permettent d’asséner un message
clé de la propagande russe : la démocratie n’existe pas. Tout système se revendiquant démocratique n’est qu’un écran de fumée au service de groupes d’intérêt plus ou moins obscurs. Le complotisme de Donald Trump (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/comment-donald-trump-peut-il-rester-lidole-des-complotistes-par-gerald-bronner-OTXLYB6ADZBHTIXUXFYPR2XVEY/), ses élucubrations sur l’Etat profond, l’élection prétendument volée de 2020, et sur Washington qui serait un "marigot" à assécher viennent directement renforcer ce narratif. Quelques jours avant l’élection de novembre 2024, la correspondante de Russia Today à Washington battait en brèche l’idée d’un processus démocratique transparent et résumait ainsi sa vision du scrutin : "Rhétorique incendiaire, techniques politiques déloyales, corruption… Voilà le jeu politique qui se déroule ici.""Provoquer un accès d’enthousiasme"Ce récit permet aussi de dénoncer les virages à 180 degrés de Trump et ses raidissements occasionnels face au Kremlin. Trois jours à peine après son investiture, le nouveau locataire de la Maison-Blanche avait par exemple considéré que de nouvelles sanctions contre la Russie seraient "probables" si Vladimir Poutine refusait ses invitations à négocier. Le soir même, sur le plateau de Soloviev, un député russe, ancien général, maugrée : "Regardez ce que fait Trump, il se comporte comme s’il était le maître du monde, comme une brute qui n’a pas reçu de correction depuis trop longtemps." Le "camarade général", invité régulier de l’émission, bute sur les mots. Comme souvent, il est manifestement ivre. "On n’a pas le droit de parler comme ça à la Russie", ânonne-t-il d’un air menaçant.Rien d’étonnant à de telles embardées. L’objectif de la propagande russe n’est pas, au fond, de délivrer un message cohérent. "Toute information doit provoquer soit un accès d’enthousiasme et de fierté, soit de haine de l’ennemi, décodait, le 11 avril dernier, le journaliste russe, spécialiste de la propagande poutinienne Ilia Chelépine pour le site indépendant cherta.media. Il ne doit pas exister de nuance. [Tout] doit provoquer la haine, car les bonnes nouvelles pour nous doivent être de très mauvaises nouvelles pour nos ennemis."Reste qu’au global, Trump est une divine surprise pour les propagandistes. "Chacune de ses actions fait empirer la situation, et pas seulement la sienne, mais celle des Etats-Unis et de l’ordre mondial, souriait, le 10 avril dernier, un éditorialiste invité sur le plateau de Vladimir Soloviev. On ne peut que s’en réjouir, et lui souhaiter de rester aussi longtemps que possible au pouvoir."
Présidentielle en Pologne : le test de Donald Tusk face aux conservateurs
https://www.lexpress.fr/podcasts/laloupe/presidentielle-en-pologne-le-test-de-donald-tusk-face-aux-conservateurs-7ZRHPNE2ZJA4TFTB7PIYCHFMUI/
Pour commencer cette sĂ©rie, on voudrait vous prĂ©senter un personnage très important en Pologne : il s’appelle Donald Tusk, et Ă 68 ans, il est l’actuel Premier ministre polonais, depuis dĂ©cembre 2023.Si son nom vous dit quelque chose, c’est d’abord parce qu’il a dĂ©jĂ occupĂ© ce poste, et pendant longtemps : de 2007 Ă 2014, Donald Tusk est Ă la tĂŞte du Conseil des ministres, avec une coalition de centre droit et libĂ©rale.Mais surtout, Donald Tusk a Ă©tĂ© prĂ©sident du Conseil europĂ©en, (https://www.lexpress.fr/monde/europe/la-pologne-nouveau-point-dancrage-dune-europe-menacee-par-marion-van-renterghem-YXU6E5N7GFBKPOUH3ISW7VCFOU/) une institution qui rĂ©unit les chefs d'État ou de gouvernement des vingt-sept États membres.Durant ses deux mandats, le Polonais a dĂ» gĂ©rer notamment la crise de la dette en Grèce, la question migratoire ou encore le Brexit.Donald Tusk est donc un vĂ©ritable europhile... dans un pays oĂą le PiS, le parti conservateur Droit et Justice, a dĂ©tenu la majoritĂ© au Parlement de 2015 Ă 2023 et mĂŞme fait Ă©lire deux prĂ©sidents de la RĂ©publique.Et c’est donc ce qui se joue dans les semaines Ă venir en Pologne. Le PiS a-t-il encore un poids ? Donald Tusk rĂ©ussit-il Ă convaincre les Polonais de son action ? L’élection prĂ©sidentielle, dont le premier tour se tient ce week-end, va dĂ©terminer la trajectoire, plus ou moins europĂ©enne du pays.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEÉcoutez cet Ă©pisode et abonnez-vous Ă La Loupe sur Apple Podcasts (https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-loupe/id1570855740?l=en), Spotify (https://open.spotify.com/show/3HNRGEtjT3UrOpc6vsfRdt?si=SJAyStSURPa44FNMao3B4A&dl_branch=1), Deezer (https://deezer.page.link/An7W7pizXJcAqLQy7), Google Podcasts (https://podcasts.google.com/feed/aHR0cHM6Ly9yc3MuYWNhc3QuY29tL2xhLWxvdXBl?sa=X&ved=0CBUQ27cFahcKEwj49sutipnxAhUAAAAAHQAAAAAQAg), Podcast Addict (https://podcastaddict.com/podcast/3380332) et Amazon Music (https://music.amazon.fr/podcasts/11c4e8d8-2cb7-47fb-a0c7-276f11d5cbce/LA-LOUPE).Inscrivez-vous Ă notre newsletter (https://infos.lexpress.fr/renderers/inscription_laloupe).Cet Ă©pisode a Ă©tĂ© Ă©crit et prĂ©sentĂ© par Charlotte Baris et rĂ©alisĂ© par Jules Krot.CrĂ©dits : Youtube Charles Michel, INA, TV5 Monde, ArteMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentLogo : JĂ©rĂ©my CambourComment Ă©couter un podcast ? Suivez le guide (https://www.lexpress.fr/actualite/medias/comment-ecouter-un-podcast-depuis-votre-smartphone-ou-votre-ordinateur_2152856.html).Pour aller plus loin:Guerre en Ukraine : "En 2035, les Polonais auront la première armĂ©e d’Europe et de loin"Tusk et Trump, le duel des deux Donald au cĹ“ur de la guerre en UkrainePologne, Grèce... Comment ces pays europĂ©ens se rĂ©arment dĂ©jĂ
