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alors qu’un congrĂšs doit avoir lieu prochainement pour adapter la structure Ă  cette nouvelle dimension. Patron d’un "mouvement de masse" - Ă  quelques militants prĂšs -, tout un travail ! A bas bruit, quelques historiques de son parti l’estiment "trop peu unitaire" par rapport Ă  la promesse initiale. "Le parti a changĂ© depuis ces Ă©lections europĂ©ennes, alors que je m’étais engagĂ©e dĂšs le dĂ©part sur une idĂ©e d’union des gauches, dit AnaĂŻta David, rĂ©fĂ©rente jeune qui en a claquĂ© la porte. Certains militants qui sont restĂ©s placent de l’espoir dans ce congrĂšs".En privĂ©, Olivier Faure aussi estime qu’il en fait un peu trop avec Jean-Luc MĂ©lenchon. "Le 1er mai, il s’est passĂ© quelque chose dans sa tĂȘte et il n’en est jamais revenu totalement", confie-t-il aux siens, en rĂ©fĂ©rence au jour oĂč Glucksmann a Ă©tĂ© Ă©vincĂ© d’une manifestation par des militants communistes qu’il avait pris pour des insoumis. RĂ©cemment, l’essayiste a vu son bras droit, Pierre NatnaĂ«l BussiĂšre, son spin-doctor des europĂ©ennes et fidĂšle de la premiĂšre heure, prendre du champ pour des raisons personnelles. Mais Ă©galement parce que les nĂ©gociations du NFP ont, chez lui, "blessĂ© un idĂ©al". De ce dernier, il rĂ©utilise rĂ©guliĂšrement la formule pour illustrer son positionnement politique : "Ni Jupiter, ni Robespierre".Bonjour LĂ©a SalamĂ©, c’est Gilles Legendre. Durant l’étĂ©, l’ancien patron des macronistes Ă  l’AssemblĂ©e, voisin de vacances de RaphaĂ«l Glucksmann, convie le couple et l’ancien conseiller d’Emmanuel Macron Philippe Grangeon, accompagnĂ© de son Ă©pouse, pour rompre le pain Ă  Saint-Florent. L’ex-dĂ©putĂ© Renaissance est ressorti "admiratif" de cette rencontre. Ainsi Glucksmann, qui revendique son dialogue avec le centre, cultive ses rĂ©seaux en Macronie dĂ©chue, et Ă©change rĂ©guliĂšrement avec ClĂ©ment Beaune. Ce mĂȘme Ă©tĂ©, Olivier Faure, dans une de leurs derniĂšres conversations, l’avait prĂ©venu : "RaphaĂ«l, tu ne peux pas ĂȘtre le candidat de l’aile droite de la gauche." Les opposants au premier secrĂ©taire du PS, eux, continuent de mettre en scĂšne leur complicitĂ© avec Glucksmann. Sans oublier de l’observer. Le 18 novembre dernier, François Hollande l’a discrĂštement reçu Ă  son bureau, rue de Rivoli : ensemble, ils ont discutĂ© de l’avenir de la social-dĂ©mocratie, et de la façon dont "organiser cette fraction du paysage politique" - certains espĂšrent opĂ©rer un rapprochement entre Place publique et le Parti socialiste. L’intĂ©ressĂ© n’avait pas l’air trĂšs allant. Quelques mois plus tard, RaphaĂ«l Glucksmann salue les "bougĂ©s" de la direction socialiste, qui a affirmĂ© ses distances avec Jean-Luc MĂ©lenchon. "On est maintenant sur une mĂȘme ligne politique", se rĂ©jouit-il Ă  propos du PS. Olivier Faure et son ancienne tĂȘte de liste ont logiquement renouĂ©. Alors, avec les roses, "tout est sur la table, Ă  condition qu’il y ait une ligne politique claire", insiste-t-il.Au soir de la censure de Michel Barnier (https://www.lexpress.fr/politique/michel-barnier-ce-que-le-premier-ministre-a-en-tete-au-dela-du-budget-2THSTYBCYJBQBI6DM6P3XOQDNE/), certains ex-macronistes soufflaient son nom pour remplacer le futur ex-Premier ministre. Il n’en faut pas davantage pour que d’autres le disent instrumentalisĂ©. RaphaĂ«l Glucksmann, lui, se cherche encore.
