Breaking Vegas (2004, History Channel), mais aussi au sein du prestigieux Heinz Nixdorf Museums Forum. Quel Ă©tait le rapport avec lâĂ©conomie de la complexitĂ© ?Doyne J. Farmer : En fait, câĂ©tait purement de la physique, car il sâagissait de calculer la vitesse de la balle et du rotor pour en dĂ©duire la position dâarrivĂ©e la plus probable de la balle. Ă lâĂ©poque, nous avions mis au point ce qui sâest avĂ©rĂ© ĂȘtre le premier ordinateur portable, dissimulĂ© dans une premiĂšre version sous une aisselle, puis dans une chaussure. Nous savions quâil sâĂ©coulait en moyenne 15 secondes entre le moment oĂč le croupier jetait la balle sur la roue et celui oĂč il fermait les paris. Une premiĂšre personne, souvent moi, Ă©tait chargĂ©e dâenvoyer des signaux au bon moment Ă lâordinateur en appuyant sur des interrupteurs Ă lâaide de mon gros orteil pour que la machine puisse ensuite rĂ©soudre lâĂ©quation. Puis une deuxiĂšme personne, Ă qui le rĂ©sultat obtenu par la machine Ă©tait ensuite transmis, plaçait les paris. De la physique, donc, mais cette expĂ©rience a vĂ©ritablement forgĂ© ma vision de lâĂ©conomie sur le plan mĂ©taphorique : la qualitĂ© dâune prĂ©diction dĂ©pend de la prĂ©cision des informations recueillies pour y parvenir. Nous avons toujours battu la maison. Mais entre nous, les sociĂ©tĂ©s de trading sont de bien meilleurs casinos. Vous ne risquez pas de vous faire jeter dehors si vous gagnez trop (rires). Câest pourquoi, quelques annĂ©es plus tard, jâai créé avec mon ami dâenfance Norman Packard la Prediction Company, avec laquelle nous avons fait du trading pour des banques pendant plus de dix ans en nous fondant sur les principes de lâĂ©conomie de la complexitĂ© [NDLR : lâentreprise a Ă©tĂ© revendue Ă la banque suisse UBS pour 100 millions de dollars en 2005].Selon vous, la science Ă©conomique dans son ensemble aurait besoin dâune mise Ă jour radicale basĂ©e sur lâĂ©conomie de la complexitĂ©. Pourquoi cela ?Je ne prĂ©tends pas quâil faille complĂštement se dĂ©barrasser de lâĂ©conomie traditionnelle telle que nous la connaissons. Mais je soutiens quâau vu des dĂ©fis que pose notre Ă©poque, ses capacitĂ©s sont restreintes. De fait, lors de grandes crises telle celle des subprimes de 2008 ou la pandĂ©mie de Covid-19, nos modĂšles Ă©conomiques classiques ont souvent Ă©chouĂ© Ă donner des orientations efficaces aux politiciens. Non pas parce que les Ă©conomistes sont particuliĂšrement mauvais, mais parce que le modĂšle standard sur lequel reposent toutes nos thĂ©ories Ă©conomiques est limitĂ©.Je mâexplique : la thĂ©orie Ă©conomique standard repose sur trois piliers, la maximisation de lâutilitĂ©, lâĂ©quilibre, et la rationalitĂ© des individus. En bref, les Ă©conomistes partent du principe que chaque individu a des prĂ©fĂ©rences â ce que lâon appelle lâutilitĂ© â et que, sur la base de ces prĂ©fĂ©rences, il va faire des choix selon la logique du "plus, câest mieux". Câest la maximisation de lâutilitĂ©. Par exemple, les mĂ©nages aiment consommer le plus possible. Les entreprises, quant Ă elles, veulent faire le plus de bĂ©nĂ©fices possibles. Quel que soit le cas de figure, la thĂ©orie Ă©conomique suppose que les individus prendront les meilleures dĂ©cisions possibles pour maximiser leur utilitĂ© â que ce soit en termes de consommation ou de profits. Enfin, derniĂšre assomption, une dĂ©cision ou transaction ne pourrait avoir lieu que lorsquâil y a Ă©quilibre, câest-Ă -dire que lâoffre est Ă©gale Ă la demande.Le problĂšme de cette approche est que la rĂ©alitĂ© est souvent beaucoup plus compliquĂ©e. Par exemple, tout le monde ne prend pas toujours la dĂ©cision la plus rationnelle. MĂȘme sâil est bien connu quâun long trajet pour aller au travail rend malheureux et que lâargent ne fait pas forcĂ©ment le bonheur, nous sommes nombreux Ă choisir de prendre un emploi loin de notre domicile car nous estimons que nous serons mieux payĂ©s et donc plus heureux. Les gens prennent donc souvent des dĂ©cisions qui vont Ă lâencontre de la rationalitĂ©. LâĂ©conomie de la complexitĂ©, justement, permet de prendre en compte ce type de
situation. A la diffĂ©rence de la thĂ©orie classique, nous cherchons Ă comprendre comment les gens prennent vraiment leurs dĂ©cisions dans le monde rĂ©el, en tenant compte dâun maximum de paramĂštres susceptibles de peser dans la balance pour anticiper les effets de ces choix.Mais comment dĂ©terminez-vous les paramĂštres Ă prendre en compte ? On imagine une infinitĂ© de possibilitĂ©sâŠForcĂ©ment, cela requiert une certaine part de jugement, mais aussi la puissance des ordinateurs, car il faut intĂ©grer de nombreux paramĂštres. Il sâagit de sĂ©lectionner et compiler des donnĂ©es empiriques qui vont nous permettre de dĂ©terminer avec prĂ©cision comment les individus interagissent et comment ils prennent leurs dĂ©cisions. Sans prĂ©sumer, jâinsiste, quâils feront forcĂ©ment le meilleur choix possible pour y parvenir. Pour cela, nous allons parler Ă ceux qui seront amenĂ©s Ă prendre ces dĂ©cisions â par exemple, un certain type de mĂ©nages - mais aussi interroger des psychologues pour comprendre lâimpact de tel ou tel environnement sur le choix des individus, ou encore collecter des donnĂ©es dĂ©mographiques auprĂšs des organismes compĂ©tents pour tenir compte du niveau de richesse, de lâĂąge, de la gĂ©ographie⊠Une fois toutes ces informations agrĂ©gĂ©es au sein dâun programme informatique, nous allons procĂ©der Ă des simulations pour voir comment les "agents" que nous Ă©tudions pourraient rĂ©agir Ă tel ou tel Ă©vĂ©nement. Et le programme tourne, encore et encore, comme une boucle. Les agents prennent des dĂ©cisions, celles-ci ont un impact sur lâĂ©conomie, laquelle peut donc gĂ©nĂ©rer de nouvelles informations, et ainsi de suite. Comme vous le voyez, cette approche est beaucoup plus souple et adaptĂ©e Ă la rĂ©alitĂ© que la thĂ©orie traditionnelle.En 2008, les Ă©conomistes ont Ă©tĂ© contraints de simplifier la rĂ©alitĂ© pour rĂ©soudre leurs Ă©quationsDans votre ouvrage, vous donnez Ă voir les progrĂšs que pourrait accomplir lâĂ©conomie avec cette mĂ©thode en faisant lâanalogie avec les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiquesâŠOui, car lâĂ©volution des prĂ©visions en la matiĂšre est tout simplement fascinante ! Jusquâen 1980, celles-ci Ă©taient Ă©tablies en Ă©tudiant des situations mĂ©tĂ©orologiques passĂ©es similaires Ă ce qui Ă©tait observĂ© dans le prĂ©sent, avec une grande part de subjectivitĂ© et lâapplication de quelques rĂšgles empiriques. Le problĂšme, lĂ aussi, nâĂ©tait pas que les prĂ©visionnistes Ă©taient mauvais. Mais que leur mĂ©thode Ă©tait intrinsĂšquement limitĂ©e. Puis John Von Neumann, le pĂšre des ordinateurs, a mis au point un modĂšle de prĂ©vision numĂ©rique, dont la pertinence dĂ©pendait de la puissance informatique, de la prĂ©cision et de la granularitĂ© des mesures mĂ©tĂ©orologiques incorporĂ©es dans les simulations. En somme, la plus-value de son modĂšle tenait au fait quâil partait dâinformations dĂ©taillĂ©es pour en dĂ©duire une tendance globale. Ce nâĂ©tait pas le cas jusquâalors.Pour faire des prĂ©visions Ă©conomiques pertinentes, nous devons faire quelque chose de similaire. De la mĂȘme façon que les mĂ©tĂ©orologues prennent aujourdâhui en compte un grand nombre de mesures diffĂ©rentes pour dĂ©terminer le temps quâil fait dans les Rocheuses amĂ©ricaines ou dans les Alpes, les Ă©conomistes doivent commencer par prendre des mesures Ă©conomiques approfondies et granulaires pour faire des prĂ©visions rĂ©alistes.Mais je fais aussi cette analogie pour une deuxiĂšme raison : il a fallu plus de trente ans pour que la mĂ©thode de Von Neumann ne modifie drastiquement la qualitĂ© des prĂ©visions mĂ©tĂ©o. Mais lorsquâelle sâest imposĂ©e, elle a tout changĂ© car celle-ci nous donne une meilleure capacitĂ© de planification, ce qui prĂ©sente dâĂ©normes avantages Ă©conomiques pour lâaviation, le transport maritime, la gestion des ouragans et bien dâautres activitĂ©s humaines. Aujourdâhui, il existe mĂȘme une sorte de "loi de Moore" pour les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques qui dit que tous les dix ans, les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques pour un nombre donnĂ© de jours deviennent aussi bonnes quâil y a dix ans pour un jour de moins. Câest-Ă -dire que les
prĂ©visions Ă cinq jours sont aujourdâhui aussi bonnes que les prĂ©visions Ă quatre jours dâil y a dix ans. Pour que lâĂ©conomie de la complexitĂ© devienne la rĂ©fĂ©rence, je ne pense pas quâil faudra 30 ans, mais probablement 5 Ă 10 ans. Mais il y a urgence, car les crises qui affectent le monde sont de plus en plus complexes. Il faut donc y rĂ©pondre avec une mĂ©thode prenant en compte cette complexitĂ©.Un exemple de crise complexe est celle des subprimes de 2008. A lâĂ©poque, mĂȘme les modĂšles macroĂ©conomiques les plus sophistiquĂ©s des banques centrales avaient Ă©chouĂ© Ă lâanticiper. A ce jour, de nombreux Ă©conomistes dĂ©battent dâailleurs encore de ses causes. Mais selon vous, lâĂ©conomie de la complexitĂ© aurait pu permettre dây voir plus clairâŠEn effet. En 2008, la situation Ă©tait dâune telle complexitĂ© quâelle demandait de prendre en compte de nombreux facteurs. Ce quâun modĂšle classique ne peut pas faire. A lâĂ©poque, les Ă©conomistes ont donc Ă©tĂ© contraints de simplifier la rĂ©alitĂ© pour rĂ©soudre leurs Ă©quations. Câest pourquoi, comme me lâa racontĂ© Simon Potter, lâancien directeur de la recherche Ă©conomique Ă la Fed de New York, lorsque la Fed a tentĂ© de vĂ©rifier ce qui se produirait en cas de chute de 20 % des prix de lâimmobilier, ses modĂšles ont conclu que cela ne reprĂ©senterait pas grand-chose⊠Et puis la crise est arrivĂ©e et la bulle immobiliĂšre a Ă©clatĂ©. Dans mon livre, je cite lâex-prĂ©sident de la Banque centrale europĂ©enne, Jean-Claude Trichet, qui, Ă lâĂ©poque, avait admis sâĂȘtre senti "abandonnĂ© par les outils [Ă©conomiques] traditionnels". Je pense quâil avait raison. En fait, hormis quelques voix dans le dĂ©sert, personne ou presque nâavait anticipĂ© la possibilitĂ© que les propriĂ©taires et les entreprises fassent dĂ©faut sur les emprunts quâils avaient contractĂ©s.Jâen arrive donc Ă lâĂ©conomie de la complexitĂ©. Peu aprĂšs la crise financiĂšre de 2008, mon Ă©quipe a construit un modĂšle du marchĂ© immobilier de Washington reposant sur la simulation de lâachat et de la vente de maisons, que les agents immobiliers et les banques aient dĂ©cidĂ© dâaccorder ou non des prĂȘts aux mĂ©nages. Nous avons intĂ©grĂ© une sĂ©rie dâinformations dĂ©taillĂ©es provenant des autoritĂ©s fiscales et du recensement amĂ©ricain, sur les transactions, les prĂȘts, le type de maison - luxueuse ou non â les mĂ©nages, etc. Cela nous a permis dâeffectuer des simulations basĂ©es sur diffĂ©rents scĂ©narios. Lorsque la politique de remboursement de prĂȘt Ă©tait trop laxiste, nous obtenions la formation dâune bulle financiĂšre. Mais quand celle-ci Ă©tait plus stricte, nous Ă©vitions la crise. Alors oui, on aurait pu voir venir la bulle immobiliĂšre.Quelques personnes ont tout de mĂȘme perçu les dangers dâun Ă©ventuel effondrement du marchĂ© immobilierâŠOui, mais personne nâa vu la crise financiĂšre mondiale quâil provoquerait. Le problĂšme Ă©tait que les institutions financiĂšres du monde entier dĂ©tenaient toutes des titres adossĂ©s Ă des crĂ©ances hypothĂ©caires amĂ©ricaines, qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme un investissement sĂ»r et rentable. Lorsque le marchĂ© immobilier sâest effondrĂ©, la valeur des titres adossĂ©s Ă des crĂ©ances hypothĂ©caires a chutĂ©, ce qui a mis Ă mal les bilans de toutes les grandes banques et a eu pour effet de tarir les prĂȘts et de paralyser lâĂ©conomie. Il sâagissait dâun problĂšme systĂ©mique, du type de ceux que les modĂšles traditionnels ont du mal Ă traiter, mais que les modĂšles de lâĂ©conomie de la complexitĂ© traitent facilement. Si nous avions disposĂ© de tels modĂšles, je pense que nous aurions pu prĂ©voir ce qui allait arriver, ce qui aurait peut-ĂȘtre permis dâĂ©viter que les choses ne se passent aussi mal.Pendant la pandĂ©mie de Covid, vous avez dĂ©veloppĂ© un modĂšle pour le gouvernement britannique et prĂ©dit avec succĂšs le coĂ»t Ă©conomique pour le PIB et lâimpact sur lâĂ©conomie. A savoir un impact de 21,5 % du PIB au deuxiĂšme trimestre 2020 - contre 22,1 %, ce qui sâest finalement produit. Vos prĂ©visions Ă©taient meilleures que celles de la Banque dâAngleterreâŠCâest un bon exemple