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Pour commencer cette sĂ©rie, on voudrait vous prĂ©senter un personnage très important en Pologne : il s’appelle Donald Tusk, et Ă 68 ans, il est l’actuel Premier ministre polonais, depuis dĂ©cembre 2023.Si son nom vous dit quelque chose, c’est d’abord parce qu’il a dĂ©jĂ occupĂ© ce poste, et pendant longtemps : de 2007 Ă 2014, Donald Tusk est Ă la tĂŞte du Conseil des ministres, avec une coalition de centre droit et libĂ©rale.Mais surtout, Donald Tusk a Ă©tĂ© prĂ©sident du Conseil europĂ©en, (https://www.lexpress.fr/monde/europe/la-pologne-nouveau-point-dancrage-dune-europe-menacee-par-marion-van-renterghem-YXU6E5N7GFBKPOUH3ISW7VCFOU/) une institution qui rĂ©unit les chefs d'État ou de gouvernement des vingt-sept États membres.Durant ses deux mandats, le Polonais a dĂ» gĂ©rer notamment la crise de la dette en Grèce, la question migratoire ou encore le Brexit.Donald Tusk est donc un vĂ©ritable europhile... dans un pays oĂą le PiS, le parti conservateur Droit et Justice, a dĂ©tenu la majoritĂ© au Parlement de 2015 Ă 2023 et mĂŞme fait Ă©lire deux prĂ©sidents de la RĂ©publique.Et c’est donc ce qui se joue dans les semaines Ă venir en Pologne. Le PiS a-t-il encore un poids ? Donald Tusk rĂ©ussit-il Ă convaincre les Polonais de son action ? L’élection prĂ©sidentielle, dont le premier tour se tient ce week-end, va dĂ©terminer la trajectoire, plus ou moins europĂ©enne du pays.RETROUVEZ TOUS LES EPISODES DE LA LOUPEÉcoutez cet Ă©pisode et abonnez-vous Ă La Loupe sur Apple Podcasts (https://podcasts.apple.com/fr/podcast/la-loupe/id1570855740?l=en), Spotify (https://open.spotify.com/show/3HNRGEtjT3UrOpc6vsfRdt?si=SJAyStSURPa44FNMao3B4A&dl_branch=1), Deezer (https://deezer.page.link/An7W7pizXJcAqLQy7), Google Podcasts (https://podcasts.google.com/feed/aHR0cHM6Ly9yc3MuYWNhc3QuY29tL2xhLWxvdXBl?sa=X&ved=0CBUQ27cFahcKEwj49sutipnxAhUAAAAAHQAAAAAQAg), Podcast Addict (https://podcastaddict.com/podcast/3380332) et Amazon Music (https://music.amazon.fr/podcasts/11c4e8d8-2cb7-47fb-a0c7-276f11d5cbce/LA-LOUPE).Inscrivez-vous Ă notre newsletter (https://infos.lexpress.fr/renderers/inscription_laloupe).Cet Ă©pisode a Ă©tĂ© Ă©crit et prĂ©sentĂ© par Charlotte Baris et rĂ©alisĂ© par Jules Krot.CrĂ©dits : Youtube Charles Michel, INA, TV5 Monde, ArteMusique et habillage : Emmanuel Herschon/Studio TorrentLogo : JĂ©rĂ©my CambourComment Ă©couter un podcast ? Suivez le guide (https://www.lexpress.fr/actualite/medias/comment-ecouter-un-podcast-depuis-votre-smartphone-ou-votre-ordinateur_2152856.html).Pour aller plus loin:Guerre en Ukraine : "En 2035, les Polonais auront la première armĂ©e d’Europe et de loin"Tusk et Trump, le duel des deux Donald au cĹ“ur de la guerre en UkrainePologne, Grèce... Comment ces pays europĂ©ens se rĂ©arment dĂ©jĂ
Droits de douane : les Etats-Unis et la Chine font état de "progrès importants"
https://www.lexpress.fr/economie/droits-de-douane-les-etats-unis-et-la-chine-font-etat-de-progres-importants-53B3BVBPZNHVPE2SV4WCURLFZA/
Les Etats-Unis et la Chine (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/la-chine-de-xi-jinping-va-senfoncer-dans-une-lente-decadence-les-predictions-de-carl-minzner-5Y3K6QMG5ZDJRL64YIQ2RZ4QME/) doivent dévoiler ce lundi 12 mai le détail des "progrès" substantiels qu’ils disent avoir accomplis ce week-end lors de négociations à Genève (https://www.lexpress.fr/monde/leconomie-mondiale-suspendue-aux-discussions-entre-la-chine-et-les-etats-unis-SN2IWFCH4VFFFFI2CZRLDDP26A/) destinées à faire baisser la tension dans l’épineux dossier des droits de douane (https://www.lexpress.fr/economie/la-guerre-commerciale-de-donald-trump-tous-nos-contenus-6TPG36NWQJFYRGYDS32QFDNUYQ/)."Progrès importants" selon les Chinois, "progrès substantiels" pour les Américains : les deux plus grandes puissances économiques mondiales, engagées dans un bras de fer commercial depuis l’imposition de droits de douane prohibitifs par Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/donald-trump_1702460.html), doivent diffuser dans la journée un communiqué commun.Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/scott-bessent-lhomme-qui-va-devoir-gerer-les-contradictions-economiques-de-donald-trump-7VFCSN2M4FCUJEOHWJC35P7ZDY/), a affirmé dimanche que les discussions avaient permis de faire "des progrès substantiels", dans une brève déclaration à la presse à l’issue de la rencontre de deux jours avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Ce dernier lui a emboîté le pas quelques heures plus tard en évoquant devant des journalistes des "progrès importants" après deux jours de discussions qu’il a qualifiées de "franches, approfondies et substantielles".Pékin et Washington se sont mis d’accord pour établir "un mécanisme de consultation" sur le commerce, a souligné He Lifeng. Le vice-ministre chinois du Commerce Li Chenggang a précisé que le mécanisme en question permettrait "des échanges réguliers et irréguliers relatifs aux questions commerciales"."Très encourageant"Dans un communiqué, la Maison-Blanche a salué ce qu’elle a appelé un nouvel "accord commercial" avec la Chine, sans donner davantage de détails.La rencontre de Genève était la première en face-à -face de hauts responsables des deux pays depuis que Donald Trump a imposé début avril une surtaxe de 145 % sur les marchandises venant de Chine (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/guerre-des-droits-de-douane-la-chine-na-pas-beaucoup-de-marge-de-manoeuvre-face-a-trump-RBQQ74EYY5HYFHEVVJZM7IDT7Q/), en