"Economiser 12 000 milliards grñce au renouvelable, c’est possible !" : les calculs fous de Doyne J. Farmer
https://www.lexpress.fr/idees-et-debats/economiser-12-000-milliards-grace-au-renouvelable-cest-possible-les-calculs-fous-de-doyne-j-farmer-SKBYC5MOLZHFDKJHYNGIEKQ2GA/

C’est l’histoire d’un jeune garçon de Silver City (Nouveau-Mexique) qui, du haut de ses vingt-quatre ans, rĂ©ussit Ă  dĂ©jouer le hasard des casinos de Las Vegas avant de passer dix annĂ©es au laboratoire du physicien Robert Oppenheimer (https://www.lexpress.fr/sciences-sante/oppenheimer-vu-par-deux-specialistes-le-film-minimise-le-danger-des-armes-nucleaires-UQAJ6IQFFZG7VMKQYUE2MJP5PE/)Ă  Los Alamos, de s’imposer Ă  Wall Street, et qui s’apprĂȘte aujourd’hui Ă  rĂ©volutionner l’économie. Cette histoire, au croisement de The Social Network et Un homme d’exception, n’a rien d’un film (mais pourrait bien inspirer les grands d’Hollywood). C’est celle de Doyne J. Farmer, aujourd’hui professeur en science des systĂšmes complexes de la prestigieuse universitĂ© d’Oxford, qui publie Making Sense of Chaos, un ouvrage (non-traduit) classĂ© par le Financial Times parmi les meilleurs nouveaux livres Ă©conomiques en 2024. La vision de l’auteur, dont le magazine britannique prĂ©dit qu’elle "sera sans aucun doute dĂ©terminante pour l’évolution de l’économie", est la suivante : la thĂ©orie Ă©conomique traditionnelle, dont les prĂ©dictions reposent sur certains piliers telle la rationalitĂ© des individus, serait aujourd’hui trop limitĂ©e pour rĂ©pondre aux enjeux que pose notre Ă©poque. DifficultĂ© que l’économie de la complexitĂ© - un champ d’étude reposant sur un mĂ©lange de jugement humain, de donnĂ©es trĂšs prĂ©cises et de puissance informatique - dont Farmer est spĂ©cialiste, serait en mesure de contourner.L’histoire de cette conviction mĂ©rite d’ĂȘtre racontĂ©e par le dĂ©but : dans le rouge saturĂ© d’une salle de jeux de Las Vegas, en 1976. LĂ  oĂč Farmer a rĂ©alisĂ© avec un groupe d’amis son premier fait d’armes, Ă  savoir battre le trĂšs alĂ©atoire jeu de la roulette Ă  l’aide d’un micro-ordinateur portable mis au point par leurs soins (un exploit en soi) dissimulĂ© dans une chaussure. "Cette expĂ©rience a vĂ©ritablement forgĂ© ma vision de l’économie sur le plan mĂ©taphorique : la qualitĂ© d’une prĂ©diction dĂ©pend de la prĂ©cision des informations recueillies pour y parvenir, raconte-t-il Ă  L’Express. [
] Mais entre nous, les sociĂ©tĂ©s de trading sont de bien meilleurs casinos. Vous ne risquez pas de vous faire jeter dehors si vous gagnez trop (rires)." L’incise n’est pas choisie au hasard : avec la Prediction Company, qu’il a cofondĂ©e avec son ami d’enfance Norman Packard en 1991, Doyne Farmer a rĂ©alisĂ© des gains hors normes grĂące aux principes de
 l’économie de la complexitĂ© ! La mĂȘme qui l’a conduit Ă  rĂ©aliser en 2020 la prĂ©diction la plus prĂ©cise rĂ©alisĂ©e concernant l’impact de la pandĂ©mie de Covid-19 sur le PIB britannique, devant celle de la banque d’Angleterre.Cinq ans plus tard, Doyne Farmer livre une rĂ©flexion dĂ©capante sur les lacunes de l’économie traditionnelle (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/finances-publiques-les-economistes-nous-ont-ils-menti-LBYSMDMHWNEFDJIVKLENQMJQQE/), mais surtout les bĂ©nĂ©fices que pourrait rĂ©aliser sa discipline dans de nombreux domaines. AuprĂšs de L’Express, ce spĂ©cialiste remonte le temps pour expliquer comment, grĂące Ă  sa matiĂšre, nous aurions pu "voir venir la bulle immobiliĂšre" responsable de la crise des subprimes de 2008. Doyne Farmer revient Ă©galement sur l’une de ses prĂ©dictions les plus surprenantes, qui concerne la lutte contre le changement climatique. Et qui pourrait nous faire Ă©conomiser beaucoup d’argent. Entretien.L’Express : Au dĂ©but de votre ouvrage, vous revenez sur une expĂ©rience qui a eu un impact majeur sur votre trajectoire vers l’économie de la complexitĂ©. Encore Ă©tudiant, vous avez rĂ©ussi Ă  battre le hasard du jeu de la roulette d’un casino avec un groupe d’amis. Ce qui vous a d’ailleurs valu une mention dans le documentaire