de ce que je vous disais plus tĂŽt : alors que lâapproche traditionnelle repose sur lâidĂ©e que lâĂ©conomie revient toujours Ă lâĂ©quilibre, ici, le choc a Ă©tĂ© si rapide et brutal que cette hypothĂšse a volĂ© en Ă©clat. Alors comment sây est-on pris ? Le dĂ©fi Ă©tait de prendre en compte toute lâhĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des chocs provoquĂ©s par la propagation de la maladie dans les diffĂ©rents secteurs et la maniĂšre dont ils allaient interagir entre eux. En fait, nous avons trouvĂ© un tableau indiquant la distance qui sĂ©pare les employĂ©s les uns des autres dans chaque profession rĂ©pertoriĂ©e. Puis, nous avons supposĂ© que si les personnes Ă©taient Ă©loignĂ©es de moins de deux mĂštres, elles ne pourraient pas se rendre au travail. AprĂšs avoir intĂ©grĂ© dâautres hypothĂšses de ce type, nous avons pu prĂ©dire avec prĂ©cision lâampleur du choc initial dans chaque secteur.Notre modĂšle de prĂ©vision de la propagation du choc dans lâĂ©conomie Ă©tait alors trĂšs simple : industrie par industrie, nous nous sommes demandĂ© si chacune disposait de la main-dâĆuvre nĂ©cessaire, des intrants essentiels Ă la production de lâindustrie et de la demande pour cette production. Par exemple, sâil sâagissait dâune entreprise de lâindustrie sidĂ©rurgique, il fallait sâassurer que les matĂ©riaux nĂ©cessaires, le fer, lâĂ©nergie, le charbon, seraient disponibles. Mais nous ne nous prĂ©occupions pas des intrants optionnels, comme les consultants en management.De plus, nous avons eu la chance de disposer dâune estimation de lâOffice of Management and Budget des Ătats-Unis concernant lâimpact dâune pandĂ©mie de grippe sur la demande de biens, qui sâest avĂ©rĂ©e ĂȘtre une bonne estimation de ce qui sâest passĂ© dans le cadre du Covid. Jour aprĂšs jour, nous avons ainsi vĂ©rifiĂ© si chaque secteur avait de la main-dâĆuvre, des intrants et de la demande ; comme la plupart des secteurs produisent des biens qui sont des intrants pour dâautres secteurs, cela nous a permis de suivre la façon dont les chocs circulaient dans lâĂ©conomie et interagissaient les uns avec les autres. Câest ce qui nous a permis de faire des prĂ©visions prĂ©cises dĂšs le dĂ©but de la pandĂ©mie.Lâune de vos prĂ©dictions les plus surprenantes concerne la lutte contre le changement climatique. Selon vous, dâici Ă peine trente ans, nous pourrions ĂȘtre passĂ©s Ă une Ă©nergie presque exclusivement verte, sans Ă©missions de carbone. Et ce, en Ă©conomisant de lâargent. Vous allez en Ă©tonner plus dâunâŠTout le monde sâaccorde sur un point : pour lutter efficacement contre le changement climatique, il va nous falloir changer la façon dont nous produisons de lâĂ©nergie. Ce qui implique dâidentifier et dâinvestir dans les technologies qui pourraient remplacer le plus rapidement possible les combustibles fossiles et ce, Ă moindre coĂ»t, pour faire la transition Ă©nergĂ©tique le plus tĂŽt et le moins cher possible. Ironiquement, lâune des mĂ©thodes que mon Ă©quipe et moi-mĂȘme avons utilisĂ©e pour rĂ©pondre Ă ce problĂšme relĂšve davantage du bon sens que de lâĂ©conomie de la complexitĂ©. A savoir examiner le dĂ©ploiement et le coĂ»t des transitions technologiques passĂ©es, des tĂ©lĂ©phones fixes aux tĂ©lĂ©phones portables, des canaux aux chemins de fer⊠Ainsi, une tendance sâest dĂ©gagĂ©e : plus une technologie est produite, plus elle sâamĂ©liore, et plus ses coĂ»ts baissent de x pour cent. Le pourcentage dĂ©pendant de la technologie en question.Il devient nĂ©cessaire dâeffectuer un changement radical. Je dirais mĂȘme une rĂ©volution. Sans quoi nous continuerons dâĂȘtre Ă la peine malgrĂ© les dĂ©fis majeurs qui se posent aujourdâhui.Partant de lĂ , nous avons ensuite observĂ© lâĂ©volution de la production â donc lâamĂ©lioration - de diffĂ©rentes sources dâĂ©nergie au fil du temps. Et voilĂ ce que nous avons constatĂ© : contrairement aux combustibles fossiles ou lâĂ©nergie nuclĂ©aire (https://www.lexpress.fr/economie/nucleaire-le-retour-en-grace-retrouvez-tous-nos-contenus-AHKHMRCODFDS3GT3JPNB3GVZMU/?auth=fd14f1142c), lâĂ©nergie solaire, elle, sâamĂ©liore trĂšs rapidement avec le temps. Ainsi, alors que
le coĂ»t des combustibles fossiles tels que le pĂ©trole, le charbon et le gaz est restĂ© relativement constant depuis plus dâun siĂšcle, le coĂ»t de lâĂ©lectricitĂ© solaire photovoltaĂŻque, qui Ă©tait trĂšs Ă©levĂ© lors de sa premiĂšre utilisation en 1958, a Ă©tĂ© divisĂ© par plus de 10 000 depuis lors. Plus gĂ©nĂ©ralement, le coĂ»t de lâĂ©nergie solaire et des batteries a baissĂ© de maniĂšre exponentielle, Ă raison de 10 % chaque annĂ©e⊠Celui de lâĂ©nergie Ă©olienne un peu moins vite â plutĂŽt 6 % par an â mais Ă la diffĂ©rence des combustibles fossiles, leur prix baisse pour tous. MĂȘme sâil peut y avoir des variations, lorsquâune technologie amorce une tendance exponentielle, elle la poursuit gĂ©nĂ©ralement. A partir de lĂ , il est possible de classer les technologies et voir ce quâelles devraient coĂ»ter Ă lâavenir. Et permettez-moi de vous dire que lâun des principaux enseignements de nos recherches en la matiĂšre est que le coĂ»t du renouvelable pourrait bien ĂȘtre bien moins Ă©levĂ©, Ă lâavenir, que ce que certains imaginentâŠVous avez justement testĂ© trois scĂ©nariosâŠTout Ă fait. Le premier est celui dâune transition rapide oĂč nous maintiendrions pendant dix ans le rythme exponentiel actuel de dĂ©ploiement des Ă©nergies renouvelables. Les coĂ»ts chuteraient donc trĂšs rapidement, les capacitĂ©s de stockage seraient de plus en plus importantes, de sorte que le renouvelable remplacerait les combustibles fossiles dâici 20 ans. Le second est celui dâune transition lente oĂč nous ralentirions le dĂ©ploiement des Ă©nergies renouvelables. Leurs coĂ»ts continueraient Ă ĂȘtre plus Ă©levĂ©s que celui des Ă©nergies fossiles pendant plus longtemps, si bien que ces derniĂšres continueraient Ă avoir le dessus durablement. En outre, nous avons aussi mis au point un scĂ©nario oĂč il nây aurait pas de transition, câest-Ă -dire que les proportions de chaque Ă©nergie resteraient les mĂȘmes, avec une croissance constante de 2 % de chaque source dâĂ©nergie (le taux auquel lâutilisation dâune Ă©nergie a augmentĂ© pendant de nombreuses annĂ©es dans le monde). Lorsque nous appliquons nos mĂ©thodes de prĂ©vision des coĂ»ts Ă ces trois scĂ©narios, cela donne quelque chose de surprenant : lĂ oĂč le monde fait le plus dâĂ©conomies, câest dans le scĂ©nario dâune transition rapide. En clair : notre approvisionnement Ă©nergĂ©tique se ferait presque exclusivement sans Ă©missions de carbone, et dâici vingt-cinq ans, les coĂ»ts de ces Ă©nergies, donc du solaire, de lâĂ©olien, seraient moins chers que jamais. Pour vous donner un ordre dâidĂ©e, si nous faisions la transition rapide, nous Ă©conomiserions⊠12 000 milliards de dollars par rapport Ă une absence de transition.Dans votre ouvrage, vous vous montrez optimiste quant Ă la capacitĂ© de votre modĂšle Ă rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s dans le monde⊠Ambitieux !Jâai de bonnes raisons de croire que lâĂ©conomie de la complexitĂ© peut nous permettre de mieux apprĂ©hender les effets secondaires gĂ©nĂ©rĂ©s par certaines politiques. Car Ă la diffĂ©rence des modĂšles classiques qui, je le rappelle, partent du principe que chacun maximise son utilitĂ© donc considĂšre au fond quâil nây a que des gagnants, nous partons du principe quâun systĂšme Ă©conomique peut aussi produire des perdants. Je vous donne un exemple : lorsque des banques centrales vont acheter des obligations pour contrĂŽler les taux dâintĂ©rĂȘt, cela peut effectivement permettre dâatteindre des objectifs macroĂ©conomiques, donc stimuler lâĂ©conomie. Mais si nos modĂšles classiques sont capables dâapprĂ©hender ce type dâĂ©quations, ils vont cependant peiner Ă prendre en compte les effets secondaires indĂ©sirables qui en dĂ©coulent, par exemple le fait que si vous abaissez les taux dâintĂ©rĂȘt, vous stimulez le marchĂ© boursier mais cela ne change rien pour les pauvres. Cela accroĂźt donc les inĂ©galitĂ©s et aggrave la situation dâune partie de la population.Avec lâĂ©conomie de la complexitĂ©, cependant, nous pourrions prendre en compte les implications dâune politique pour toutes les composantes dâune sociĂ©tĂ©. En particulier, en utilisant ce que nous
Incendies de Los Angeles : "Pour Donald Trump, lâenvironnement nâa aucune valeur autre que financiĂšre"
https://www.lexpress.fr/environnement/incendies-de-los-angeles-pour-donald-trump-lenvironnement-na-aucune-valeur-autre-que-financiere-QJ7Y7ZGRWNGBRBL6H5655I3D5I/
Alors que les incendies qui ravagent la Californie, et particuliĂšrement Los Angeles (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-deux-infographies-pour-comprendre-lampleur-inedite-de-la-catastrophe-MJNBE3MJF5EYHAFVQM5DO7FGHM/), ont dĂ©jĂ provoquĂ© la mort de seize personnes et entraĂźnĂ© lâĂ©vacuation de plus de 180 000 habitants, le prĂ©sident Ă©lu Donald Trump (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/face-a-donald-trump-ces-trois-reponses-que-lue-doit-imperativement-donner-EDTDJTLE5RGMHI5M6F3CTJPOYM/) sâen est pris aux dirigeants dĂ©mocrates de cet Etat de lâouest des Etats-Unis. Sur son rĂ©seau Truth Social, il a affirmĂ© que la rĂ©gion manquait dâeau Ă cause des politiques environnementales menĂ©es et que lâeau de pluie serait dĂ©tournĂ©e pour protĂ©ger un "poisson inutile". De fausses informations Ă©galement relayĂ©es par le milliardaire Elon Musk (https://www.lexpress.fr/monde/elon-musk-donald-trump-et-le-doge-les-premiers-pas-du-projet-fou-pour-sabrer-les-depenses-publiques-UQJIVYULRRBEJFME5WBN6HMLRQ/), proche du RĂ©publicain, et qui figurera dans son nouveau gouvernement.Leur rĂ©action nâĂ©tonne guĂšre Christophe Roncato, maĂźtre de confĂ©rences en Ă©tudes amĂ©ricaines Ă lâUniversitĂ© Grenoble Alpes, spĂ©cialiste dâhistoire environnementale et dâĂ©cologie industrielle. Ce chercheur, qui Ă©tudie la transition Ă©nergĂ©tique de la Californie, a vĂ©cu dans la rĂ©gion dans les annĂ©es 1990, avant dây retourner rĂ©guliĂšrement pour son travail au cours des annĂ©es 2010. Pendant ces pĂ©riodes, il a assistĂ© Ă lâallongement de la saison des incendies, une des consĂ©quences du changement climatique (https://www.lexpress.fr/economie/changement-climatique-causes-consequences_1492154.html). Il porte un regard lucide sur le discours "simplifiĂ© Ă lâextrĂȘme" des deux hommes, et Ă©voque lâavenir des politiques climatiques amĂ©ricaines sous le second mandat de Donald Trump.LâExpress : Donald Trump nâest mĂȘme pas encore en poste quâil dĂ©clenche dĂ©jĂ une premiĂšre controverse en relayant de fausses informations et en rejetant toute la responsabilitĂ© sur Gavin Newsom, le gouverneur dĂ©mocrate de CalifornieâŠChristophe Roncato : Câest sa stratĂ©gie ! Pourquoi ne pas accuser le voisin⊠Donald Trump souffle constamment le chaud et le froid, et plutĂŽt le chaud dâailleurs. Jâen retiens deux choses. La premiĂšre, le fond de lâaffaire : si on dĂ©passe son cĂŽtĂ© fantasque, les enjeux socio-Ă©cologiques sont pour lui triviaux. Dans lâesprit de Trump, lâĂ©conomie et lâĂ©cologie sont dĂ©simbriquĂ©es. En cela, il sâinscrit dans une tradition qui trouve ses racines chez certains Ă©conomistes du XVIIIe siĂšcle pour qui les "richesses sont inĂ©puisables". Cette tradition nourrit encore la pensĂ©e nĂ©olibĂ©rale actuelle, dont il est lâhĂ©ritier. Lâenvironnement nâa pour lui aucune valeur autre que financiĂšre.La seconde : il y a beaucoup Ă apprendre sa gestion des catastrophes naturelles lors de son premier mandat. Entre 2017 et 2020, on dĂ©nombre au moins quatre catastrophes dâampleur : en 2018, la Californie est touchĂ©e par dâimportants feux ; lâĂtat de Washington en 2020 ; et en 2017, lâouragan Maria sâabat avec une rare violence sur Puerto Rico. Ces deux Etats dĂ©mocrates et lâEtat libre associĂ© quâest Puerto Rico ne soutenant pas Trump, celui-ci retarde volontairement lâenvoi des aides financiĂšres dâurgence. Il a tout fait pour quâelles nâarrivent pas, ou pas entiĂšrement. A lâinverse, lorsque lâouragan Michael heurte la Floride en 2018, Trump dĂ©bloque immĂ©diatement la totalitĂ© des fonds dâurgence en insistant sur le fait que la Floride avait votĂ© Ă 90 % pour lui. Cette politique clientĂ©liste rĂ©sume bien son fonctionnement. Si cela le sert, ou si on lâa servi au prĂ©alable, via un vote par exemple, il avance bras