plus des droits de douane préexistants. Pékin, qui a promis de combattre "jusqu’au bout" ces surtaxes, a riposté avec 125 % de droits de douane sur les produits américains.Cette guerre commerciale a ébranlé les marchés financiers mondiaux et alimenté des craintes d’inflation aux Etats-Unis et de ralentissement économique. "Ces discussions marquent un pas en avant significatif et, nous l’espérons, sont de bon augure pour l’avenir", a déclaré la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, après avoir elle-même rencontré He Lifeng. "Ces progrès sont importants nous seulement pour les Etats-Unis et la Chine, mais aussi pour le reste du monde, notamment les économies les plus vulnérables."Les tractations se sont tenues à huis clos dans la résidence du représentant suisse auprès des Nations unies, une villa cossue nichée sur la rive gauche du Léman. "C’est très encourageant", a réagi auprès de l’AFP la vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute (ASPI), Wendy Cutler, après la fin des négociations. "Les deux parties ont discuté durant plus de 15 heures. C’est une très longue réunion pour deux pays et je vois ça comme un point positif." Cependant, "le diable est dans les détails",
https://www.lexpress.fr/economie/droits-de-douane-les-etats-unis-et-la-chine-font-etat-de-progres-importants-53B3BVBPZNHVPE2SV4WCURLFZA/
Les Etats-Unis et la Chine (https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/la-chine-de-xi-jinping-va-senfoncer-dans-une-lente-decadence-les-predictions-de-carl-minzner-5Y3K6QMG5ZDJRL64YIQ2RZ4QME/) doivent dévoiler ce lundi 12 mai le détail des "progrès" substantiels qu’ils disent avoir accomplis ce week-end lors de négociations à Genève (https://www.lexpress.fr/monde/leconomie-mondiale-suspendue-aux-discussions-entre-la-chine-et-les-etats-unis-SN2IWFCH4VFFFFI2CZRLDDP26A/) destinées à faire baisser la tension dans l’épineux dossier des droits de douane (https://www.lexpress.fr/economie/la-guerre-commerciale-de-donald-trump-tous-nos-contenus-6TPG36NWQJFYRGYDS32QFDNUYQ/)."Progrès importants" selon les Chinois, "progrès substantiels" pour les Américains : les deux plus grandes puissances économiques mondiales, engagées dans un bras de fer commercial depuis l’imposition de droits de douane prohibitifs par Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/donald-trump_1702460.html), doivent diffuser dans la journée un communiqué commun.Le secrétaire américain au Trésor, Scott Bessent (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/scott-bessent-lhomme-qui-va-devoir-gerer-les-contradictions-economiques-de-donald-trump-7VFCSN2M4FCUJEOHWJC35P7ZDY/), a affirmé dimanche que les discussions avaient permis de faire "des progrès substantiels", dans une brève déclaration à la presse à l’issue de la rencontre de deux jours avec le vice-Premier ministre chinois He Lifeng. Ce dernier lui a emboîté le pas quelques heures plus tard en évoquant devant des journalistes des "progrès importants" après deux jours de discussions qu’il a qualifiées de "franches, approfondies et substantielles".Pékin et Washington se sont mis d’accord pour établir "un mécanisme de consultation" sur le commerce, a souligné He Lifeng. Le vice-ministre chinois du Commerce Li Chenggang a précisé que le mécanisme en question permettrait "des échanges réguliers et irréguliers relatifs aux questions commerciales"."Très encourageant"Dans un communiqué, la Maison-Blanche a salué ce qu’elle a appelé un nouvel "accord commercial" avec la Chine, sans donner davantage de détails.La rencontre de Genève était la première en face-à -face de hauts responsables des deux pays depuis que Donald Trump a imposé début avril une surtaxe de 145 % sur les marchandises venant de Chine (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/guerre-des-droits-de-douane-la-chine-na-pas-beaucoup-de-marge-de-manoeuvre-face-a-trump-RBQQ74EYY5HYFHEVVJZM7IDT7Q/), en plus des droits de douane préexistants. Pékin, qui a promis de combattre "jusqu’au bout" ces surtaxes, a riposté avec 125 % de droits de douane sur les produits américains.Cette guerre commerciale a ébranlé les marchés financiers mondiaux et alimenté des craintes d’inflation aux Etats-Unis et de ralentissement économique. "Ces discussions marquent un pas en avant significatif et, nous l’espérons, sont de bon augure pour l’avenir", a déclaré la directrice générale de l’Organisation mondiale du commerce (OMC) Ngozi Okonjo-Iweala, après avoir elle-même rencontré He Lifeng. "Ces progrès sont importants nous seulement pour les Etats-Unis et la Chine, mais aussi pour le reste du monde, notamment les économies les plus vulnérables."Les tractations se sont tenues à huis clos dans la résidence du représentant suisse auprès des Nations unies, une villa cossue nichée sur la rive gauche du Léman. "C’est très encourageant", a réagi auprès de l’AFP la vice-présidente de l’Asia Society Policy Institute (ASPI), Wendy Cutler, après la fin des négociations. "Les deux parties ont discuté durant plus de 15 heures. C’est une très longue réunion pour deux pays et je vois ça comme un point positif." Cependant, "le diable est dans les détails",
a-t-elle ajouté.La réunion à Genève est intervenue deux jours après que Donald Trump a dévoilé un accord commercial avec le Royaume-Uni (https://www.lexpress.fr/monde/europe/apres-laccord-commercial-entre-les-etats-unis-et-le-royaume-uni-le-soulagement-en-demi-teinte-des-REC3FHF7VBGDROF3I6MVSWH3DM/), le premier conclu depuis qu’il a imposé des droits de douane plus ou moins prohibitifs à tous les pays.