Breaking Vegas (2004, History Channel), mais aussi au sein du prestigieux Heinz Nixdorf Museums Forum. Quel Ă©tait le rapport avec l’économie de la complexitĂ© ?Doyne J. Farmer : En fait, c’était purement de la physique, car il s’agissait de calculer la vitesse de la balle et du rotor pour en dĂ©duire la position d’arrivĂ©e la plus probable de la balle. À l’époque, nous avions mis au point ce qui s’est avĂ©rĂ© ĂȘtre le premier ordinateur portable, dissimulĂ© dans une premiĂšre version sous une aisselle, puis dans une chaussure. Nous savions qu’il s’écoulait en moyenne 15 secondes entre le moment oĂč le croupier jetait la balle sur la roue et celui oĂč il fermait les paris. Une premiĂšre personne, souvent moi, Ă©tait chargĂ©e d’envoyer des signaux au bon moment Ă  l’ordinateur en appuyant sur des interrupteurs Ă  l’aide de mon gros orteil pour que la machine puisse ensuite rĂ©soudre l’équation. Puis une deuxiĂšme personne, Ă  qui le rĂ©sultat obtenu par la machine Ă©tait ensuite transmis, plaçait les paris. De la physique, donc, mais cette expĂ©rience a vĂ©ritablement forgĂ© ma vision de l’économie sur le plan mĂ©taphorique : la qualitĂ© d’une prĂ©diction dĂ©pend de la prĂ©cision des informations recueillies pour y parvenir. Nous avons toujours battu la maison. Mais entre nous, les sociĂ©tĂ©s de trading sont de bien meilleurs casinos. Vous ne risquez pas de vous faire jeter dehors si vous gagnez trop (rires). C’est pourquoi, quelques annĂ©es plus tard, j’ai créé avec mon ami d’enfance Norman Packard la Prediction Company, avec laquelle nous avons fait du trading pour des banques pendant plus de dix ans en nous fondant sur les principes de l’économie de la complexitĂ© [NDLR : l’entreprise a Ă©tĂ© revendue Ă  la banque suisse UBS pour 100 millions de dollars en 2005].Selon vous, la science Ă©conomique dans son ensemble aurait besoin d’une mise Ă  jour radicale basĂ©e sur l’économie de la complexitĂ©. Pourquoi cela ?Je ne prĂ©tends pas qu’il faille complĂštement se dĂ©barrasser de l’économie traditionnelle telle que nous la connaissons. Mais je soutiens qu’au vu des dĂ©fis que pose notre Ă©poque, ses capacitĂ©s sont restreintes. De fait, lors de grandes crises telle celle des subprimes de 2008 ou la pandĂ©mie de Covid-19, nos modĂšles Ă©conomiques classiques ont souvent Ă©chouĂ© Ă  donner des orientations efficaces aux politiciens. Non pas parce que les Ă©conomistes sont particuliĂšrement mauvais, mais parce que le modĂšle standard sur lequel reposent toutes nos thĂ©ories Ă©conomiques est limitĂ©.Je m’explique : la thĂ©orie Ă©conomique standard repose sur trois piliers, la maximisation de l’utilitĂ©, l’équilibre, et la rationalitĂ© des individus. En bref, les Ă©conomistes partent du principe que chaque individu a des prĂ©fĂ©rences – ce que l’on appelle l’utilitĂ© – et que, sur la base de ces prĂ©fĂ©rences, il va faire des choix selon la logique du "plus, c’est mieux". C’est la maximisation de l’utilitĂ©. Par exemple, les mĂ©nages aiment consommer le plus possible. Les entreprises, quant Ă  elles, veulent faire le plus de bĂ©nĂ©fices possibles. Quel que soit le cas de figure, la thĂ©orie Ă©conomique suppose que les individus prendront les meilleures dĂ©cisions possibles pour maximiser leur utilitĂ© – que ce soit en termes de consommation ou de profits. Enfin, derniĂšre assomption, une dĂ©cision ou transaction ne pourrait avoir lieu que lorsqu’il y a Ă©quilibre, c’est-Ă -dire que l’offre est Ă©gale Ă  la demande.Le problĂšme de cette approche est que la rĂ©alitĂ© est souvent beaucoup plus compliquĂ©e. Par exemple, tout le monde ne prend pas toujours la dĂ©cision la plus rationnelle. MĂȘme s’il est bien connu qu’un long trajet pour aller au travail rend malheureux et que l’argent ne fait pas forcĂ©ment le bonheur, nous sommes nombreux Ă  choisir de prendre un emploi loin de notre domicile car nous estimons que nous serons mieux payĂ©s et donc plus heureux. Les gens prennent donc souvent des dĂ©cisions qui vont Ă  l’encontre de la rationalitĂ©. L’économie de la complexitĂ©, justement, permet de prendre en compte ce type de