https://www.lexpress.fr/environnement/incendies-de-los-angeles-pour-donald-trump-lenvironnement-na-aucune-valeur-autre-que-financiere-QJ7Y7ZGRWNGBRBL6H5655I3D5I/
Alors que les incendies qui ravagent la Californie, et particuliĂšrement Los Angeles (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-deux-infographies-pour-comprendre-lampleur-inedite-de-la-catastrophe-MJNBE3MJF5EYHAFVQM5DO7FGHM/), ont dĂ©jĂ provoquĂ© la mort de seize personnes et entraĂźnĂ© lâĂ©vacuation de plus de 180 000 habitants, le prĂ©sident Ă©lu Donald Trump (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/face-a-donald-trump-ces-trois-reponses-que-lue-doit-imperativement-donner-EDTDJTLE5RGMHI5M6F3CTJPOYM/) sâen est pris aux dirigeants dĂ©mocrates de cet Etat de lâouest des Etats-Unis. Sur son rĂ©seau Truth Social, il a affirmĂ© que la rĂ©gion manquait dâeau Ă cause des politiques environnementales menĂ©es et que lâeau de pluie serait dĂ©tournĂ©e pour protĂ©ger un "poisson inutile". De fausses informations Ă©galement relayĂ©es par le milliardaire Elon Musk (https://www.lexpress.fr/monde/elon-musk-donald-trump-et-le-doge-les-premiers-pas-du-projet-fou-pour-sabrer-les-depenses-publiques-UQJIVYULRRBEJFME5WBN6HMLRQ/), proche du RĂ©publicain, et qui figurera dans son nouveau gouvernement.Leur rĂ©action nâĂ©tonne guĂšre Christophe Roncato, maĂźtre de confĂ©rences en Ă©tudes amĂ©ricaines Ă lâUniversitĂ© Grenoble Alpes, spĂ©cialiste dâhistoire environnementale et dâĂ©cologie industrielle. Ce chercheur, qui Ă©tudie la transition Ă©nergĂ©tique de la Californie, a vĂ©cu dans la rĂ©gion dans les annĂ©es 1990, avant dây retourner rĂ©guliĂšrement pour son travail au cours des annĂ©es 2010. Pendant ces pĂ©riodes, il a assistĂ© Ă lâallongement de la saison des incendies, une des consĂ©quences du changement climatique (https://www.lexpress.fr/economie/changement-climatique-causes-consequences_1492154.html). Il porte un regard lucide sur le discours "simplifiĂ© Ă lâextrĂȘme" des deux hommes, et Ă©voque lâavenir des politiques climatiques amĂ©ricaines sous le second mandat de Donald Trump.LâExpress : Donald Trump nâest mĂȘme pas encore en poste quâil dĂ©clenche dĂ©jĂ une premiĂšre controverse en relayant de fausses informations et en rejetant toute la responsabilitĂ© sur Gavin Newsom, le gouverneur dĂ©mocrate de CalifornieâŠChristophe Roncato : Câest sa stratĂ©gie ! Pourquoi ne pas accuser le voisin⊠Donald Trump souffle constamment le chaud et le froid, et plutĂŽt le chaud dâailleurs. Jâen retiens deux choses. La premiĂšre, le fond de lâaffaire : si on dĂ©passe son cĂŽtĂ© fantasque, les enjeux socio-Ă©cologiques sont pour lui triviaux. Dans lâesprit de Trump, lâĂ©conomie et lâĂ©cologie sont dĂ©simbriquĂ©es. En cela, il sâinscrit dans une tradition qui trouve ses racines chez certains Ă©conomistes du XVIIIe siĂšcle pour qui les "richesses sont inĂ©puisables". Cette tradition nourrit encore la pensĂ©e nĂ©olibĂ©rale actuelle, dont il est lâhĂ©ritier. Lâenvironnement nâa pour lui aucune valeur autre que financiĂšre.La seconde : il y a beaucoup Ă apprendre sa gestion des catastrophes naturelles lors de son premier mandat. Entre 2017 et 2020, on dĂ©nombre au moins quatre catastrophes dâampleur : en 2018, la Californie est touchĂ©e par dâimportants feux ; lâĂtat de Washington en 2020 ; et en 2017, lâouragan Maria sâabat avec une rare violence sur Puerto Rico. Ces deux Etats dĂ©mocrates et lâEtat libre associĂ© quâest Puerto Rico ne soutenant pas Trump, celui-ci retarde volontairement lâenvoi des aides financiĂšres dâurgence. Il a tout fait pour quâelles nâarrivent pas, ou pas entiĂšrement. A lâinverse, lorsque lâouragan Michael heurte la Floride en 2018, Trump dĂ©bloque immĂ©diatement la totalitĂ© des fonds dâurgence en insistant sur le fait que la Floride avait votĂ© Ă 90 % pour lui. Cette politique clientĂ©liste rĂ©sume bien son fonctionnement. Si cela le sert, ou si on lâa servi au prĂ©alable, via un vote par exemple, il avance bras
ouverts. Mais sâil nây retrouve pas ses intĂ©rĂȘts, câest bien plus compliquĂ©.Elon Musk a aussi minimisĂ© le rĂŽle du changement climatique dans les incendies de Los Angeles. Que peut donner ce duo pour la politique environnementale des Etats-Unis sous le deuxiĂšme mandat de Donald Trump ? La poursuite de cette politique de "clientĂ©lisme climatique" ?ComplĂštement. Deux remarques. En 2016, Donald Trump a Ă©tĂ© un peu surpris par sa victoire et nâĂ©tait pas rĂ©ellement prĂ©parĂ©. Les premiĂšres semaines ont passĂ© sans la moindre confĂ©rence de presse. Mais cette fois, il est en ordre de bataille. On nâest pas encore le 20 janvier quâil a dĂ©jĂ mis tout le monde en place. Il va ĂȘtre plus efficace et exĂ©cuter son programme de maniĂšre beaucoup plus rapide et profonde. Il a dĂ©jĂ placĂ© une grande partie de ses pions - pions qui sont vraiment Ă sa botte. Câest ce qui mâinquiĂšte le plus. Lors de Trump 1, on avait des personnes comme Mike Pence (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/etats-unis-le-republicain-mike-pence-jette-leponge-pour-la-presidentielle-2024-SSOOTLSFHNCLTKUJUNAZHXAH3Q/) qui servaient de garde-fous ; notamment sur les Ă©pisodes que jâai Ă©voquĂ©s plus haut, lâexemple des feux en Californie. Sous lâadministration Trump 2, il est fort probable que ces garde-fous disparaissent.Ensuite, la prĂ©paration du second mandat est bien diffĂ©rente. Les postes clĂ©s de la future administration (https://www.lexpress.fr/environnement/derriere-donald-trump-linquietant-deluge-de-messages-anti-science-de-ses-futurs-ministres-CPYWVKSG7BASJKETPGMDXGYBYM/) sont dĂ©jĂ pourvus. A la tĂȘte de lâAgence de protection de lâenvironnement des Ătats-Unis (EPA), câest Lee Zeldin, qui est issu des Ă©nergies fossiles et qui est en faveur dâun affaiblissement des lois environnementales. Au dĂ©partement de lâEnergie, câest Chris Wright, PDG du pĂ©trolier Liberty Energy, un climatosceptique notoire. Ils vont batailler pour dĂ©rĂ©guler un maximum. LâĂ©conomie est totalement hors sol. Tout se passe comme si lâĂ©conomie et lâĂ©cologie Ă©voluaient dans deux sphĂšres diffĂ©rentes, comme si aucune matiĂšre premiĂšre nâintervenait dans les chaĂźnes de production et de consommation. Incroyable, non ?Face Ă la recrudescence des catastrophes climatiques, combien de temps Donald Trump ou Elon Musk peuvent-ils rester sur cette ligne de dĂ©ni ?Ils avancent un agenda Ă marche forcĂ©e et nâont que faire de la science. Sâil y a une catastrophe et que lâĂtat est majoritairement rĂ©publicain, je pense quâils dĂ©bloqueront rapidement des aides. Et puis Ă lâinverse, on ira dire Ă des gens comme Gavin Newsom, donc des DĂ©mocrates, quâils ont mal gĂ©rĂ© leurs affaires. On le voit actuellement avec les feux de Los Angeles, Trump accuse Newson dâavoir mal gĂ©rĂ© la ressource en eau. On entend aussi souvent lâargument dâune mauvaise gestion des coupes forestiĂšres, qui laissent Ă©normĂ©ment de vĂ©gĂ©tation susceptible dâalimenter les feux⊠Comme toujours, que ce soit Donald Trump ou Elon Musk, tout est simplifiĂ© Ă lâextrĂȘme. LĂ oĂč on pourrait sâinterroger sur les dynamiques de long terme qui alimentent la crise Ă©cologique, sur les politiques publiques, sur les choix en matiĂšre dâurbanisme, on se rĂ©pand en invectives. @lexpress (https://www.tiktok.com/@lexpress?refer=embed) 2024 est officiellement l'annĂ©e la plus chaude enregistrĂ©e sur Terre. #sinformersurtiktok (https://www.tiktok.com/tag/sinformersurtiktok?refer=embed) #apprendreavectiktok (https://www.tiktok.com/tag/apprendreavectiktok?refer=embed) #newsattiktok (https://www.tiktok.com/tag/newsattiktok?refer=embed) ⏠original sound - LâExpress (https://www.tiktok.com/music/original-sound-7458292991938661153?refer=embed) Cela augure-t-il de relations compliquĂ©es entre lâEtat fĂ©dĂ©ral et la Californie, dĂ©jĂ trĂšs critique du prĂ©sident Ă©lu lors de son premier mandat ?En Ă©coutant Gavin Newsom rĂ©agir aux propos de Donald Trump, on sent quâil est exaspĂ©rĂ©. Il va y avoir des tensions. Mais il est Ă©vident que ces gouverneurs et leurs administrations misent sur la marge de
manĆuvre assez importante quâils ont Ă lâĂ©chelle de leur Etat.Dâautres problĂšmes se poseront sĂ»rement. Lâexemple des assurances est intĂ©ressant. En Californie, certains assureurs se sont retirĂ©s depuis deux ans et le gouvernement fĂ©dĂ©ral est censĂ© prendre la suite. Sur un feu de cette taille, qui a lâimpact dâun ouragan â on parle de 50 milliards de dollars de dĂ©gĂąts -, câest Washington qui devrait prendre la relĂšve. Mais la somme est telle que lâon peut se demander si le gouvernement fĂ©dĂ©ral sera en mesure de la dĂ©bloquer. Et quid des choix de Trump dans un tel contexte ? Il me semble probable que Trump 2 renforce encore plus les injustices sociales et environnementales.La Californie, fortement touchĂ©e par ces feux, a paradoxalement la rĂ©putation dâĂȘtre plutĂŽt une bonne Ă©lĂšve de la transition Ă©nergĂ©tiqueâŠHistoriquement, câest un des tout premiers Ătats Ă se positionner sur les questions environnementales. Dans les annĂ©es 1880 dĂ©jĂ , les premiĂšres rĂ©glementations sur le sujet apparaissent : on interdit par exemple lâextraction hydraulique qui causait des dĂ©gĂąts majeurs en ravageant des bassins versants entiers. Dans le domaine du transport, pensons Ă©galement, plus tard, aux pots catalytiques, expĂ©rimentĂ©s dans le laboratoire californien et qui ont ensuite fait florĂšs Ă lâĂ©chelle nationale et internationale.Mais on est aussi au cĆur dâun paradoxe, avec cet Ătat qui a la force de frappe Ă©conomique dâun pays. Quand on regarde le scĂ©nario de transition de la Californie, certes trĂšs ambitieux et Ă©laborĂ© par des experts, on peut sâinterroger sur les choix qui le soutiennent. Typiquement tout ce qui relĂšve des besoins en matiĂšres premiĂšres, pourtant essentiels Ă une transition juste, nâest pas pris en compte. Les ressources en mĂ©taux ne sont pas quantifiĂ©es, les externalitĂ©s liĂ©es Ă lâextraction de ces ressources ne sont pas identifiĂ©es. A certains Ă©gards, la Californie oublie elle aussi que lâĂ©conomie et lâĂ©cologie sont intimement imbriquĂ©es.