Eloigner la Russie de la Chine : pourquoi Donald Trump ne réussira pas une "Nixon à l’envers"
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/eloigner-la-russie-de-la-chine-pourquoi-donald-trump-ne-reussria-pas-une-nixon-a-lenvers-SEYXVKVPU5BSHB2HN6IDV5AMJY/
En assistant, assis à la droite de Vladimir Poutine, à la parade militaire célébrant le 80e anniversaire du "jour de la victoire" - le 9 mai 1945 à Moscou, Xi Jinping, ne pouvait signifier plus clairement qu’il a choisi son camp dans la guerre en Ukraine. Alors que son pays se prétend officiellement neutre dans ce conflit, le dirigeant chinois a vu défiler devant lui sur la place Rouge des chars, des lance-roquettes, des missiles balistiques Iskander, et des drones de dernière génération utilisés dans ce conflit, ainsi que 1500 soldats russes de retour du front ukrainien, en tenue de combat. Des soldats chinois participaient également à cette démonstration de force, symbolisant le rapprochement entre les deux géants asiatiques.La veille du défilé, les deux autocrates, qui se décrivent comme des "amis" et ont échangé pendant près de quatre heures, avaient diffusé un communiqué agressif envers les Etats-Unis et l’Occident. "Les États-Unis et leurs alliés tentent de promouvoir l’expansion de l’Otan vers l’est dans la région Asie-Pacifique, […] sapant ainsi la paix, la stabilité et la prospérité de la région", peut-on notamment lire dans la déclaration. De son côté, Xi Jinping a critiqué la "tendance" des Occidentaux au "harcèlement hégémonique" - une allusion à la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump et qui vise particulièrement la Chine - et indiqué qu’il voulait "approfondir" la coopération russo-chinoise, déjà "à son niveau le plus haut de l’histoire"."Il ne faut pas que la Russie et la Chine se rapprochent"A Washington, ceux qui, inquiets du partenariat « sans limites » annoncé en février 2022 entre la Chine et la Russie, quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine, espéraient parvenir à éloigner ces deux pays, ne peuvent pour le moment que constater leur échec. Cela semble pourtant être un projet structurant de l’administration Trump, qui comme la précédente, sous Joe Biden, s’inquiète de la montée en puissance de la Chine et la considère comme son rival stratégique numéro un. Donald Trump avait ainsi confié en octobre dernier, peu avant son élection, à l’ex-présentateur vedette de Fox News Tucker Carlson qu’il comptait "désunir" Pékin et Moscou. "En tant qu’étudiant de l’Histoire, ce que je suis - et j’ai tout regardé - la première chose que l’on apprend, c’est qu’il ne faut pas que la Russie et la Chine se rapprochent", a-t-il réaffirmé récemment.Certains ont vu dans la complaisance de Trump envers Poutine dans le cadre des discussions pour mettre fin à la guerre en Ukraine – l’Américain ayant repris à son compte une bonne partie du discours et des revendications du Russe – une tentative de mettre ce plan à exécution. Et donc de rejouer, de façon inversée, le coup diplomatique de Richard Nixon qui, habilement conseillé par Henry Kissinger, avait rétabli en 1972 lors d’un voyage à Pékin ses relations diplomatiques avec la Chine de Mao Zedong afin d’isoler l’URSS de Leonid Brejnev. Bref, Trump ne tenterait-il pas une "Nixon à l’envers", se sont interrogés les spécialistes de géopolitique ?Les tentatives de rapprochement menées par Washington – l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, a rencontré à plusieurs reprises le chef du Kremlin – ont pu inquiéter ces derniers mois les dirigeants chinois, au moment où leur pays est la cible principale de la guerre commerciale lancée par la Maison-Blanche. Mais, à l’heure où les discussions sur un cessez-le-feu en Ukraine patinent, ils ont désormais toutes les raisons d’être plus rassurés. "Étant donné que les États-Unis ont abandonné leur effort de médiation dans la guerre en Ukraine, la dynamique du rapprochement américano-russe est remise en question. En mars, il est devenu évident pour la Chine que Poutine
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/eloigner-la-russie-de-la-chine-pourquoi-donald-trump-ne-reussria-pas-une-nixon-a-lenvers-SEYXVKVPU5BSHB2HN6IDV5AMJY/
En assistant, assis à la droite de Vladimir Poutine, à la parade militaire célébrant le 80e anniversaire du "jour de la victoire" - le 9 mai 1945 à Moscou, Xi Jinping, ne pouvait signifier plus clairement qu’il a choisi son camp dans la guerre en Ukraine. Alors que son pays se prétend officiellement neutre dans ce conflit, le dirigeant chinois a vu défiler devant lui sur la place Rouge des chars, des lance-roquettes, des missiles balistiques Iskander, et des drones de dernière génération utilisés dans ce conflit, ainsi que 1500 soldats russes de retour du front ukrainien, en tenue de combat. Des soldats chinois participaient également à cette démonstration de force, symbolisant le rapprochement entre les deux géants asiatiques.La veille du défilé, les deux autocrates, qui se décrivent comme des "amis" et ont échangé pendant près de quatre heures, avaient diffusé un communiqué agressif envers les Etats-Unis et l’Occident. "Les États-Unis et leurs alliés tentent de promouvoir l’expansion de l’Otan vers l’est dans la région Asie-Pacifique, […] sapant ainsi la paix, la stabilité et la prospérité de la région", peut-on notamment lire dans la déclaration. De son côté, Xi Jinping a critiqué la "tendance" des Occidentaux au "harcèlement hégémonique" - une allusion à la guerre commerciale lancée par le président américain Donald Trump et qui vise particulièrement la Chine - et indiqué qu’il voulait "approfondir" la coopération russo-chinoise, déjà "à son niveau le plus haut de l’histoire"."Il ne faut pas que la Russie et la Chine se rapprochent"A Washington, ceux qui, inquiets du partenariat « sans limites » annoncé en février 2022 entre la Chine et la Russie, quelques semaines avant l’invasion de l’Ukraine, espéraient parvenir à éloigner ces deux pays, ne peuvent pour le moment que constater leur échec. Cela semble pourtant être un projet structurant de l’administration Trump, qui comme la précédente, sous Joe Biden, s’inquiète de la montée en puissance de la Chine et la considère comme son rival stratégique numéro un. Donald Trump avait ainsi confié en octobre dernier, peu avant son élection, à l’ex-présentateur vedette de Fox News Tucker Carlson qu’il comptait "désunir" Pékin et Moscou. "En tant qu’étudiant de l’Histoire, ce que je suis - et j’ai tout regardé - la première chose que l’on apprend, c’est qu’il ne faut pas que la Russie et la Chine se rapprochent", a-t-il réaffirmé récemment.Certains ont vu dans la complaisance de Trump envers Poutine dans le cadre des discussions pour mettre fin à la guerre en Ukraine – l’Américain ayant repris à son compte une bonne partie du discours et des revendications du Russe – une tentative de mettre ce plan à exécution. Et donc de rejouer, de façon inversée, le coup diplomatique de Richard Nixon qui, habilement conseillé par Henry Kissinger, avait rétabli en 1972 lors d’un voyage à Pékin ses relations diplomatiques avec la Chine de Mao Zedong afin d’isoler l’URSS de Leonid Brejnev. Bref, Trump ne tenterait-il pas une "Nixon à l’envers", se sont interrogés les spécialistes de géopolitique ?Les tentatives de rapprochement menées par Washington – l’émissaire de Trump, Steve Witkoff, a rencontré à plusieurs reprises le chef du Kremlin – ont pu inquiéter ces derniers mois les dirigeants chinois, au moment où leur pays est la cible principale de la guerre commerciale lancée par la Maison-Blanche. Mais, à l’heure où les discussions sur un cessez-le-feu en Ukraine patinent, ils ont désormais toutes les raisons d’être plus rassurés. "Étant donné que les États-Unis ont abandonné leur effort de médiation dans la guerre en Ukraine, la dynamique du rapprochement américano-russe est remise en question. En mars, il est devenu évident pour la Chine que Poutine
faisait marcher Trump et qu’il n’y avait pas d’élan réel pour un accord de paix, souligne Yun Sun, spécialiste de la Chine au Stimson Center, à Washington. Depuis ce moment-là , la Chine est beaucoup plus détendue".Contexte différent de celui de la guerre froideDe fait, Pékin n'a probablement pas considéré la reprise du dialogue entre Washington et Moscou comme un risque majeur pour sa coopération avec son voisin du Nord. "Les Chinois sont très confiants concernant la qualité et à la trajectoire de leurs liens avec Moscou, abonde Bonnie Glaser, directrice générale du programme Indo-Pacifique au German Marshall Fund (GMF). Ils ne pensent pas que Poutine soit susceptible de s’engager avec Trump d’une manière qui serait préjudiciable aux intérêts communs de la Chine et de la Russie".De l’avis de nombre de spécialistes, le projet d’une "Nixon à l’envers" est profondément irréaliste. D’abord, parce que le contexte actuel est radicalement différent de celui de la guerre froide. A l’époque, les relations étaient particulièrement tendues entre les deux voisins, après la rupture des relations sino-soviétiques (en 1963), Mao ayant condamné le processus de déstalinisation lancé par Nikita Khrouchtchev. Un conflit armé avait même eu lieu à la frontière, en 1969.Aujourd’hui, même si les deux puissances continuent à se méfier l’une de l’autre, leur partenariat ne cesse de s’approfondir, sur les plans diplomatique, économique et militaire. Il s’appuie sur une volonté commune d’affaiblir les Etats-Unis et de modifier l’ordre international qu’ils ont instauré ; et sur les liens personnels entre Xi Jinping et Vladimir Poutine, qui se sont déjà rencontrés plus d’une quarantaine de fois. A cela, s’ajoutent un intérêt sécuritaire - les deux géants partagent plus 4 000 kilomètres de frontières et ne peuvent pas se permettre d’avoir de relations dégradées dans le contexte actuel - et une interdépendance économique croissante (le commerce bilatéral a atteint 245 milliards de dollars l’an dernier, en hausse de 66 % par rapport à 2021, selon l’institut Merics). "La Chine et la Russie considèrent toutes deux les États-Unis comme le principal obstacle à leurs ambitions, et il est peu probable qu’elles abandonnent une relation de coopération dans laquelle Xi et Poutine se sont fortement investis", insiste William Matthews, analyste à la Chatham house.En réalité, en courtisant Moscou, les Etats-Unis, loin d’enfoncer un coin entre les deux autocrates, n’a fait que renforcer la position de Poutine, sans pour autant affaiblir Xi Jinping. Le chef du Kremlin, n’a en effet aucun intérêt à prendre ses distances avec un partenaire qui le soutient économiquement et diplomatiquement dans sa guerre contre l’Ukraine. Et même si un accord de paix était trouvé dans ce conflit, les Etats-Unis resteraient une menace commune. « Les efforts américains pour courtiser la Russie ne feront qu’augmenter le prix de la Russie aux yeux de la Chine. Les Chinois deviendront encore plus prudents dans leurs relations avec la Russie, afin de ne pas contrarier Poutine. En réalité, ils vont probablement chercher à soutenir encore davantage la Russie, à présent que Washington se rapproche de Moscou », estimait en mars dernier l’historien Sergey Radchenko, dans un entretien à L’Express.Sans aller jusqu'à tenter de faire voler en éclat le partenariat entre la Russie et la Chine, les Etats-Unis auraient toutefois raison d’exploiter des brèches dans la relation. "L’administration Trump ne croit pas qu’il soit possible de monter la Russie contre la Chine, nuance Bonnie Glaser, du GMF, à Washington. Elle pense plutôt que des opportunités pourraient se présenter pour limiter la coopération entre Moscou et Pékin et si de telles opportunités se présentent, elle prévoit de les exploiter".Pékin craint en effet de perdre le rôle central qu’elle occupe dans la relation à trois avec Washington et Moscou, au profit de cette dernière. "Pékin occupe depuis plusieurs années la position de pivot dans le
triangle États-Unis-Chine-Russie (la Chine a des liens plus étroits avec la Russie et les États-Unis qu’ils n’en ont entre eux) et espère sans aucun doute conserver cette position, poursuit cette spécialiste. Les Chinois pourraient craindre que Poutine ne profite de l’ouverture des États-Unis pour améliorer ses relations avec Washington, ce qui permettrait à la Russie d’occuper la position de pivot à mesure que les relations entre les États-Unis et la Chine se détérioreraient".Sur le long terme, des tensions pourraient apparaître entre les deux autocraties. "L’évolution des États-Unis vers une position plus transactionnelle offre à la Chine et à la Russie la possibilité de promouvoir leurs intérêts dans le cadre d’un ordre alternatif, mais à mesure que cet ordre multipolaire se développe, cela signifie également que les grandes puissances telles que les États-Unis, la Chine et la Russie ressentiront davantage le besoin stratégique de s’équilibrer les unes les autres, anticipe William Matthews, de la Chatham house. Avec le temps, cela pourrait mettre à rude épreuve les liens entre la Chine et la Russie". Mais dans l’immédiat, l’axe Moscou-Pékin risque de rester solide.
Donald Trump : derrière son plan pour Gaza, un projet géopolitique ambitieux ?