Radio Nostalgie, ça plane pour elle : les secrets de la deuxiÚme antenne musicale de France
https://www.lexpress.fr/societe/radio-nostalgie-les-secrets-dune-reussite-inattendue-2A7IV37G4FCA7GY33RDAPJAZBY/
Petit matin dâhiver, semaine de rentrĂ©e scolaire. The Cure et Daniel Balavoine (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355) en guise de rĂ©veil. Douche au son de Love Is in the Air. Rapide dĂ©tour par lâactualitĂ©, la mort de Jean-Marie Le Pen (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355), les soldes, le dĂ©part de Didier Deschamps, la mĂ©tĂ©o, dĂ©finitivement pas terrible, surtout dans le nord de la France. On ne sâattarde pas, quatre minutes maximum, le temps dâun cafĂ©, Ă peine dâune tartine, on enchaĂźne avec Indochine et leur Trois nuits par semaine, une petite tranche de publicitĂ©, place Ă Whitney Houston. Pendant que les antennes gĂ©nĂ©ralistes rĂ©veillent leurs auditeurs Ă coups de chroniques, interviews, dĂ©bats, dâinvitĂ©s politiques ou Ă©conomiques qui dĂ©crivent un monde au bord du gouffre, Radio Nostalgie dĂ©cline une partition bien Ă elle, faite de "musique et de bonne humeur". De la chanson, de la chanson et encore de la chanson. Mais pas nâimporte laquelle. Essentiellement puisĂ©e parmi les titres les plus connus des annĂ©es 1980. Et ça marche. De mieux en mieux.Les grincheux, qui se piquent de branchitude musicale ou sont atteints de snobisme aigu, pincent le nez Ă lâĂ©vocation dâune radio au nom qui sent bon la France dâavant. Mais les chiffres sont lĂ , implacables. Chaque jour, "Nosta", comme la dĂ©signe Xavier Laissus Pasqualini, son patron depuis douze ans, rassemble 3,6 millions dâauditeurs et la matinale de Philippe et Sandy, 1,4 million. La lĂ©gĂšre inflexion de la derniĂšre mesure MĂ©diamĂ©trie (-50 000 auditeurs par rapport Ă la mĂȘme pĂ©riode de 2023) nây change pas grand-chose : Nostalgie est la deuxiĂšme antenne musicale de France, juste derriĂšre NRJ. "Dans un univers oĂč les acteurs se multiplient, oĂč les audiences se divisent plus quâelles nâaugmentent, il est remarquable quâun mĂ©dia historique parvienne Ă construire de lâaudience", applaudit Frank Lanoux, historique de la bande FM, qui a coordonnĂ© le Dictionnaire amoureux de la radio (Plon).Tout sauf "parisienne"Ces derniĂšres annĂ©es, Nostalgie a su capter les envies de lâĂ©poque, entre soif de lĂ©gĂšretĂ© et besoin de proximitĂ©. Peu importe que ses studios se trouvent au pied de la tour Eiffel, peu importe quâelle soit premiĂšre en Ile-de-France, Nostalgie se veut tout sauf "parisienne". Xavier Laissus Pasqualini le rĂ©pĂšte Ă lâenvi, Ă chaque entretien quâil accorde. Dans sa bouche, le terme "parisien" nâa aucune portĂ©e gĂ©ographique, il dĂ©signe ceux qui sont "loin du quotidien des auditeurs". Nostalgie dispose de trente dĂ©crochages locaux. Et pour parfaire son image de "radio du coin de la rue", ses animateurs, Ă lâinstar de Philippe et Sandy, sont trĂšs Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Depuis le 10 janvier, Jean-Luc Reichmann, visage tĂ©lĂ©visuel familier des Zâamours et des 12 coups de midi, y occupe aussi une tranche tous les vendredis. Mot dâordre pour tous : simplicitĂ© et convivialitĂ©.A lâantenne, les animateurs souhaitent bon courage Ă Paul et Lucie, qui sont "aides Ă la personne dans le Maine-et-Loire et se lĂšvent tĂŽt", ils remercient John et Lindsay qui, "depuis les quatre coins de la France", suivent la radio sur les rĂ©seaux sociaux. Entre deux jeux permettant de gagner des places de concert ou un dĂźner avec une star, les auditeurs sont invitĂ©s Ă raconter ce qui les mettait de bonne humeur Ă lâĂ©cole. Le sujet est sans risque, les anecdotes nombreuses. On Ă©voque le passage Ă la boulangerie pour le goĂ»ter, Madame Ferris, la dame si gentille qui servait Ă la cantine. On se moque (gentiment) de celui qui aimait essuyer le tableau avec la vieille Ă©ponge moisie, on parle corde Ă sauter
https://www.lexpress.fr/societe/radio-nostalgie-les-secrets-dune-reussite-inattendue-2A7IV37G4FCA7GY33RDAPJAZBY/
Petit matin dâhiver, semaine de rentrĂ©e scolaire. The Cure et Daniel Balavoine (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355) en guise de rĂ©veil. Douche au son de Love Is in the Air. Rapide dĂ©tour par lâactualitĂ©, la mort de Jean-Marie Le Pen (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355), les soldes, le dĂ©part de Didier Deschamps, la mĂ©tĂ©o, dĂ©finitivement pas terrible, surtout dans le nord de la France. On ne sâattarde pas, quatre minutes maximum, le temps dâun cafĂ©, Ă peine dâune tartine, on enchaĂźne avec Indochine et leur Trois nuits par semaine, une petite tranche de publicitĂ©, place Ă Whitney Houston. Pendant que les antennes gĂ©nĂ©ralistes rĂ©veillent leurs auditeurs Ă coups de chroniques, interviews, dĂ©bats, dâinvitĂ©s politiques ou Ă©conomiques qui dĂ©crivent un monde au bord du gouffre, Radio Nostalgie dĂ©cline une partition bien Ă elle, faite de "musique et de bonne humeur". De la chanson, de la chanson et encore de la chanson. Mais pas nâimporte laquelle. Essentiellement puisĂ©e parmi les titres les plus connus des annĂ©es 1980. Et ça marche. De mieux en mieux.Les grincheux, qui se piquent de branchitude musicale ou sont atteints de snobisme aigu, pincent le nez Ă lâĂ©vocation dâune radio au nom qui sent bon la France dâavant. Mais les chiffres sont lĂ , implacables. Chaque jour, "Nosta", comme la dĂ©signe Xavier Laissus Pasqualini, son patron depuis douze ans, rassemble 3,6 millions dâauditeurs et la matinale de Philippe et Sandy, 1,4 million. La lĂ©gĂšre inflexion de la derniĂšre mesure MĂ©diamĂ©trie (-50 000 auditeurs par rapport Ă la mĂȘme pĂ©riode de 2023) nây change pas grand-chose : Nostalgie est la deuxiĂšme antenne musicale de France, juste derriĂšre NRJ. "Dans un univers oĂč les acteurs se multiplient, oĂč les audiences se divisent plus quâelles nâaugmentent, il est remarquable quâun mĂ©dia historique parvienne Ă construire de lâaudience", applaudit Frank Lanoux, historique de la bande FM, qui a coordonnĂ© le Dictionnaire amoureux de la radio (Plon).Tout sauf "parisienne"Ces derniĂšres annĂ©es, Nostalgie a su capter les envies de lâĂ©poque, entre soif de lĂ©gĂšretĂ© et besoin de proximitĂ©. Peu importe que ses studios se trouvent au pied de la tour Eiffel, peu importe quâelle soit premiĂšre en Ile-de-France, Nostalgie se veut tout sauf "parisienne". Xavier Laissus Pasqualini le rĂ©pĂšte Ă lâenvi, Ă chaque entretien quâil accorde. Dans sa bouche, le terme "parisien" nâa aucune portĂ©e gĂ©ographique, il dĂ©signe ceux qui sont "loin du quotidien des auditeurs". Nostalgie dispose de trente dĂ©crochages locaux. Et pour parfaire son image de "radio du coin de la rue", ses animateurs, Ă lâinstar de Philippe et Sandy, sont trĂšs Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Depuis le 10 janvier, Jean-Luc Reichmann, visage tĂ©lĂ©visuel familier des Zâamours et des 12 coups de midi, y occupe aussi une tranche tous les vendredis. Mot dâordre pour tous : simplicitĂ© et convivialitĂ©.A lâantenne, les animateurs souhaitent bon courage Ă Paul et Lucie, qui sont "aides Ă la personne dans le Maine-et-Loire et se lĂšvent tĂŽt", ils remercient John et Lindsay qui, "depuis les quatre coins de la France", suivent la radio sur les rĂ©seaux sociaux. Entre deux jeux permettant de gagner des places de concert ou un dĂźner avec une star, les auditeurs sont invitĂ©s Ă raconter ce qui les mettait de bonne humeur Ă lâĂ©cole. Le sujet est sans risque, les anecdotes nombreuses. On Ă©voque le passage Ă la boulangerie pour le goĂ»ter, Madame Ferris, la dame si gentille qui servait Ă la cantine. On se moque (gentiment) de celui qui aimait essuyer le tableau avec la vieille Ă©ponge moisie, on parle corde Ă sauter
et Ă©lastique, odeur de la polycopieuse et du pot de colle blanche. Lâeffet "madeleine de Proust" fonctionne Ă plein. De lâautre cĂŽtĂ© du poste, on se surprend Ă sourire.InstabilitĂ© Ă lâinternational, absence de visibilitĂ© politique en France (https://www.lexpress.fr/politique/michel-barnier-face-a-la-motion-de-censure-nos-recits-et-analyses-de-lactualite-politique-JLLSTL242FESVI2IGYN5RJOZZY/), faits divers angoissants⊠Nostalgie incarne un monde familier et rassurant dans un univers qui ne lâest pas. Avec une ambition modeste : amener ses auditeurs Ă chantonner une ritournelle Ă©vocatrice des bons moments de leur vie. En dĂ©cidant, il y a quelques annĂ©es, de rajeunir sa sĂ©lection musicale pour en Ă©carter les titres des annĂ©es 1960 ou 1970 et se concentrer sur les annĂ©es 1980, la radio a trouvĂ© la martingale. Pour les quinquas qui ont grandi dans ces annĂ©es-lĂ , un titre de MylĂšne Farmer, de Jean-Jacques Goldman ou de Queen ravive le souvenir dâun premier amour, dâune bande de copine ou dâun concert mythique. Les premiĂšres mesures des DĂ©mons de minuit, de Nuit de folie ou dâEve, lĂšve-toi rĂ©veillent les images dâun mariage, dâun anniversaire ou dâune soirĂ©e dâĂ©tĂ©. On oublie que les annĂ©es 1980 ont aussi Ă©tĂ© celles de lâĂ©mergence du sida, du chĂŽmage de masse et des premiers attentats pour nâen garder que les photos sĂ©pia dâune Ă©poque heureuse, celle oĂč la famille Ă©tait encore soudĂ©e, oĂč tout Ă©tait encore possible, un temps de lâinsouciance que quelques notes suffisent Ă raviver.Une antenne au goĂ»t sucrĂ© de lâenfanceParce que les quinquas, dĂ©sormais parents, ont imposĂ© leur bande-son Ă leurs enfants, Nostalgie est aussi la frĂ©quence la mieux partagĂ©e dans le cercle familial ou amical. La marque dĂ©passe allĂšgrement les frontiĂšres qui lui ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es au sein du groupe NRJ, auquel elle appartient depuis la fin des annĂ©es 1990. Sur le papier, la rĂ©partition des rĂŽles y est claire : Ă NRJ, le public jeune, Ă ChĂ©rie FM, celui des jeunes adultes, Ă Nostalgie, celui des adultes. Mais Ă lâexception des allergiques Ă la publicitĂ©, Nostalgie sĂ©duit dans toutes les tranches de la population : 13 % de ses auditeurs ont moins de 30 ans et 35 % moins de 50 ans.Preuve quâelle est une radio familiale, elle connaĂźt un net regain de succĂšs en Ă©tĂ©, lors des vacances et des soirĂ©es qui sâĂ©ternisent autour du barbecue, mais aussi les 24 ou le 31 dĂ©cembre avec une Ă©coute en streaming qui double ou triple pour les rĂ©veillons. Peu importe que les plus jeunes nâaient pas grandi avec Confidence pour confidence, Libertine, Sweet Dreams ou Iâm Still Standing - les quatre chansons les plus programmĂ©es Ă lâantenne -, peu importe quâils les apprĂ©cient ou les dĂ©testent sur un plan artistique, lâessentiel est quâelles ont le goĂ»t sucrĂ© de lâenfance, des tubes chantĂ©s Ă tue-tĂȘte sur la route des vacances et des bals du 14 Juillet.La radio nâest pas seule concernĂ©e par le retour en grĂące de la nostalgie. A lâinitiative de ceux qui y voient un intĂ©rĂȘt commercial ou qui se veulent Ă lâavant-garde de la mode ou la culture, lâengouement pour les pastilles vintage de lâInstitut national de lâaudiovisuel, le succĂšs des rediffusions dâĂ©missions de tĂ©lĂ© comme Le Juste Prix ou le Bigdil ou les tentatives de faire revivre les R5 ou les 4L en version Ă©lectrique tĂ©moignent dâun attachement renouvelĂ© au monde dâhier. Etonnante Ă©volution pour une notion souvent dĂ©criĂ©e. "Au XVIIe siĂšcle, le mot a Ă©tĂ© créé pour dĂ©signer la maladie qui frappait ceux qui quittaient leur ancrage spatial. Aujourdâhui, dans un monde de progrĂšs technologique, elle est frĂ©quemment perçue comme rĂ©gressive, comme Ă contretemps", note lâhistorien Thomas Dodman, professeur Ă lâuniversitĂ© Columbia Ă New York et auteur de Nostalgie, histoire dâune Ă©motion mortelle (Seuil).UtilisĂ©e par les plus conservateurs des politiques, Ă lâimage dâun Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/donald-trump_1702460.html) et de son slogan Make America Great Again, renvoyĂ©e comme une critique aux classes
populaires qui ne comprendraient pas le sens de lâhistoire, la nostalgie rebute encore. "Mais elle Ă©volue, elle est protĂ©iforme. Les psychologues disent, par exemple, quâelle est une Ă©motion positive, un recadrage utile pour les personnes qui se sentent perdues", reprend Thomas Dodman. Rester populaire sans passer pour rĂ©ac, idĂ©aliser le passĂ© sans sombrer dans le dĂ©lĂ©tĂšre "Ah, câĂ©tait mieux avant !", câest Ă ce dĂ©licat Ă©quilibre que sâessaie Radio Nostalgie depuis plusieurs annĂ©es. Et, incontestablement, ça plane pour elleâŠ
Guerre en Ukraine : les macabres révélations du journal d'un soldat nord-coréen déployé avec les Russes
https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-les-macabres-revelations-du-journal-dun-soldat-nord-coreen-deploye-avec-les-russes-XWRFXPXAQZHNNOJDXPSITKXJNI/