https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/les-dessous-du-plan-de-donald-trump-pour-gaza-VIR6RNQLSFHEPOAUOJLZYN3LP4/
La courte vidéo a fait un buzz planétaire grâce notamment au partage par Donald Trump sur son réseau Truth Social. Générée par l’intelligence artificielle, elle fantasme une bande de Gaza métamorphosée (https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/donald-trump-veut-prendre-possession-de-gaza-pour-en-faire-la-cote-dazur-du-moyen-orient-4R2NNSYOCZGZDHBFNMBSSJGHYM/) en pays de cocagne, à cheval entre Dubaï et Las Vegas. Pluie de dollars, gratte-ciels rutilants, créatures de rêvime en bikini et statues dorées du président américain. On aperçoit même Donald Trump et Netanyahou sirotant un cocktail sur un transat au bord de la piscine d’un hôtel de luxe. Et Elon Musk (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/elon-musk-a-ete-naif-comment-le-patron-du-doge-sest-pris-les-pieds-dans-le-tapis-FCAVL7Y6QRAZNBUDYTC64Y3WTQ/) se délectant d’un houmous-pita. Diffusé quelques jours après la sortie de Donald Trump sur l’avenir de la bande de Gaza - le président américain avait proposé de transformer le territoire sinistré en "riviera" après en avoir délogé les Palestiniens -, ce clip délirant a suscité un torrent de sarcasmes et de réactions indignées (https://www.lexpress.fr/monde/au-caire-macron-rejette-tout-deplacement-des-habitants-de-gaza-et-tout-role-futur-du-hamas-VROZEQLPYZG2VP6QWRWRZDCT2Q/).Et si Donald Trump, habitué des déclarations fracassantes, ne plaisantait pas et comptait réellement mettre à exécution ses projets pour Gaza ? En Israël - où le président américain jouit d’un solide capital de sympathie, y compris à gauche -, certains sont convaincus qu’il a en tête une vision stratégique plus large. "Le plan de Trump s’inscrit dans le vaste projet de réseau d’infrastructures visant à relier l’Inde à l’Europe en passant par le Proche-Orient", assure le politologue proche du Likoud, Mordechaï Kedar, à Jérusalem. Et de poursuivre : "Dans cette perspective, Gaza pourrait constituer une ouverture idéale sur la Méditerranée. Le territoire possède un littoral de quarante kilomètres de long. C’est l’espace nécessaire pour construire un port international avec les logements, les bureaux et les hôtels nécessaires. Ni le port d’Ashdod ni celui de Haïfa ne peuvent offrir de telles conditions."Le réseau d’infrastructures auquel cet expert fait allusion porte un nom : l’IMEC pour India-Middle East-Europe Economic Corridor (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/lavenir-incertain-de-la-route-commerciale-entre-leurope-et-linde-face-au-conflit-au-moyen-orient-DWO4V33WJFBGTCCRGNM56YKLE4/). Conçu comme un itinéraire concurrent aux "nouvelles routes de la soies" chinoises, il obéit au même principe : un enchaînement de voies ferrées et de ports à grande capacité destiné à favoriser le commerce entre les continents asiatiques et européens. Giorgia Meloni (https://www.lexpress.fr/monde/europe/entre-bruxelles-et-donald-trump-giorgia-meloni-une-funambule-a-washington-F3CZNZLAJVCCXGTI7JP7PVAMAQ/), qui a retiré son pays des nouvelles routes de la soie chinoise, n’a pas de mots assez laudateurs pour ce projet, qualifié "d’initiative cruciale" pour l’avenir de son pays. Annoncé lors du sommet du G20 à New Delhi en septembre 2023, l’IMEC a été suspendu la même année à cause de la guerre qui ensanglante le Proche-Orient depuis les attentats du 7 octobre contre l’Etat hébreu. Mais il n’a pas été abandonné.Israël s’apprête à réoccuper totalement la bande de GazaIsraël, avec son double accès à la mer Rouge et à la Méditerranée, se situerait à l’épicentre de ce réseau. Le conglomérat indien Adani a d’ailleurs acquis en 2022, le port de Haïfa, le plus grand du pays, au nez et à la barbe du groupe chinois SIPG qui avait quasiment conclu la vente avec les Israéliens. Les Etats-Unis avaient alors exercé de fortes pressions sur Israël pour empêcher
https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/les-dessous-du-plan-de-donald-trump-pour-gaza-VIR6RNQLSFHEPOAUOJLZYN3LP4/
La courte vidéo a fait un buzz planétaire grâce notamment au partage par Donald Trump sur son réseau Truth Social. Générée par l’intelligence artificielle, elle fantasme une bande de Gaza métamorphosée (https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/donald-trump-veut-prendre-possession-de-gaza-pour-en-faire-la-cote-dazur-du-moyen-orient-4R2NNSYOCZGZDHBFNMBSSJGHYM/) en pays de cocagne, à cheval entre Dubaï et Las Vegas. Pluie de dollars, gratte-ciels rutilants, créatures de rêvime en bikini et statues dorées du président américain. On aperçoit même Donald Trump et Netanyahou sirotant un cocktail sur un transat au bord de la piscine d’un hôtel de luxe. Et Elon Musk (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/elon-musk-a-ete-naif-comment-le-patron-du-doge-sest-pris-les-pieds-dans-le-tapis-FCAVL7Y6QRAZNBUDYTC64Y3WTQ/) se délectant d’un houmous-pita. Diffusé quelques jours après la sortie de Donald Trump sur l’avenir de la bande de Gaza - le président américain avait proposé de transformer le territoire sinistré en "riviera" après en avoir délogé les Palestiniens -, ce clip délirant a suscité un torrent de sarcasmes et de réactions indignées (https://www.lexpress.fr/monde/au-caire-macron-rejette-tout-deplacement-des-habitants-de-gaza-et-tout-role-futur-du-hamas-VROZEQLPYZG2VP6QWRWRZDCT2Q/).Et si Donald Trump, habitué des déclarations fracassantes, ne plaisantait pas et comptait réellement mettre à exécution ses projets pour Gaza ? En Israël - où le président américain jouit d’un solide capital de sympathie, y compris à gauche -, certains sont convaincus qu’il a en tête une vision stratégique plus large. "Le plan de Trump s’inscrit dans le vaste projet de réseau d’infrastructures visant à relier l’Inde à l’Europe en passant par le Proche-Orient", assure le politologue proche du Likoud, Mordechaï Kedar, à Jérusalem. Et de poursuivre : "Dans cette perspective, Gaza pourrait constituer une ouverture idéale sur la Méditerranée. Le territoire possède un littoral de quarante kilomètres de long. C’est l’espace nécessaire pour construire un port international avec les logements, les bureaux et les hôtels nécessaires. Ni le port d’Ashdod ni celui de Haïfa ne peuvent offrir de telles conditions."Le réseau d’infrastructures auquel cet expert fait allusion porte un nom : l’IMEC pour India-Middle East-Europe Economic Corridor (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/lavenir-incertain-de-la-route-commerciale-entre-leurope-et-linde-face-au-conflit-au-moyen-orient-DWO4V33WJFBGTCCRGNM56YKLE4/). Conçu comme un itinéraire concurrent aux "nouvelles routes de la soies" chinoises, il obéit au même principe : un enchaînement de voies ferrées et de ports à grande capacité destiné à favoriser le commerce entre les continents asiatiques et européens. Giorgia Meloni (https://www.lexpress.fr/monde/europe/entre-bruxelles-et-donald-trump-giorgia-meloni-une-funambule-a-washington-F3CZNZLAJVCCXGTI7JP7PVAMAQ/), qui a retiré son pays des nouvelles routes de la soie chinoise, n’a pas de mots assez laudateurs pour ce projet, qualifié "d’initiative cruciale" pour l’avenir de son pays. Annoncé lors du sommet du G20 à New Delhi en septembre 2023, l’IMEC a été suspendu la même année à cause de la guerre qui ensanglante le Proche-Orient depuis les attentats du 7 octobre contre l’Etat hébreu. Mais il n’a pas été abandonné.Israël s’apprête à réoccuper totalement la bande de GazaIsraël, avec son double accès à la mer Rouge et à la Méditerranée, se situerait à l’épicentre de ce réseau. Le conglomérat indien Adani a d’ailleurs acquis en 2022, le port de Haïfa, le plus grand du pays, au nez et à la barbe du groupe chinois SIPG qui avait quasiment conclu la vente avec les Israéliens. Les Etats-Unis avaient alors exercé de fortes pressions sur Israël pour empêcher
la Chine de disposer de ce débouché sur la Méditerranée. Les Américains entendaient réserver ce port très stratégique pour l’IMEC à leur allié indien, leur principale partenaire dans leur guerre commerciale contre la Chine. "Avant l’attaque le 7 octobre, Israël et l’Arabie saoudite semblaient proches de signer un accord de normalisation qui aurait permis l’intégration régionale d’Israël et donné une impulsion décisive au projet IMEC. L’attaque du Hamas (https://www.lexpress.fr/monde/proche-moyen-orient/le-hamas-dehors-a-gaza-les-origines-floues-dune-mobilisation-inedite-UHXLOS7UHBDUXDUS7IYVL7EAVM/) a perturbé ces négociations. Cela aurait d’ailleurs été l’un des objectifs directs du chef du Hamas Yahya Sinouar en orchestrant l’assaut", souligne Ofer Guterman de l’INSS, un influent Think Tank lié à l’université de Tel-Aviv.Paradoxalement, les conséquences de la guerre pourraient contribuer à relancer l’IMEC. Après plus d’un an demi de bombardements intensifs, Gaza est en ruine. Deux tiers des bâtiments auraient été détruits ou sérieusement endommagés, selon l'ONU. Le Hamas, coupé du reste du monde par l’armée israélienne qui contrôle la frontière avec l’Egypte, lutte pour sa survie. Avec le soutien affiché de Donald Trump et l’assentiment discret des Emirats Arabe Unis, Israël s’apprête à réoccuper totalement la bande de Gaza, à remplacer le Hamas par une administration complaisante et à encourager l’émigration "volontaire" de dizaines de milliers de Palestiniens.De son côté, Narenda Modi, le président indien, a multiplié ces derniers mois les rencontres avec ses homologues : l’italienne Giorgia Meloni en novembre, Donald Trump, Emmanuel Macron et le président émirati Mohammed Ben Zayed en février. Pour Kristinia Kaush, responsable de recherche au German Marshall Fund de Bruxelles, très au fait du dossier, ces déplacements visent avant tout à relancer l’IMEC. "Aux Etats-Unis, ce projet bénéficie d’un soutien bipartisan, vu comme un projet géoéconomique majeur pour contrer l’influence chinoise en Asie et au Moyen-Orient. Gaza pourrait grandement bénéficier du dynamisme économique et de la croissance générés par l’IMEC, en reliant le territoire aux nouveaux réseaux ferroviaires ou encore en hébergeant un port commercial", estime la chercheuse. Elle doute néanmoins que Donald Trump, qui n’a jamais évoqué la construction d’un grand port à Gaza, ait eu à l’esprit l’IMEC lorsqu’il a évoqué sa fameuse "riviera".Donald Trump sera en Arabie saoudite le 13 maiGideon Bromberg, lui, veut croire au projet. Cet infatigable activiste pour la paix milite au sein de l’organisation EcoPeace Middle East qui, à l’instar de feu Shimon Peres, envisage le règlement du conflit israélo-palestinien par la création d’une vaste zone de libre-échange sur le modèle de la construction européenne. Sur la première page du site de l’organisation, une carte de l’IMEC fait apparaître une route alternative passant par le port de Gaza. "Dans notre vision, les ports de Haïfa et de Gaza sont tous deux connectés à la ligne ferroviaire du Golfe proposée dans le cadre de l’IMEC. Les études préliminaires auxquelles nous avons participé indiquent que le commerce généré par l’IMEC nécessiterait plusieurs ports. La reconstruction nécessaire de Gaza entraînerait pour les Palestiniens des flux financiers massifs. Ce serait un changement géopolitique majeur. La région serait responsable de garantir la sécurité le long du corridor en veillant à ce que les forces fondamentalistes ne puissent y revenir." Dans la conception de Gideon Bromberg, pas question d’expulser définitivement la population de Gaza mais de la déplacer provisoirement le temps de la reconstruction.Cette vision implique une condition de taille : la coopération des pays arabes de la région. Or, pour l’heure, l’Egypte et la Jordanie refusent catégoriquement d’accueillir sur leur sol des flots de réfugiés gazaouis. Sous perfusion américaine, les deux pays subissent d’intenses pressions mais semblent tenir bon.
Pour le monde arabe - et une bonne partie de la communauté internationale -, le déracinement de la population de Gaza constituerait une faute morale inacceptable. La clef se trouve probablement en Arabie saoudite où Donald Trump doit se rendre le 13 mai (avant de rejoindre le Qatar et les Emirats arabes unis). "À l’heure actuelle, Ryad refuse d’adhérer au cadre des accords d’Abraham ou de normaliser ses relations avec Israël sans l’acceptation par Israël d’une voie durable et crédible vers la création d’un Etat palestinien. Or, cette exigence est catégoriquement rejetée par le gouvernement israélien actuel. Dans ce contexte, il est difficile d’imaginer que le projet IMEC puisse avancer dans sa forme initiale avec une coopération entre Israël et l’Arabie saoudite", analyse Ofer Guterman.Pour vaincre les réticences de l’Arabie saoudite, Israël compte sur les Emirats Arabes Unis. Après leur normalisation dans le cadre des accords d’Abraham en 2020, les relations entre les deux pays n’ont cessé de se renforcer. Malgré la guerre à Gaza, Abu Dhabi déverse des sommes considérables sur l’enclave depuis le 7 octobre. Pour l’aide l’humanitaire mais aussi pour financer des projets de long terme comme une usine de dessalement de l’eau de mer afin de fournir de l’eau potable à Gaza. Les Emirats ambitionnent de prendre le relais du Qatar - principal pourvoyeur de fond du Hamas -, et d’établir à Gaza une administration favorable aux projets américains. "Je ne vois aucune alternative à ce qui a été proposé", a d’ailleurs déclaré Yousef Al Otaiba, l’ambassadeur émirati aux Etats-Unis en réaction au plan Trump.