LâarrivĂ©e de troupes nord-corĂ©ennes sur le champ de bataille en octobre dernier, aux cĂŽtĂ©s des troupes de Moscou, avait Ă©tĂ© une nouvelle trĂšs inquiĂ©tante pour Kiev (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-loperation-speciale-de-kiev-contre-les-refractaires-a-la-mobilisation-militaire-PPSLVTDT6BANNCJL5E3PHHQUNQ/). LâUkraine semble aujourdâhui en apprendre davantage sur leur utilitĂ© au sein de lâarmĂ©e dirigĂ©e par le Kremlin. Samedi 11 janvier, lâUkraine a annoncĂ© avoir capturĂ© deux soldats nord-corĂ©ens (https://www.lexpress.fr/environnement/guerre-en-ukraine-kiev-dit-interroger-deux-soldats-nord-coreens-faits-prisonniers-B7H57UFVSFBIJOSQT5Z2DNCIC4/) dans la rĂ©gion russe de Koursk, et dit procĂ©der Ă leur interrogatoire. Lâun dâeux, ĂągĂ© de 19 ans, a assurĂ© quâil pensait venir sâentraĂźner en Russie, et non combattre, a fait savoir le service national du renseignement de CorĂ©e du Sud (NIS), qui coopĂšre avec son homologue ukrainien, le SBU.Mais le journal de bord dâun autre soldat nord-corĂ©en, rĂ©cupĂ©rĂ© par Kiev sur le champ de bataille aprĂšs sa mort le 21 dĂ©cembre, offre, selon le Wall Street Journal, des dĂ©tails macabres concernant le rĂŽle des milliers dâunitĂ©s Nord-CorĂ©ennes Ă Koursk.Certains extraits ont rĂ©cemment Ă©tĂ© rendus publiques par les forces dâopĂ©ration spĂ©ciales ukrainiennes. Entre deux scĂšnes de la vie quotidienne sur le front et des passages exprimant lâamour du jeune soldat pour son dirigeant nord-corĂ©en, Kim Jong-un (https://www.lexpress.fr/monde/europe/les-bombes-humaines-de-kim-jong-un-ces-soldats-delite-qui-menacent-lukraine-EXC6QWACL5FEFMHQG2F7Y44ZYQ/), des diagrammes grossiers esquissĂ©s Ă lâencre bleue y dĂ©taillent les sombres tactiques militaires que doivent appliquer les soldats nord-corĂ©ens dĂ©ployĂ©s en soutien sur le front. Ă lâapproche dâun drone ukrainien (https://www.lexpress.fr/monde/europe/comment-contrer-les-drones-fpv-ukrainiens-quand-les-soldats-russes-recoivent-un-guide-de-survie-YSRXJ7ZS2RHOPKUDLUUKIPREOE/) par exemple, un soldat appelĂ© "appĂąt" reste immobile pour attirer le drone, afin que dâautres soldats puissent tenter de lâabattre. "MĂȘme au prix de ma vie, jâexĂ©cuterai les ordres du commandant suprĂȘme sans hĂ©sitation", peut-on lire sur une page adjacente. "Je montrerai au monde la bravoure et le sacrifice des forces spĂ©ciales de Kim Jong Un."Cette tactique reflĂšte, selon le quotidien amĂ©ricain, le peu de considĂ©ration faite par lâarmĂ©e russe pour ces renforts nord-corĂ©ens. "Au cours de leurs premiĂšres semaines de combat, les soldats nord-corĂ©ens ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s imprudemment, selon des images de drones des forces spĂ©ciales ukrainiennes et des experts militaires. Ils traversent des champs ouverts Ă pied et sans vĂ©hicules blindĂ©s ni renforts dâartillerie, leurs uniformes de camouflage sombres sont trĂšs visibles contre la neige blanche. Leur formation et leur intĂ©gration avec les forces russes semblent inadĂ©quates", affirme le journal, qui rapporte par ailleurs que de nombreux soldats nord-corĂ©ens choisissent la mort plutĂŽt que la capture. Le gouvernement ukrainien a lui aussi affirmĂ© que la capture des deux hommes quâil dĂ©tient nâavait pas Ă©tĂ© aisĂ©e. "Les Russes et les autres soldats nord-corĂ©ens achĂšvent leurs blessĂ©s et font tout pour effacer les preuves de la participation dâun autre Etat" dans la guerre, (https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-donald-trump-prepare-une-rencontre-avec-vladimir-poutine-pour-en-finir-avec-la-guerre-ESCHT5IPBRDNRLNRWMKX3E33IU/) a indiquĂ© Volodymyr Zelensky (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-volodymyr-zelensky-demande-des-troupes-occidentales-pour-forcer-la-russie-a-la-QACAG3IKLNCDTKP4EBMKGU4X7A/).Les soldats nord-corĂ©ens en premiĂšre ligneLes premiers aperçus des
https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-les-macabres-revelations-du-journal-dun-soldat-nord-coreen-deploye-avec-les-russes-XWRFXPXAQZHNNOJDXPSITKXJNI/
LâarrivĂ©e de troupes nord-corĂ©ennes sur le champ de bataille en octobre dernier, aux cĂŽtĂ©s des troupes de Moscou, avait Ă©tĂ© une nouvelle trĂšs inquiĂ©tante pour Kiev (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-loperation-speciale-de-kiev-contre-les-refractaires-a-la-mobilisation-militaire-PPSLVTDT6BANNCJL5E3PHHQUNQ/). LâUkraine semble aujourdâhui en apprendre davantage sur leur utilitĂ© au sein de lâarmĂ©e dirigĂ©e par le Kremlin. Samedi 11 janvier, lâUkraine a annoncĂ© avoir capturĂ© deux soldats nord-corĂ©ens (https://www.lexpress.fr/environnement/guerre-en-ukraine-kiev-dit-interroger-deux-soldats-nord-coreens-faits-prisonniers-B7H57UFVSFBIJOSQT5Z2DNCIC4/) dans la rĂ©gion russe de Koursk, et dit procĂ©der Ă leur interrogatoire. Lâun dâeux, ĂągĂ© de 19 ans, a assurĂ© quâil pensait venir sâentraĂźner en Russie, et non combattre, a fait savoir le service national du renseignement de CorĂ©e du Sud (NIS), qui coopĂšre avec son homologue ukrainien, le SBU.Mais le journal de bord dâun autre soldat nord-corĂ©en, rĂ©cupĂ©rĂ© par Kiev sur le champ de bataille aprĂšs sa mort le 21 dĂ©cembre, offre, selon le Wall Street Journal, des dĂ©tails macabres concernant le rĂŽle des milliers dâunitĂ©s Nord-CorĂ©ennes Ă Koursk.Certains extraits ont rĂ©cemment Ă©tĂ© rendus publiques par les forces dâopĂ©ration spĂ©ciales ukrainiennes. Entre deux scĂšnes de la vie quotidienne sur le front et des passages exprimant lâamour du jeune soldat pour son dirigeant nord-corĂ©en, Kim Jong-un (https://www.lexpress.fr/monde/europe/les-bombes-humaines-de-kim-jong-un-ces-soldats-delite-qui-menacent-lukraine-EXC6QWACL5FEFMHQG2F7Y44ZYQ/), des diagrammes grossiers esquissĂ©s Ă lâencre bleue y dĂ©taillent les sombres tactiques militaires que doivent appliquer les soldats nord-corĂ©ens dĂ©ployĂ©s en soutien sur le front. Ă lâapproche dâun drone ukrainien (https://www.lexpress.fr/monde/europe/comment-contrer-les-drones-fpv-ukrainiens-quand-les-soldats-russes-recoivent-un-guide-de-survie-YSRXJ7ZS2RHOPKUDLUUKIPREOE/) par exemple, un soldat appelĂ© "appĂąt" reste immobile pour attirer le drone, afin que dâautres soldats puissent tenter de lâabattre. "MĂȘme au prix de ma vie, jâexĂ©cuterai les ordres du commandant suprĂȘme sans hĂ©sitation", peut-on lire sur une page adjacente. "Je montrerai au monde la bravoure et le sacrifice des forces spĂ©ciales de Kim Jong Un."Cette tactique reflĂšte, selon le quotidien amĂ©ricain, le peu de considĂ©ration faite par lâarmĂ©e russe pour ces renforts nord-corĂ©ens. "Au cours de leurs premiĂšres semaines de combat, les soldats nord-corĂ©ens ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s imprudemment, selon des images de drones des forces spĂ©ciales ukrainiennes et des experts militaires. Ils traversent des champs ouverts Ă pied et sans vĂ©hicules blindĂ©s ni renforts dâartillerie, leurs uniformes de camouflage sombres sont trĂšs visibles contre la neige blanche. Leur formation et leur intĂ©gration avec les forces russes semblent inadĂ©quates", affirme le journal, qui rapporte par ailleurs que de nombreux soldats nord-corĂ©ens choisissent la mort plutĂŽt que la capture. Le gouvernement ukrainien a lui aussi affirmĂ© que la capture des deux hommes quâil dĂ©tient nâavait pas Ă©tĂ© aisĂ©e. "Les Russes et les autres soldats nord-corĂ©ens achĂšvent leurs blessĂ©s et font tout pour effacer les preuves de la participation dâun autre Etat" dans la guerre, (https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-donald-trump-prepare-une-rencontre-avec-vladimir-poutine-pour-en-finir-avec-la-guerre-ESCHT5IPBRDNRLNRWMKX3E33IU/) a indiquĂ© Volodymyr Zelensky (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-volodymyr-zelensky-demande-des-troupes-occidentales-pour-forcer-la-russie-a-la-QACAG3IKLNCDTKP4EBMKGU4X7A/).Les soldats nord-corĂ©ens en premiĂšre ligneLes premiers aperçus des
Nord-corĂ©ens en action les reprĂ©sentent sous la contrainte, effrayĂ©s ou confus, selon une compilation vidĂ©o publiĂ©e par lâarmĂ©e ukrainienne et vĂ©rifiĂ©e par Storyful, qui appartient Ă News Corp, la sociĂ©tĂ© mĂšre du Wall Street Journal. "Dans la compilation, des groupes de troupes nord-corĂ©ennes se recroquevillent sur place ou tentent de fuir des drones ukrainiens qui les poursuivent", affirme le WSJ.Selon les diffĂ©rents dĂ©comptes, prĂšs de 12 000 soldats nord-corĂ©ens - souvent trĂšs jeunes - ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s en soutien dans la rĂ©gion russe de Koursk en octobre dernier, quelques mois aprĂšs la signature dâun pacte de dĂ©fense mutuelle entre les deux pays. Une information jamais confirmĂ©e publiquement ni par Moscou ni par Pyongyang. En tant que seul territoire russe en partie sous contrĂŽle ukrainien, Koursk est considĂ©rĂ© comme une monnaie potentielle dans tous pourparlers qui arrĂȘteraient les combats.Dâabord maintenus Ă lâĂ©cart pendant des mois, les soldats nord-corĂ©ens jouent depuis quelques semaines un rĂŽle crucial dans la reprise du territoire perdu par la Russie et dans la rĂ©sistance Ă la contre-offensive (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-kiev-lance-de-nouvelles-operations-offensives-dans-la-region-russe-de-koursk-BVPSZFLXB5GRPNIRVSP4FUWP7E/)actuellement lancĂ©e par lâUkraine. (https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-une-brigade-zombie-formee-en-france-visee-par-une-enquete-K7O6V6J4DNDMRIFF264ZJAJPCQ/) Environ 30 % des troupes envoyĂ©es en CorĂ©e du Nord auraient dĂ©jĂ Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es pour des combats de premiĂšre ligne, selon Doo Jin-ho, analyste Ă lâInstitut corĂ©en dâanalyses de la dĂ©fense Ă SĂ©oul citĂ© par le WSJ. "Les Nord-CorĂ©ens contribuent Ă ce que la frontiĂšre ne soit pas franchie et libĂšrent les soldats russes pour chercher des percĂ©es dans dâautres rĂ©gions", explique lâanalyste. Selon Volodymyr Zelensky, plus de 4 000 Nord-CorĂ©ens sont morts ou ont Ă©tĂ© blessĂ©s depuis leur arrivĂ©e sur le champ de bataille. Selon le gouvernement amĂ©ricain, 1 000 dâentre eux sont morts au cours de la seule derniĂšre semaine de dĂ©cembre.
Nintendo : avant la sortie de la Switch 2, les derniers secrets d'un empire du jeu vidéo
https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/nintendo-avant-la-sortie-de-la-switch-2-les-derniers-secrets-dun-empire-du-jeu-video-5NZ6ZO6DPJE67HZCP5VUTDTASU/
Qui pleure les mĂ©chants tuĂ©s dans les jeux vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/loot-boxes-vers-la-fin-de-la-machine-a-cash-pour-les-jeux-video_2179072.html) ? LâidĂ©e fait sourire, tant ces morts remplies dâhĂ©moglobine provoquent dâordinaire lâexultation. Ce ne sont, aprĂšs tout, que des personnages virtuels. Le but mĂȘme du jeu est de les supprimer. Mais Shigeru Miyamoto nâest pas comme tout le monde. Le lĂ©gendaire producteur de Nintendo, pĂšre de Mario, Zelda (https://www.lexpress.fr/culture/zelda-tears-of-the-kingdom-ce-que-disent-les-chiffres-sur-le-dernier-jeu-phenomene-de-nintendo-NVG7J5XG5BE4HPP5TK5ZSO4W4Y/) et Donkey Kong a cherchĂ© toute sa vie Ă provoquer des Ă©motions positives chez les joueurs.Les jeux guerriers oĂč les balles fusent ne sont vraiment pas sa tasse de thĂ©. Dans les annĂ©es 90, alors quâil teste un jeu James Bond du studio Rare qui doit sortir sur Nintendo 64, il suggĂšre mĂȘme, avec une innocence dĂ©sarmante, que la sĂ©quence des crĂ©dits de fin fasse visiter au joueur chacune de ses victimes virtuelles sur son lit dâhĂŽpital. "Je lutte aussi contre lâidĂ©e que tuer les monstres serait systĂ©matiquement une bonne chose. Ils ont une motivation et des raisons dâĂȘtre tels quâils sont", confiait-il au New Yorker (https://www.newyorker.com/culture/the-new-yorker-interview/shigeru-miyamoto-wants-to-create-a-kinder-world). MĂȘme un secteur aussi chargĂ© dâadrĂ©naline et de bagarres que le jeu vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/take-two-microsoft-le-secteur-des-jeux-video-en-forte-zone-de-turbulences-44QNZBPGEVEGRGTDCUL47DLF5E/) a son DalaĂŻ-lama. Un doux dingue dont les idĂ©es semblent dâune naĂŻvetĂ© confondante avant de se rĂ©vĂ©ler dâune modernitĂ© folle.La concurrence a appris Ă la dure Ă ne pas sous-estimer le "gentil garçon" du jeu vidĂ©o quâa toujours Ă©tĂ© Nintendo. A lâheure oĂč beaucoup de studios mettent dĂ©sormais lâhistoire de leurs titres au premier plan, le Japonais nâa jamais perdu de vue lâingrĂ©dient clef dâun jeu : sa dimension ludique. "Ses Ă©quipes traquent avec un soin obsessionnel tout ce qui peut agacer ou ennuyer les joueurs et le transforment en quelque chose de simple et dâamusant", explique FrĂ©dĂ©ric Markus, dirigeant de Féérik Games passĂ© par tous les plus grands studios, de Nintendo Ă Rockstar, Ubisoft ou encore Epic Games. Une logique simple qui a fait du groupe lâacteur le plus inventif de son domaine.Les coups de gĂ©nie de NintendoLes joueurs ont mal aux doigts Ă force de marteler leurs boutons pour explorer des mondes que la 3D vient d'Ă©tendre ? Nintendo met Ă leur disposition, en 1996, un joystick analogique, qui suit en souplesse le moindre geste du pouce et que ses concurrents sâempresseront de copier lâannĂ©e suivante. Les trajets dâun village PokĂ©mon Ă lâautre sont barbants ? Nintendo leur donne du piquant en dissĂ©minant dans les prĂ©s ses crĂ©atures fantastiques. Le Japonais a rĂ©volutionnĂ© le jeu de course avec la mĂȘme logique ludique. Dans Mario Kart, les dĂ©rapages ne vous font pas ralentir, mais accĂ©lĂ©rer. Et, Ă rebours des titres traditionnels, les retardataires ont toujours une chance de rattraper le peloton, en jetant sous les roues adverses des carapaces de tortues ou des peaux de bananes.Cela ne marche pas Ă tous les coups. La console Wii U, par exemple, a Ă©tĂ© un fiasco. Mais Nintendo sait que les ratĂ©s font partie du processus. Cet Ă©chec posera de plus les bases qui conduiront au carton quâa Ă©tĂ©, cinq ans plus tard, la console portable Switch. Lâentreprise, toutefois, ne sort un produit que si elle pense avoir quelque chose de novateur Ă proposer. Nintendo attendra ainsi longtemps avant de sâaventurer dans les mondes ouverts 3D, ce genre trĂšs populaire oĂč le joueur peut vagabonder Ă sa guide dans lâunivers du jeu.Cela fait alors dĂ©jĂ
https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/nintendo-avant-la-sortie-de-la-switch-2-les-derniers-secrets-dun-empire-du-jeu-video-5NZ6ZO6DPJE67HZCP5VUTDTASU/