EN DIRECT. Ukraine : Kiev dit que la Russie a tiré plus de 100 drones malgré l'ultimatum sur un cessez-le-feu
https://www.lexpress.fr/monde/europe/ukraine-discussions-capitales-entre-ministres-europeens-a-londres-ce-lundi-XCGJILLZFBDPTPWZUGWVGYTGJM/
Volodymyr Zelensky a invité dimanche Vladimir Poutine (https://www.lexpress.fr/monde/europe/claude-blanchemaison-ex-ambassadeur-a-moscou-poutine-devra-aussi-faire-des-concessions-territoriales-HMFLQBCFD5BLRJPGMTQ6BLV2SU/) à le rencontrer "personnellement" jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes (https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-plusieurs-aeroports-fermes-apres-des-attaques-de-drones-ukrainiens-SNMINX2JG5AZFJZS6AIBVBSJJI/) entre Kiev et Moscou. Peu avant, le président américain Donald Trump avait exhorté la Russie et l’Ukraine (https://www.lexpress.fr/monde/europe/l-ukraine-hesite-entre-est-et-ouest_1302698.html) à se rencontrer sans délai.Le Kremlin n’a pas répondu à la proposition de président ukrainien. Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays-clés européens se retrouvent par ailleurs ce lundi 12 mai à Londres pour des discussions "capitales" sur l’Ukraine. Cette réunion intervient deux jours après le déplacement à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, du Premier ministre polonais Donald Tusk et du Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de la "coalition des volontaires".Les infos à retenir⇒ L'Ukraine affirme que la Russie a tiré plus de 100 drones malgré l'ultimatum sur un cessez-le-feu⇒ Des ministres européens se réunissent à Londres pour des "discussions capitales"⇒ Zelensky réclame une trêve et invite Poutine à le rencontrer jeudi09h40La Pologne annonce la fermeture d'un consulat de Russie à cause d'"un acte de sabotage"Le ministère polonais des Affaires étrangères a annoncé lundi la fermeture d'un consulat de la Russie dont les services spéciaux ont été accusés la veille d'avoir commandité un grand incendie à Varsovie l'an dernier. "En raison des preuves que les services spéciaux russes ont commis un acte répréhensible de sabotage contre le centre commercial (...) , j'ai décidé de retirer mon consentement au fonctionnement du consulat de la Fédération de Russie à Cracovie", a écrit Radoslaw Sikorski sur X.Moscou a promis en retour une "réponse adéquate" à la fermeture de son consulat : "Varsovie continue de ruiner consciemment les relations (...) Une réponse adéquate à ces mesures inadéquates suivra bientôt", a déclaré la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.09h20La Chine dit espérer un accord de paix "durable et contraignant"La Chine a déclaré lundi espérer un accord de paix "durable et contraignant" pour mettre fin à la guerre en Ukraine, après la proposition du président russe Vladimir Poutine d'ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. "Nous espérons que les parties concernées continueront de recourir au dialogue et aux négociations pour aboutir à un accord de paix équitable, durable et contraignant, qui soit acceptable pour toutes les parties concernées", a indiqué lors d'une conférence de presse régulière Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.09h00L'Ukraine affirme que la Russie a tiré plus de 100 drones malgré l'ultimatum sur un cessez-le-feuL'Ukraine a accusé la Russie d'avoir tiré plus d'une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi, malgré l'ultimatum adressé par les alliés de Kiev à Moscou pour accepter un cessez-le-feu. "A partir de 11h00 du soir, l'ennemi a attaqué avec 108 (drones) Shahed et d'autres types de drones", a annoncé l'armée de l'air ukrainienne, précisant en avoir abattu au moins 55. Aucune attaque de missile n'a en revanche été signalée, contrairement à l'habitude. L’Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les Etats-Unis, ont adressé ce week-end un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu
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Volodymyr Zelensky a invité dimanche Vladimir Poutine (https://www.lexpress.fr/monde/europe/claude-blanchemaison-ex-ambassadeur-a-moscou-poutine-devra-aussi-faire-des-concessions-territoriales-HMFLQBCFD5BLRJPGMTQ6BLV2SU/) à le rencontrer "personnellement" jeudi à Istanbul, où le président russe a appelé à ouvrir des négociations directes (https://www.lexpress.fr/monde/europe/russie-plusieurs-aeroports-fermes-apres-des-attaques-de-drones-ukrainiens-SNMINX2JG5AZFJZS6AIBVBSJJI/) entre Kiev et Moscou. Peu avant, le président américain Donald Trump avait exhorté la Russie et l’Ukraine (https://www.lexpress.fr/monde/europe/l-ukraine-hesite-entre-est-et-ouest_1302698.html) à se rencontrer sans délai.Le Kremlin n’a pas répondu à la proposition de président ukrainien. Les ministres des Affaires étrangères de plusieurs pays-clés européens se retrouvent par ailleurs ce lundi 12 mai à Londres pour des discussions "capitales" sur l’Ukraine. Cette réunion intervient deux jours après le déplacement à Kiev du président français Emmanuel Macron, du chancelier allemand Friedrich Merz, du Premier ministre polonais Donald Tusk et du Premier ministre britannique Keir Starmer, dans le cadre de la "coalition des volontaires".Les infos à retenir⇒ L'Ukraine affirme que la Russie a tiré plus de 100 drones malgré l'ultimatum sur un cessez-le-feu⇒ Des ministres européens se réunissent à Londres pour des "discussions capitales"⇒ Zelensky réclame une trêve et invite Poutine à le rencontrer jeudi09h40La Pologne annonce la fermeture d'un consulat de Russie à cause d'"un acte de sabotage"Le ministère polonais des Affaires étrangères a annoncé lundi la fermeture d'un consulat de la Russie dont les services spéciaux ont été accusés la veille d'avoir commandité un grand incendie à Varsovie l'an dernier. "En raison des preuves que les services spéciaux russes ont commis un acte répréhensible de sabotage contre le centre commercial (...) , j'ai décidé de retirer mon consentement au fonctionnement du consulat de la Fédération de Russie à Cracovie", a écrit Radoslaw Sikorski sur X.Moscou a promis en retour une "réponse adéquate" à la fermeture de son consulat : "Varsovie continue de ruiner consciemment les relations (...) Une réponse adéquate à ces mesures inadéquates suivra bientôt", a déclaré la porte-parole du ministère russe, Maria Zakharova, citée par les agences de presse russes.09h20La Chine dit espérer un accord de paix "durable et contraignant"La Chine a déclaré lundi espérer un accord de paix "durable et contraignant" pour mettre fin à la guerre en Ukraine, après la proposition du président russe Vladimir Poutine d'ouvrir des négociations directes entre Kiev et Moscou. "Nous espérons que les parties concernées continueront de recourir au dialogue et aux négociations pour aboutir à un accord de paix équitable, durable et contraignant, qui soit acceptable pour toutes les parties concernées", a indiqué lors d'une conférence de presse régulière Lin Jian, un porte-parole du ministère chinois des Affaires étrangères.09h00L'Ukraine affirme que la Russie a tiré plus de 100 drones malgré l'ultimatum sur un cessez-le-feuL'Ukraine a accusé la Russie d'avoir tiré plus d'une centaine de drones dans la nuit de dimanche à lundi, malgré l'ultimatum adressé par les alliés de Kiev à Moscou pour accepter un cessez-le-feu. "A partir de 11h00 du soir, l'ennemi a attaqué avec 108 (drones) Shahed et d'autres types de drones", a annoncé l'armée de l'air ukrainienne, précisant en avoir abattu au moins 55. Aucune attaque de missile n'a en revanche été signalée, contrairement à l'habitude. L’Ukraine et ses alliés européens, de concert avec les Etats-Unis, ont adressé ce week-end un ultimatum à Moscou pour accepter un cessez-le-feu