Qui pleure les mĂ©chants tuĂ©s dans les jeux vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/loot-boxes-vers-la-fin-de-la-machine-a-cash-pour-les-jeux-video_2179072.html) ? LâidĂ©e fait sourire, tant ces morts remplies dâhĂ©moglobine provoquent dâordinaire lâexultation. Ce ne sont, aprĂšs tout, que des personnages virtuels. Le but mĂȘme du jeu est de les supprimer. Mais Shigeru Miyamoto nâest pas comme tout le monde. Le lĂ©gendaire producteur de Nintendo, pĂšre de Mario, Zelda (https://www.lexpress.fr/culture/zelda-tears-of-the-kingdom-ce-que-disent-les-chiffres-sur-le-dernier-jeu-phenomene-de-nintendo-NVG7J5XG5BE4HPP5TK5ZSO4W4Y/) et Donkey Kong a cherchĂ© toute sa vie Ă provoquer des Ă©motions positives chez les joueurs.Les jeux guerriers oĂč les balles fusent ne sont vraiment pas sa tasse de thĂ©. Dans les annĂ©es 90, alors quâil teste un jeu James Bond du studio Rare qui doit sortir sur Nintendo 64, il suggĂšre mĂȘme, avec une innocence dĂ©sarmante, que la sĂ©quence des crĂ©dits de fin fasse visiter au joueur chacune de ses victimes virtuelles sur son lit dâhĂŽpital. "Je lutte aussi contre lâidĂ©e que tuer les monstres serait systĂ©matiquement une bonne chose. Ils ont une motivation et des raisons dâĂȘtre tels quâils sont", confiait-il au New Yorker (https://www.newyorker.com/culture/the-new-yorker-interview/shigeru-miyamoto-wants-to-create-a-kinder-world). MĂȘme un secteur aussi chargĂ© dâadrĂ©naline et de bagarres que le jeu vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/take-two-microsoft-le-secteur-des-jeux-video-en-forte-zone-de-turbulences-44QNZBPGEVEGRGTDCUL47DLF5E/) a son DalaĂŻ-lama. Un doux dingue dont les idĂ©es semblent dâune naĂŻvetĂ© confondante avant de se rĂ©vĂ©ler dâune modernitĂ© folle.La concurrence a appris Ă la dure Ă ne pas sous-estimer le "gentil garçon" du jeu vidĂ©o quâa toujours Ă©tĂ© Nintendo. A lâheure oĂč beaucoup de studios mettent dĂ©sormais lâhistoire de leurs titres au premier plan, le Japonais nâa jamais perdu de vue lâingrĂ©dient clef dâun jeu : sa dimension ludique. "Ses Ă©quipes traquent avec un soin obsessionnel tout ce qui peut agacer ou ennuyer les joueurs et le transforment en quelque chose de simple et dâamusant", explique FrĂ©dĂ©ric Markus, dirigeant de Féérik Games passĂ© par tous les plus grands studios, de Nintendo Ă Rockstar, Ubisoft ou encore Epic Games. Une logique simple qui a fait du groupe lâacteur le plus inventif de son domaine.Les coups de gĂ©nie de NintendoLes joueurs ont mal aux doigts Ă force de marteler leurs boutons pour explorer des mondes que la 3D vient d'Ă©tendre ? Nintendo met Ă leur disposition, en 1996, un joystick analogique, qui suit en souplesse le moindre geste du pouce et que ses concurrents sâempresseront de copier lâannĂ©e suivante. Les trajets dâun village PokĂ©mon Ă lâautre sont barbants ? Nintendo leur donne du piquant en dissĂ©minant dans les prĂ©s ses crĂ©atures fantastiques. Le Japonais a rĂ©volutionnĂ© le jeu de course avec la mĂȘme logique ludique. Dans Mario Kart, les dĂ©rapages ne vous font pas ralentir, mais accĂ©lĂ©rer. Et, Ă rebours des titres traditionnels, les retardataires ont toujours une chance de rattraper le peloton, en jetant sous les roues adverses des carapaces de tortues ou des peaux de bananes.Cela ne marche pas Ă tous les coups. La console Wii U, par exemple, a Ă©tĂ© un fiasco. Mais Nintendo sait que les ratĂ©s font partie du processus. Cet Ă©chec posera de plus les bases qui conduiront au carton quâa Ă©tĂ©, cinq ans plus tard, la console portable Switch. Lâentreprise, toutefois, ne sort un produit que si elle pense avoir quelque chose de novateur Ă proposer. Nintendo attendra ainsi longtemps avant de sâaventurer dans les mondes ouverts 3D, ce genre trĂšs populaire oĂč le joueur peut vagabonder Ă sa guide dans lâunivers du jeu.Cela fait alors dĂ©jĂ
une quinzaine dâannĂ©es ans que des studios comme Rockstar Games (Grand Theft Auto (https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/gta-vi-les-recettes-gagnantes-de-rockstar-pour-conquerir-le-monde-du-jeu-video-ILJKP6XUHJANHHE37PDSBLD2JI/)) et Blizzard Entertainment (World of Warcraft) dĂ©veloppent ces titres formidablement complexes puisquâil faut conserver lâintĂ©rĂȘt du joueur sans rien savoir du chemin quâil empruntera lors de sa partie. Pourtant, quand Nintendo se jette Ă lâeau avec Zelda : Breath of the Wild, lâoriginalitĂ© de son titre estomaque les pontes du secteur. "Le Japon a dĂ©veloppĂ© un art subtil des mondes miniatures quâon retrouve aussi bien dans ses jardins zen que dans ses marchĂ©s de figurines. Comment crĂ©er quelque chose de trĂšs poĂ©tique, dâharmonieux, avec quelques Ă©lĂ©ments simples. Câest cet Ă©quilibre que lâon retrouve et qui subjugue quand on pĂ©nĂštre dans Zelda", analyse FrĂ©dĂ©ric Marcus. Le titre de Nintendo est du reste bourrĂ© de bonnes idĂ©es comme ce parapente grĂące auquel Zelda peut mieux se dĂ©placer et apprĂ©hender son environnement. Une maniĂšre ingĂ©nieuse de rĂ©gler le gros dĂ©faut des mondes ouverts : ils sont si vastes que facilement, lâon sây perd.Switch, Nintendo DS : des consoles plĂ©biscitĂ©esLe Japonais sâest toujours moquĂ© de la course Ă la puissance dans laquelle les cadors du jeu vidĂ©o se sont engouffrĂ©s. Sony et Microsoft nâont cessĂ© dâaccroĂźtre les performances de leurs consoles et le rĂ©alisme de leurs titres. RĂ©sultat, ces derniers sont bien plus coĂ»teux Ă produire. "Les studios qui consacraient six Ă douze mois Ă leurs jeux phares y passent dĂ©sormais parfois cinq ou sept ans", observe Laurent Colombani, associĂ© de Bain & Company spĂ©cialiste du secteur des tĂ©lĂ©coms, mĂ©dias et technologies.Nintendo a eu raison de ne pas se laisser entraĂźner dans cette course folle. Si les progrĂšs vers le photorĂ©alisme ont bluffĂ© les millenials, ils intĂ©ressent beaucoup moins les jeunes gĂ©nĂ©rations qui plĂ©biscitent des jeux comme Roblox, Minecraft ou les ludiques crĂ©ations Nintendo. "En misant sur des graphismes plus simples, le groupe japonais sâassure qui plus est de maĂźtriser ses coĂ»ts", pointe Olivier Mauco, PDG de lâagence de conseil Game in Society et enseignant Ă Sciences Po. Cela nâa pas empĂȘchĂ© Nintendo de donner au secteur une magistrale leçon lorsquâil se lance dans la 3D avec Super Mario 64 et conçoit pour lâoccasion un systĂšme de camĂ©ra libre, depuis imitĂ© par tous ses concurrents.En se tenant Ă lâĂ©cart des univers violents, Nintendo a Ă©galement rĂ©ussi Ă toucher un public plus large que ses rivaux. "La Wii a Ă©tonnĂ© tout le secteur avec cette nouvelle maniĂšre de jouer basĂ©e sur le geste. Une approche beaucoup plus accessible, transgĂ©nĂ©rationnelle, qui a permis aux familles de se retrouver autour dâun jeu", souligne la psychologue CĂ©lia Hodent, ancienne directrice de lâexpĂ©rience utilisateurs chez Epic Games (Fortnite) et auteure du livre "Dans le cerveau du gamer" (Ă©ditions Dunod, 2020). La Switch est, elle aussi, une console que de jeunes enfants ou des personnes qui ne connaissent rien au jeu peuvent facilement utiliser. "Cette mentalitĂ© se voit dans leurs publicitĂ©s. Les autres studios mettent souvent en avant leur jeu, son univers. Nintendo met en scĂšne les joueurs en pleine partie", fait observer lâexperte.Bien sĂ»r, si tous les studios avaient empruntĂ© le mĂȘme chemin que le Japonais, lâunivers des jeux vidĂ©o ressemblerait un peu trop Ă un Ă©pisode des TĂ©lĂ©tubbies. Lâaiguille ayant franchement penchĂ© du cĂŽtĂ© des Ă©motions fortes, son positionnement de "gentil ovni" apporte cependant aujourdâhui une touche de gaietĂ© bienvenue. Et rencontre un succĂšs fou. Parmi les trois consoles les plus vendues au monde, deux sont nĂ©es entre ses murs : la Nintendo DS (154 millions dâexemplaires) et la Switch (143 millions). Celle-ci continue de se vendre Ă©tonnamment bien alors quâelle a trois ans de plus que les derniĂšres consoles de Sony et de Xbox.Mario et Zelda sur grand Ă©cranNintendo sâest aussi constituĂ© des
franchises de renom. Mario est un des rares personnages Ă sĂ©duire les enfants de la gĂ©nĂ©ration qui lâa dĂ©couvert. Un nouveau Zelda fait battre le cĆur de millions de personnes. "Le dernier jeu PokĂ©mon, TCG Pocket, a encore créé lâĂ©vĂšnement. Et avec 6,4 millions de dollars de recettes par jour, il promet dâĂȘtre extrĂȘmement rentable", prĂ©cise Antoine Fraysse-Soulier, responsable de lâanalyse de marchĂ© chez eToro. Ces marques de poids permettent Ă Nintendo de sâattaquer Ă un nouveau marchĂ©, celui des parcs dâattractions.Des royaumes fĂ©eriques emplis de chĂąteaux, de dinosaures et de champignons mignons ont dĂ©jĂ poussĂ© Ă Osaka et Ă Los Angeles. Un troisiĂšme doit ouvrir ses portes cette annĂ©e Ă Orlando, en Floride. Nintendo infiltre Ă©galement les salles obscures. AprĂšs le succĂšs du film Super Mario Bros (qui a dĂ©passĂ© La Reine des neiges en termes de recettes), le groupe planche sur un film Zelda. Trois dĂ©fis attendent cependant le groupe.Dâabord sa bonne situation en Bourse est Ă nuancer. "Toutes les actions japonaises ont Ă©tĂ© dopĂ©es en 2024 par le bas niveau du yen et la politique trĂšs accommodante des autoritĂ©s et de la banque centrale", analyse Andrea Tueni, responsable des activitĂ©s de marchĂ©s de Saxo Bank. Sans cela, Nintendo se serait sans doute moins bien portĂ© car ses rĂ©sultats Ă©conomiques ont déçu au premier semestre de son exercice 2024-2025. En novembre dernier, le groupe a dâailleurs indiquĂ© sâattendre Ă une baisse de 32 % de son bĂ©nĂ©fice opĂ©rationnel annuel et Ă une baisse des ventes de 23 %. "Câest logique. Les joueurs dĂ©calent leurs achats car ils savent que la Switch 2 va arriver sous peu. Mais les attentes autour de cette nouvelle console sont Ă©levĂ©es, il ne faut pas que Nintendo déçoive", explique Andrea Tueni.Nintendo doit Ă©galement se prĂ©parer Ă la montĂ©e en puissance de nouveaux concurrents : les studios chinois. Ces derniers qui faisaient dĂ©jĂ beaucoup de dĂ©veloppement en sous-traitance sont montĂ©s en compĂ©tence. "Leurs jeux marchent de plus en plus. Le succĂšs international de Wukong Black Myth en 2024 (NDLR 10 millions dâexemplaires vendus en trois jours) le prouve", observe Olivier Mauco. Des gĂ©ants de la tech chinois auraient, par ailleurs, le savoir-faire et les chaĂźnes dâapprovisionnement nĂ©cessaires pour se lancer dans la fabrication de consoles performantes Ă petit prix, comme celles de Nintendo.Un univers rassurant pour les parents inquietsDernier et principal dĂ©fi du Japonais : lâessor de plateformes cloud dĂ©diĂ©es aux jeux vidĂ©o (cloud gaming en anglais). LâidĂ©e est de ne plus contraindre les joueurs Ă utiliser une console ou un PC. Mais de recourir Ă de puissants serveurs Ă distance capable de gĂ©rer les jeux les plus simples comme les plus gourmands en puissance de calcul. Les utilisateurs pourraient, dĂšs lors, faire tourner nâimporte quel titre, sur nâimporte quel appareil, dĂšs lors quâils disposent dâune connexion internet satisfaisante.Un horizon qui fait rĂȘver beaucoup dâinternautes. Soutenu par les solides capacitĂ©s cloud de Microsoft, Xbox sâengage Ă©nergiquement dans cette voie. Nintendo, lui, est plutĂŽt en retard. La dĂ©matĂ©rialisation pose toutefois de gros dĂ©fis techniques. "Les deux approches, cloud et Ă©quipements physiques, vont certainement cohabiter", prĂ©dit Laurent Colombani du cabinet Bain. Et mĂȘme si le jeu dĂ©matĂ©rialisĂ© rĂ©duit la part de marchĂ© des consoles, Nintendo est idĂ©alement placĂ© pour se maintenir. "Pour les parents, leur console a des arguments intĂ©ressants : elle permet aux enfants de jouer Ă un catalogue de jeux familiaux, dans un environnement fermĂ©, oĂč ils ne risquent pas dâĂȘtre contactĂ© par des inconnus", observe la psychologue spĂ©cialiste du jeu vidĂ©o CĂ©lia Hodent. Parfois, les bons sentiments rapportent gros.
Immobilier, le retour en grĂące en 2025 ? Ces signaux qui redonnent espoir
https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/immobilier-le-retour-en-grace-en-2025-ces-signaux-qui-redonnent-espoir-JGAYNRPQH5HFVPLQ6ZSECNGMFE/
Les professionnels de lâimmobilier veulent y croire. AprĂšs deux annĂ©es difficiles, 2025 sera celle du retour Ă meilleure fortune. Quelques signaux vont dans ce sens, mĂȘme sâil paraĂźt un peu prĂ©maturĂ© de crier victoire. A commencer par les taux dâintĂ©rĂȘt des crĂ©dits (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/credit-immobilier-ces-astuces-pour-economiser-sur-lassurance-de-votre-emprunt-M4CNXQGCVZCGLKYXP76JPSII3U/), en baisse. Selon le courtier Cafpi, les taux dâemprunt sâĂ©tablissaient en moyenne Ă 3,31 % sur vingt ans en dĂ©cembre dernier. Vousfinancer, de son cĂŽtĂ©, constate une amĂ©lioration des conditions de financement en ce dĂ©but dâannĂ©e, et table sur de nouvelles baisses dans le courant de lâannĂ©e, avant une stabilisation "aux alentours de 3 %". CouplĂ©e aux baisses de prix enregistrĂ©s lâan dernier, cette embellie bancaire favorise le retour des acquĂ©reurs. SeLoger note, dans son baromĂštre de janvier, quâen un an, le nombre de projets dâachats immobiliers (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/vendre-sa-maison-aux-encheres-la-solution-pour-echapper-au-marasme-immobilier-KGOMCVSYZBHEVLRWOGZLPO4RSU/) a grimpĂ© de 10 %.Une stabilisation des prix depuis fĂ©vrier dernierCe regain dâintĂ©rĂȘt profite surtout aux grandes villes, note Thomas Lefebvre, vice-prĂ©sident data de SeLoger et Meilleurs Agents. "Certaines des grandes mĂ©tropoles ont vu la demande littĂ©ralement exploser lâannĂ©e derniĂšre, indique-t-il. Câest notamment le cas Ă Toulouse et Bordeaux oĂč elle a respectivement bondi de 37 % et 38 %. Paris nâest pas en reste. AprĂšs une annĂ©e noire en 2023, durant laquelle la capitale a perdu 10 % de candidats Ă lâachat, 2024 a Ă©tĂ© lâannĂ©e de son retour en grĂące auprĂšs des acquĂ©reurs. La demande a enregistrĂ© une hausse de 31 % entre janvier et dĂ©cembre."Autre Ă©lĂ©ment propice : la baisse des prix semble toucher Ă sa fin. La Fnaim constate que ceux-ci se stabilisent depuis fĂ©vrier 2024, aprĂšs avoir connu la plus forte baisse depuis quinze ans. Sâil se confirme, cet atterrissage, avant une Ă©ventuelle reprise, pourrait mettre fin Ă une forme dâimmobilisme de la part des acquĂ©reurs en quĂȘte dâopportunitĂ©s.Autant de facteurs qui devraient mĂ©caniquement soutenir le marchĂ©. Selon Thomas Lefebvre, "celui-ci devrait connaĂźtre un point de bascule au printemps, avec une reprise de la demande susceptible dâamorcer, dĂšs lors, lâentrĂ©e dans un nouveau cycle haussier." Lâexpert de SeLoger et Meilleurs Agents anticipe une remontĂ©e des prix "de lâordre de 2 % dâici la fin de lâannĂ©e."De nombreuses inconnues subsistent toutefois, qui pourraient altĂ©rer lâoptimisme ambiant. La principale dâentre elles, la crise politique que connaĂźt la France, pourrait en effet avoir de multiples consĂ©quences, tant sur les taux dâintĂ©rĂȘt que le pouvoir dâachat des mĂ©nages ou leur confiance dans lâavenir.
https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/immobilier-le-retour-en-grace-en-2025-ces-signaux-qui-redonnent-espoir-JGAYNRPQH5HFVPLQ6ZSECNGMFE/
Les professionnels de lâimmobilier veulent y croire. AprĂšs deux annĂ©es difficiles, 2025 sera celle du retour Ă meilleure fortune. Quelques signaux vont dans ce sens, mĂȘme sâil paraĂźt un peu prĂ©maturĂ© de crier victoire. A commencer par les taux dâintĂ©rĂȘt des crĂ©dits (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/credit-immobilier-ces-astuces-pour-economiser-sur-lassurance-de-votre-emprunt-M4CNXQGCVZCGLKYXP76JPSII3U/), en baisse. Selon le courtier Cafpi, les taux dâemprunt sâĂ©tablissaient en moyenne Ă 3,31 % sur vingt ans en dĂ©cembre dernier. Vousfinancer, de son cĂŽtĂ©, constate une amĂ©lioration des conditions de financement en ce dĂ©but dâannĂ©e, et table sur de nouvelles baisses dans le courant de lâannĂ©e, avant une stabilisation "aux alentours de 3 %". CouplĂ©e aux baisses de prix enregistrĂ©s lâan dernier, cette embellie bancaire favorise le retour des acquĂ©reurs. SeLoger note, dans son baromĂštre de janvier, quâen un an, le nombre de projets dâachats immobiliers (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/vendre-sa-maison-aux-encheres-la-solution-pour-echapper-au-marasme-immobilier-KGOMCVSYZBHEVLRWOGZLPO4RSU/) a grimpĂ© de 10 %.Une stabilisation des prix depuis fĂ©vrier dernierCe regain dâintĂ©rĂȘt profite surtout aux grandes villes, note Thomas Lefebvre, vice-prĂ©sident data de SeLoger et Meilleurs Agents. "Certaines des grandes mĂ©tropoles ont vu la demande littĂ©ralement exploser lâannĂ©e derniĂšre, indique-t-il. Câest notamment le cas Ă Toulouse et Bordeaux oĂč elle a respectivement bondi de 37 % et 38 %. Paris nâest pas en reste. AprĂšs une annĂ©e noire en 2023, durant laquelle la capitale a perdu 10 % de candidats Ă lâachat, 2024 a Ă©tĂ© lâannĂ©e de son retour en grĂące auprĂšs des acquĂ©reurs. La demande a enregistrĂ© une hausse de 31 % entre janvier et dĂ©cembre."Autre Ă©lĂ©ment propice : la baisse des prix semble toucher Ă sa fin. La Fnaim constate que ceux-ci se stabilisent depuis fĂ©vrier 2024, aprĂšs avoir connu la plus forte baisse depuis quinze ans. Sâil se confirme, cet atterrissage, avant une Ă©ventuelle reprise, pourrait mettre fin Ă une forme dâimmobilisme de la part des acquĂ©reurs en quĂȘte dâopportunitĂ©s.Autant de facteurs qui devraient mĂ©caniquement soutenir le marchĂ©. Selon Thomas Lefebvre, "celui-ci devrait connaĂźtre un point de bascule au printemps, avec une reprise de la demande susceptible dâamorcer, dĂšs lors, lâentrĂ©e dans un nouveau cycle haussier." Lâexpert de SeLoger et Meilleurs Agents anticipe une remontĂ©e des prix "de lâordre de 2 % dâici la fin de lâannĂ©e."De nombreuses inconnues subsistent toutefois, qui pourraient altĂ©rer lâoptimisme ambiant. La principale dâentre elles, la crise politique que connaĂźt la France, pourrait en effet avoir de multiples consĂ©quences, tant sur les taux dâintĂ©rĂȘt que le pouvoir dâachat des mĂ©nages ou leur confiance dans lâavenir.
Incendies Ă Los Angeles : les feux progressent et les critiques se multiplient
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-les-feux-progressent-et-les-critiques-se-multiplient-UCRMOLOJ55AHHNEHFLUNN6TF6A/
Alors que les feux qui ravagent Los Angeles (https://www.google.com/search?q=Los+Angeles+feu+lexpress&oq=Los+Angeles+feu+lexpress&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIGCAEQRRg80gEINDUwMWowajeoAgCwAgA&sourceid=chrome&ie=UTF-8) et sa banlieue ne cessent de gagner du terrain, ce dimanche 12 janvier, Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/mark-burnett-lhomme-sans-qui-donald-trump-naurait-jamais-ete-president-SSHZNLJXG5AHNFAYZRTKUW5MEI/) lance une nouvelle attaque envers les dirigeants californiens (https://www.lexpress.fr/environnement/en-californie-le-modele-energetique-qui-exaspere-trump-HRW2ISJO55DALBZJ3KF5YK7XGU/). "Les politiciens incompĂ©tents nâont aucune idĂ©e de la maniĂšre de les Ă©teindre", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Ă©lu dans un message publiĂ© sur sa plateforme Truth Social. "Câest lâune des pires catastrophes de lâhistoire de notre pays. Ils nâarrivent pas Ă Ă©teindre les incendies. Quâest-ce qui ne va pas chez eux ?", Ă©crit-il.Cinq jours aprĂšs le dĂ©but des incendies, les infrastructures sur place semblent ne pas suffire pour lutter contre les cinq feux qui avalent tout sur leur passage. Dans le quartier huppĂ© de Pacific Palissade, les bouches incendie se sont rapidement taries, et les pĂ©nuries dâeau ont largement entravĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s dans les autres zones, amenant le gouverneur de lâĂ©tat le plus peuplĂ© du pays, Gavin Newsom, Ă demander "un examen indĂ©pendant complet" des services de distribution dâeau de la ville.Ce qui a donnĂ© lieu Ă une sĂ©rie dâattaques de la part de Donald Trump, bientĂŽt de retour Ă la Maison-Blanche. Dans la semaine, dĂ©jĂ , il accusait les dĂ©mocrates dâavoir dĂ©tournĂ© lâeau de pluie pour protĂ©ger un "poisson inutile" dans lâĂtat, accusant sans fondement les politiques environnementales dâĂȘtre responsables des pĂ©nuries.Eviter les fumĂ©es sans pouvoir se relogerLes critiques nâĂ©manent pas que du prĂ©sident Ă©lu. Samedi, la maire de la deuxiĂšme plus grande ville du pays, Karen Bass, sâest dĂ©fendue en assurant que ses services Ă©taient "tous sur la mĂȘme longueur dâonde". La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointĂ© le budget insuffisant allouĂ© par la municipalitĂ© aux soldats du feu (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-ces-rustines-qui-viennent-aider-des-pompiers-en-sous-effectif-NLQ4D4OSARDIXDJLNNMUQYL2EA/).Le mĂȘme jour, les autoritĂ©s sanitaires de Los Angeles alertaient les habitants des risques pour la santĂ© que posent les fumĂ©es, leur demandant de rester Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments. Les incendies ont jusquâĂ prĂ©sent dĂ©truit plus de 12 000 structures, (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-le-cauchemar-des-societes-dassurance-en-chiffres-6KFGDPFLD5HDNFKIXULHXFE2VU/) selon lâagence californienne de lutte contre les incendies, tandis que le bureau du mĂ©decin lĂ©giste du comtĂ© de Los Angeles fait Ă©tat de 16 morts - un bilan provisoire. Des secouristes assistĂ©s de chiens renifleurs continuent dâinspecter les dĂ©combres Ă la recherche de corps.Plus de 15 000 hectares sont partis en fumĂ©e, principalement Ă Palisades Fire et dans lâEaton Fire, le deuxiĂšme feu qui frappe Altadena, banlieue du nord-est de Los Angeles. Les Ă©vacuĂ©s eux, font face Ă un casse-tĂȘte pour se reloger, alors que le tarif des locations vient de faire un bond ahurissant. Ce qui a poussĂ© le procureur gĂ©nĂ©ral de lâEtat Ă rappeler, samedi, que le gonflement artificiel des prix est un "crime passible dâun an de prison et de 10 000 dollars dâamende".Des pompiers mexicains et canadiens en renfortLes pompiers ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune accalmie des vents ces trois derniers jours. Mais les rafales doivent de nouveau forcir ce week-end. "Ces vents, combinĂ©s Ă un air sec et Ă une vĂ©gĂ©tation sĂšche, maintiendront la menace dâincendie dans le comtĂ© de Los
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-les-feux-progressent-et-les-critiques-se-multiplient-UCRMOLOJ55AHHNEHFLUNN6TF6A/
Alors que les feux qui ravagent Los Angeles (https://www.google.com/search?q=Los+Angeles+feu+lexpress&oq=Los+Angeles+feu+lexpress&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIGCAEQRRg80gEINDUwMWowajeoAgCwAgA&sourceid=chrome&ie=UTF-8) et sa banlieue ne cessent de gagner du terrain, ce dimanche 12 janvier, Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/mark-burnett-lhomme-sans-qui-donald-trump-naurait-jamais-ete-president-SSHZNLJXG5AHNFAYZRTKUW5MEI/) lance une nouvelle attaque envers les dirigeants californiens (https://www.lexpress.fr/environnement/en-californie-le-modele-energetique-qui-exaspere-trump-HRW2ISJO55DALBZJ3KF5YK7XGU/). "Les politiciens incompĂ©tents nâont aucune idĂ©e de la maniĂšre de les Ă©teindre", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Ă©lu dans un message publiĂ© sur sa plateforme Truth Social. "Câest lâune des pires catastrophes de lâhistoire de notre pays. Ils nâarrivent pas Ă Ă©teindre les incendies. Quâest-ce qui ne va pas chez eux ?", Ă©crit-il.Cinq jours aprĂšs le dĂ©but des incendies, les infrastructures sur place semblent ne pas suffire pour lutter contre les cinq feux qui avalent tout sur leur passage. Dans le quartier huppĂ© de Pacific Palissade, les bouches incendie se sont rapidement taries, et les pĂ©nuries dâeau ont largement entravĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s dans les autres zones, amenant le gouverneur de lâĂ©tat le plus peuplĂ© du pays, Gavin Newsom, Ă demander "un examen indĂ©pendant complet" des services de distribution dâeau de la ville.Ce qui a donnĂ© lieu Ă une sĂ©rie dâattaques de la part de Donald Trump, bientĂŽt de retour Ă la Maison-Blanche. Dans la semaine, dĂ©jĂ , il accusait les dĂ©mocrates dâavoir dĂ©tournĂ© lâeau de pluie pour protĂ©ger un "poisson inutile" dans lâĂtat, accusant sans fondement les politiques environnementales dâĂȘtre responsables des pĂ©nuries.Eviter les fumĂ©es sans pouvoir se relogerLes critiques nâĂ©manent pas que du prĂ©sident Ă©lu. Samedi, la maire de la deuxiĂšme plus grande ville du pays, Karen Bass, sâest dĂ©fendue en assurant que ses services Ă©taient "tous sur la mĂȘme longueur dâonde". La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointĂ© le budget insuffisant allouĂ© par la municipalitĂ© aux soldats du feu (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-ces-rustines-qui-viennent-aider-des-pompiers-en-sous-effectif-NLQ4D4OSARDIXDJLNNMUQYL2EA/).Le mĂȘme jour, les autoritĂ©s sanitaires de Los Angeles alertaient les habitants des risques pour la santĂ© que posent les fumĂ©es, leur demandant de rester Ă lâintĂ©rieur des bĂątiments. Les incendies ont jusquâĂ prĂ©sent dĂ©truit plus de 12 000 structures, (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-le-cauchemar-des-societes-dassurance-en-chiffres-6KFGDPFLD5HDNFKIXULHXFE2VU/) selon lâagence californienne de lutte contre les incendies, tandis que le bureau du mĂ©decin lĂ©giste du comtĂ© de Los Angeles fait Ă©tat de 16 morts - un bilan provisoire. Des secouristes assistĂ©s de chiens renifleurs continuent dâinspecter les dĂ©combres Ă la recherche de corps.Plus de 15 000 hectares sont partis en fumĂ©e, principalement Ă Palisades Fire et dans lâEaton Fire, le deuxiĂšme feu qui frappe Altadena, banlieue du nord-est de Los Angeles. Les Ă©vacuĂ©s eux, font face Ă un casse-tĂȘte pour se reloger, alors que le tarif des locations vient de faire un bond ahurissant. Ce qui a poussĂ© le procureur gĂ©nĂ©ral de lâEtat Ă rappeler, samedi, que le gonflement artificiel des prix est un "crime passible dâun an de prison et de 10 000 dollars dâamende".Des pompiers mexicains et canadiens en renfortLes pompiers ont bĂ©nĂ©ficiĂ© dâune accalmie des vents ces trois derniers jours. Mais les rafales doivent de nouveau forcir ce week-end. "Ces vents, combinĂ©s Ă un air sec et Ă une vĂ©gĂ©tation sĂšche, maintiendront la menace dâincendie dans le comtĂ© de Los
Angeles Ă un niveau Ă©levĂ©", a averti Anthony Marrone, le chef des pompiers du comtĂ© auprĂšs de lâAFP. MalgrĂ© les efforts de milliers de pompiers, le "Palisades Fire" sâest Ă©tendu samedi au nord-ouest de Los Angeles. Il menace dĂ©sormais au nord la vallĂ©e densĂ©ment peuplĂ©e de San Fernando, poussant Ă lâest vers les collections inestimables du musĂ©e dâart Getty Center.Face Ă la situation qui ne fait quâempirer, le soutien afflue depuis les deux frontiĂšres (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-ces-rustines-qui-viennent-aider-des-pompiers-en-sous-effectif-NLQ4D4OSARDIXDJLNNMUQYL2EA/) des Etats-Unis. Samedi matin, la prĂ©sidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a annoncĂ© le dĂ©part dâun "groupe dâaide humanitaire pour Los Angeles en Californie". "Nous sommes un pays gĂ©nĂ©reux et solidaire", a-t-elle ajoutĂ©, en publiant sur X la photo de deux avions-cargos sur le tarmac dâun aĂ©roport, faisant fi des tensions commerciales amorcĂ©es par la future administration Trump. "Il y a beaucoup de Mexicains dans cette partie des Etats-Unis" souligne-t-elle.En este momento sale el grupo de ayuda humanitaria a Los Ăngeles, California. Somos un paĂs generoso y solidario. Gracias al equipo del Plan DN-III-E de la SecretarĂa de la Defensa, a los combatientes forestales y a @laualzua (https://twitter.com/laualzua?ref_src=twsrc%5Etfw), coordinadora nacional de ProtecciĂłn Civil. Llevan con⊠pic.twitter.com/MviVvKCxvE (https://t.co/MviVvKCxvE)â Claudia Sheinbaum Pardo (@Claudiashein) January 11, 2025 (https://twitter.com/Claudiashein/status/1878084010045329766?ref_src=twsrc%5Etfw)Le gouvernement canadien (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/demission-de-justin-trudeau-et-retour-de-donald-trump-le-canada-sous-pression-commerciale-Q2ZKLKKI5RC7RMAPI7H5JJWZ54/) a lui aussi annoncĂ© collaborer avec ses provinces pour fournir un soutien dans les jours qui viennent. Le Quebec et lâOntario ont notamment dĂ©ployĂ© plusieurs avions-citernes CL-415, ainsi que des pilotes, des techniciens et du matĂ©riel. LâAlberta a annoncĂ© mettre Ă disposition 40 pompiers, ainsi que des bombardiers dâeau et des hĂ©licoptĂšres Ă©quipes de vision nocturne. La Colombie-Britannique a elle aussi envoyĂ© une Ă©quipe de techniciens chevronnĂ©s, et se prĂ©pare Ă dĂ©ployer des Ă©quipes supplĂ©mentaires si nĂ©cessaire.Une enquĂȘte conduite par le FBI est toujours en cours pour dĂ©terminer les causes multiples de ces dĂ©parts de feu. Les vents chauds et secs de Santa Ana qui ont attisĂ© ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensitĂ© inĂ©dite depuis 2011, selon les mĂ©tĂ©orologues, avec des rafales jusquâĂ 160 km/h cette semaine. De quoi propager les braises trĂšs rapidement, parfois sur des kilomĂštres. Un scĂ©nario cauchemardesque pour les pompiers, car la Californie sort de deux annĂ©es trĂšs pluvieuses qui ont fait naĂźtre une vĂ©gĂ©tation luxuriante, dĂ©sormais assĂ©chĂ©e par un manque de pluie criant depuis huit mois.
Grippe aviaire : comment le monde se prépare à affronter une pandémie
https://www.lexpress.fr/sciences-sante/grippe-aviaire-comment-le-monde-se-prepare-a-affronter-une-pandemie-P6O3E4M5YRHJNEUFNEQSFRUQVM/
Pile, une pandĂ©mie. Face, la menace disparaĂźt. La piĂšce est jetĂ©e en lâair, et bien malin qui pourrait prĂ©dire de quel cĂŽtĂ© elle retombera. Le virus de la grippe aviaire H5N1 (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/la-grippe-aviaire-ce-virus-qui-se-rapproche-des-humains-ces-scenarios-que-redoutent-les-755HNY3TOVGOHKDTXPC4SIU35M/) circule abondamment chez les animaux â oiseaux et mammifĂšres sauvages ou domestiques, et surtout dans les troupeaux de bovins aux Etats-Unis (https://www.lexpress.fr/monde/grippe-aviaire-les-etats-unis-en-font-ils-assez-Q7VPJU2EIFDL7EN7PT7IDGIGFI/). Ses incursions chez lâHomme (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/grippe-aviaire-loms-alerte-sur-la-propagation-croissante-de-lepidemie-4RHAOD7DNNAA3AW4SU7UWY6RCY/) atteignent des niveaux rarement vus, avec 66 cas en 2024 outre-Atlantique dont deux graves, et un premier dĂ©cĂšs dĂ©but janvier. Sâil sâagit dâinfections sporadiques, la crainte que ce nouvel ennemi ne finisse par devenir transmissible dans notre espĂšce est dans toutes les tĂȘtes.Totalement imprĂ©visibles, les virus grippaux nâen restent pas moins redoutables, et redoutĂ©s. Celui-ci en particulier, et notamment sa version retrouvĂ©e chez les oiseaux : depuis son Ă©mergence dans des Ă©levages de poulets Ă Hongkong en 1997, il a tuĂ© de 30 % Ă 50 % des humains infectĂ©s, heureusement peu nombreux. Le premier mort amĂ©ricain a dâailleurs Ă©tĂ© contaminĂ© par un oiseau sauvage. Sa variante dĂ©tectĂ©e dans les fermes bovines sâest, elle, adaptĂ©e au pis des vaches â elle semble se transmettre avant tout par contacts avec le lait contaminĂ©, et nâa jusquâici donnĂ© que des cas bĂ©nins. "A ce stade, le niveau dâalerte reste faible, mais la situation est jugĂ©e suffisamment critique par les autoritĂ©s sanitaires un peu partout dans le monde pour que la prĂ©paration soit lancĂ©e", rĂ©sume la Pr Brigitte Autran, la prĂ©sidente du Covars, le comitĂ© de veille et dâanticipation des risques sanitaires.SurrĂ©action aprĂšs le dĂ©nuement de la planĂšte face au Sars-CoV-2 ? Toujours est-il que contre H5N1, notre arsenal paraĂźt mieux rempli. Des vaccins, dâabord, se trouvent en dĂ©veloppement. Les injections saisonniĂšres ne seraient en effet dâaucune utilitĂ© : il faudra des produits adaptĂ©s, plus complexes Ă produire. Habituellement, les industriels injectent la souche virale en circulation dans des millions dâĆufs, oĂč le virus se multiplie avant dâen ĂȘtre extrait puis inactivĂ©. Impossible avec un H5N1. "Comme ce virus est hautement pathogĂšne pour la volaille, il le serait aussi pour les Ćufs. La souche virale doit donc ĂȘtre modifiĂ©e gĂ©nĂ©tiquement en amont, pour la rendre moins dangereuse et lui permettre de se multiplier dans les Ćufs", explique la Pr Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du Centre national de rĂ©fĂ©rence des infections respiratoires, Ă lâInstitut Pasteur de Paris.Vaccins : encore des goulots d'Ă©tranglementLa prĂ©paration de ces souches virales adaptĂ©es relĂšve de la compĂ©tence de lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS). Lâinstitution onusienne en a mĂȘme dĂ©jĂ tout un catalogue. Deux fois par an, en mĂȘme temps quâils choisissent les souches Ă inclure dans les vaccins saisonniers, ses experts identifient dans la nature les virus zoonotiques potentiellement menaçants, pour lesquels il semble important de disposer de souches vaccinales modifiĂ©es "prĂȘtes Ă lâemploi". Celles-ci sont produites par des centres partenaires de lâorganisation internationale, comme les CDC (centres pour le contrĂŽle et la prĂ©vention des maladies) amĂ©ricains (https://www.cdc.gov/bird-flu/php/severe-potential/candidate-vaccine-virus.html). "Des tests avec les virus H5N1 en circulation aux Etats-Unis ont montrĂ© que deux des souches modifiĂ©es dĂ©jĂ disponibles offriraient une protection", indique Margaret Harris, porte-parole de lâOMS. Si besoin, elles
https://www.lexpress.fr/sciences-sante/grippe-aviaire-comment-le-monde-se-prepare-a-affronter-une-pandemie-P6O3E4M5YRHJNEUFNEQSFRUQVM/
Pile, une pandĂ©mie. Face, la menace disparaĂźt. La piĂšce est jetĂ©e en lâair, et bien malin qui pourrait prĂ©dire de quel cĂŽtĂ© elle retombera. Le virus de la grippe aviaire H5N1 (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/la-grippe-aviaire-ce-virus-qui-se-rapproche-des-humains-ces-scenarios-que-redoutent-les-755HNY3TOVGOHKDTXPC4SIU35M/) circule abondamment chez les animaux â oiseaux et mammifĂšres sauvages ou domestiques, et surtout dans les troupeaux de bovins aux Etats-Unis (https://www.lexpress.fr/monde/grippe-aviaire-les-etats-unis-en-font-ils-assez-Q7VPJU2EIFDL7EN7PT7IDGIGFI/). Ses incursions chez lâHomme (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/grippe-aviaire-loms-alerte-sur-la-propagation-croissante-de-lepidemie-4RHAOD7DNNAA3AW4SU7UWY6RCY/) atteignent des niveaux rarement vus, avec 66 cas en 2024 outre-Atlantique dont deux graves, et un premier dĂ©cĂšs dĂ©but janvier. Sâil sâagit dâinfections sporadiques, la crainte que ce nouvel ennemi ne finisse par devenir transmissible dans notre espĂšce est dans toutes les tĂȘtes.Totalement imprĂ©visibles, les virus grippaux nâen restent pas moins redoutables, et redoutĂ©s. Celui-ci en particulier, et notamment sa version retrouvĂ©e chez les oiseaux : depuis son Ă©mergence dans des Ă©levages de poulets Ă Hongkong en 1997, il a tuĂ© de 30 % Ă 50 % des humains infectĂ©s, heureusement peu nombreux. Le premier mort amĂ©ricain a dâailleurs Ă©tĂ© contaminĂ© par un oiseau sauvage. Sa variante dĂ©tectĂ©e dans les fermes bovines sâest, elle, adaptĂ©e au pis des vaches â elle semble se transmettre avant tout par contacts avec le lait contaminĂ©, et nâa jusquâici donnĂ© que des cas bĂ©nins. "A ce stade, le niveau dâalerte reste faible, mais la situation est jugĂ©e suffisamment critique par les autoritĂ©s sanitaires un peu partout dans le monde pour que la prĂ©paration soit lancĂ©e", rĂ©sume la Pr Brigitte Autran, la prĂ©sidente du Covars, le comitĂ© de veille et dâanticipation des risques sanitaires.SurrĂ©action aprĂšs le dĂ©nuement de la planĂšte face au Sars-CoV-2 ? Toujours est-il que contre H5N1, notre arsenal paraĂźt mieux rempli. Des vaccins, dâabord, se trouvent en dĂ©veloppement. Les injections saisonniĂšres ne seraient en effet dâaucune utilitĂ© : il faudra des produits adaptĂ©s, plus complexes Ă produire. Habituellement, les industriels injectent la souche virale en circulation dans des millions dâĆufs, oĂč le virus se multiplie avant dâen ĂȘtre extrait puis inactivĂ©. Impossible avec un H5N1. "Comme ce virus est hautement pathogĂšne pour la volaille, il le serait aussi pour les Ćufs. La souche virale doit donc ĂȘtre modifiĂ©e gĂ©nĂ©tiquement en amont, pour la rendre moins dangereuse et lui permettre de se multiplier dans les Ćufs", explique la Pr Marie-Anne Rameix-Welti, responsable du Centre national de rĂ©fĂ©rence des infections respiratoires, Ă lâInstitut Pasteur de Paris.Vaccins : encore des goulots d'Ă©tranglementLa prĂ©paration de ces souches virales adaptĂ©es relĂšve de la compĂ©tence de lâOrganisation mondiale de la santĂ© (OMS). Lâinstitution onusienne en a mĂȘme dĂ©jĂ tout un catalogue. Deux fois par an, en mĂȘme temps quâils choisissent les souches Ă inclure dans les vaccins saisonniers, ses experts identifient dans la nature les virus zoonotiques potentiellement menaçants, pour lesquels il semble important de disposer de souches vaccinales modifiĂ©es "prĂȘtes Ă lâemploi". Celles-ci sont produites par des centres partenaires de lâorganisation internationale, comme les CDC (centres pour le contrĂŽle et la prĂ©vention des maladies) amĂ©ricains (https://www.cdc.gov/bird-flu/php/severe-potential/candidate-vaccine-virus.html). "Des tests avec les virus H5N1 en circulation aux Etats-Unis ont montrĂ© que deux des souches modifiĂ©es dĂ©jĂ disponibles offriraient une protection", indique Margaret Harris, porte-parole de lâOMS. Si besoin, elles
seraient mises Ă la disposition des industriels pour quâils fabriquent les injections. De quoi gagner quelques semaines.Une avance prĂ©cieuse, car si la technique classique de production de vaccins antigrippaux sur Ćuf est bien rodĂ©e, elle ne permet ni une grande rĂ©activitĂ©, ni une multiplication exponentielle des volumes. "Par dĂ©finition, il faut des Ćufs, beaucoup dâĆufs, et des Ćufs dâune nature particuliĂšre, puisquâils sont 'embryonnĂ©s' : rien Ă voir avec ceux que lâon trouve dans le commerce", rappelle Marie-Paule Kieny, virologue et ancienne prĂ©sidente du comitĂ© scientifique vaccin Covid-19. Les industriels en commandent une ou deux fois par an, au moment oĂč ils lancent la fabrication des doses contre la grippe saisonniĂšre. Si lâalerte survenait juste avant le dĂ©marrage de la production, celle-ci pourrait ĂȘtre rĂ©orientĂ©e, mais plus tard, les Ćufs ne seraient plus disponibles : il faudrait attendre dâen obtenir Ă nouveau.Un autre goulet dâĂ©tranglement identifiĂ© par lâOMS dans un rapport encore non publiĂ© concerne le "fill and finish" : lâĂ©tape de remplissage des flacons. Les capacitĂ©s actuelles, jugĂ©es insuffisantes, pourraient aussi limiter la production. "Des essais cliniques avaient par ailleurs montrĂ© quâil faudrait deux doses pour obtenir un bon niveau de protection, contre une seule pour la grippe saisonniĂšre. En rĂ©orientant toutes les lignes de production disponibles, il est probablement assez rĂ©aliste de penser quâon arriverait Ă vacciner 1,5 milliard de personnes en une annĂ©e", estime Marie-Paule Kieny.Enorme, mais insuffisant pour protĂ©ger rapidement la planĂšte entiĂšre. Comme pour le Covid, la technologie ARN messager (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/arn-messager-les-coulisses-dune-revolution-vaccinale-ZFMLZJXRFJEX3K2JNQMYQGZQTA/) nous sauverait-elle ? A date, aucun vaccin antigrippal basĂ© sur cette plateforme nâest commercialisĂ©. Mais les dĂ©veloppements vont bon train. La firme amĂ©ricaine Moderna a annoncĂ© en juin que son vaccin combinĂ© Covid-grippe saisonniĂšre dĂ©clenchait une bonne rĂ©ponse immunitaire. Un jalon essentiel, premiĂšre preuve que lâARN messager pourrait fonctionner contre les virus influenza. Depuis, Moderna et les CDC amĂ©ricains ont publiĂ© mi-dĂ©cembre (https://www.science.org/doi/10.1126/scitranslmed.ads1273) une Ă©tude dans la prestigieuse revue Science montrant quâun vaccin H5N1 Ă ARN messager Ă©tait efficace pour protĂ©ger les furets, le modĂšle animal privilĂ©giĂ© pour les infections respiratoires. Pfizer, GSK et des Ă©quipes acadĂ©miques amĂ©ricaines sont aussi sur les rangs.La course aux commandes est lancĂ©eLa grande question sera ensuite dâobtenir les injections â on se souvient des batailles entre les Etats pendant la pandĂ©mie de Covid⊠Certains pays possĂšdent dĂ©jĂ des stocks adaptĂ©s aux prĂ©cĂ©dentes souches de grippe aviaire. "Ils ne seraient pas forcĂ©ment inutiles : les flacons non pĂ©rimĂ©s pourraient servir de premiĂšres doses", indique la Pr Marie-Anne Rameix-Welti. Reste que la course aux commandes de vaccins adaptĂ©s est dĂ©jĂ lancĂ©e. Les Etats-Unis ont achetĂ© un total de 10 millions de doses auprĂšs de trois producteurs. Comme Ă lâĂ©poque du Covid, le gouvernement amĂ©ricain sâest aussi engagĂ© Ă financer les derniĂšres Ă©tapes du dĂ©veloppement du vaccin de Moderna. De quoi garantir ensuite un accĂšs privilĂ©giĂ© Ă sa production. Les EuropĂ©ens, de leur cĂŽtĂ©, attendent une livraison de 665 000 doses, et ont signĂ© une option dâachat pour 40 millions de vaccins auprĂšs du fabricant Seqirus (https://newsroom.csl.com/2024-06-11-CSL-Seqirus,-a-Proud-Champion-of-Pandemic-Preparedness,-Signs-an-Agreement-with-the-European-Commission-to-Provide-Pre-Pandemic-Vaccines-to-the-EU). "La France en a rĂ©servĂ© plusieurs dizaines de milliers. Ce petit stock permettrait de vacciner en anneau autour dâĂ©ventuels cas de contamination humaine dans un Ă©levage par exemple", explique le virologue Bruno Lina, Ă©galement membre du Covars.Par ailleurs, lâOMS a dĂ©jĂ conclu des accords avec les principaux fabricants : ils