situation. A la diffĂ©rence de la thĂ©orie classique, nous cherchons Ă  comprendre comment les gens prennent vraiment leurs dĂ©cisions dans le monde rĂ©el, en tenant compte d’un maximum de paramĂštres susceptibles de peser dans la balance pour anticiper les effets de ces choix.Mais comment dĂ©terminez-vous les paramĂštres Ă  prendre en compte ? On imagine une infinitĂ© de possibilitĂ©s
ForcĂ©ment, cela requiert une certaine part de jugement, mais aussi la puissance des ordinateurs, car il faut intĂ©grer de nombreux paramĂštres. Il s’agit de sĂ©lectionner et compiler des donnĂ©es empiriques qui vont nous permettre de dĂ©terminer avec prĂ©cision comment les individus interagissent et comment ils prennent leurs dĂ©cisions. Sans prĂ©sumer, j’insiste, qu’ils feront forcĂ©ment le meilleur choix possible pour y parvenir. Pour cela, nous allons parler Ă  ceux qui seront amenĂ©s Ă  prendre ces dĂ©cisions – par exemple, un certain type de mĂ©nages - mais aussi interroger des psychologues pour comprendre l’impact de tel ou tel environnement sur le choix des individus, ou encore collecter des donnĂ©es dĂ©mographiques auprĂšs des organismes compĂ©tents pour tenir compte du niveau de richesse, de l’ñge, de la gĂ©ographie
 Une fois toutes ces informations agrĂ©gĂ©es au sein d’un programme informatique, nous allons procĂ©der Ă  des simulations pour voir comment les "agents" que nous Ă©tudions pourraient rĂ©agir Ă  tel ou tel Ă©vĂ©nement. Et le programme tourne, encore et encore, comme une boucle. Les agents prennent des dĂ©cisions, celles-ci ont un impact sur l’économie, laquelle peut donc gĂ©nĂ©rer de nouvelles informations, et ainsi de suite. Comme vous le voyez, cette approche est beaucoup plus souple et adaptĂ©e Ă  la rĂ©alitĂ© que la thĂ©orie traditionnelle.En 2008, les Ă©conomistes ont Ă©tĂ© contraints de simplifier la rĂ©alitĂ© pour rĂ©soudre leurs Ă©quationsDans votre ouvrage, vous donnez Ă  voir les progrĂšs que pourrait accomplir l’économie avec cette mĂ©thode en faisant l’analogie avec les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques
Oui, car l’évolution des prĂ©visions en la matiĂšre est tout simplement fascinante ! Jusqu’en 1980, celles-ci Ă©taient Ă©tablies en Ă©tudiant des situations mĂ©tĂ©orologiques passĂ©es similaires Ă  ce qui Ă©tait observĂ© dans le prĂ©sent, avec une grande part de subjectivitĂ© et l’application de quelques rĂšgles empiriques. Le problĂšme, lĂ  aussi, n’était pas que les prĂ©visionnistes Ă©taient mauvais. Mais que leur mĂ©thode Ă©tait intrinsĂšquement limitĂ©e. Puis John Von Neumann, le pĂšre des ordinateurs, a mis au point un modĂšle de prĂ©vision numĂ©rique, dont la pertinence dĂ©pendait de la puissance informatique, de la prĂ©cision et de la granularitĂ© des mesures mĂ©tĂ©orologiques incorporĂ©es dans les simulations. En somme, la plus-value de son modĂšle tenait au fait qu’il partait d’informations dĂ©taillĂ©es pour en dĂ©duire une tendance globale. Ce n’était pas le cas jusqu’alors.Pour faire des prĂ©visions Ă©conomiques pertinentes, nous devons faire quelque chose de similaire. De la mĂȘme façon que les mĂ©tĂ©orologues prennent aujourd’hui en compte un grand nombre de mesures diffĂ©rentes pour dĂ©terminer le temps qu’il fait dans les Rocheuses amĂ©ricaines ou dans les Alpes, les Ă©conomistes doivent commencer par prendre des mesures Ă©conomiques approfondies et granulaires pour faire des prĂ©visions rĂ©alistes.Mais je fais aussi cette analogie pour une deuxiĂšme raison : il a fallu plus de trente ans pour que la mĂ©thode de Von Neumann ne modifie drastiquement la qualitĂ© des prĂ©visions mĂ©tĂ©o. Mais lorsqu’elle s’est imposĂ©e, elle a tout changĂ© car celle-ci nous donne une meilleure capacitĂ© de planification, ce qui prĂ©sente d’énormes avantages Ă©conomiques pour l’aviation, le transport maritime, la gestion des ouragans et bien d’autres activitĂ©s humaines. Aujourd’hui, il existe mĂȘme une sorte de "loi de Moore" pour les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques qui dit que tous les dix ans, les prĂ©visions mĂ©tĂ©orologiques pour un nombre donnĂ© de jours deviennent aussi bonnes qu’il y a dix ans pour un jour de moins. C’est-Ă -dire que les
prĂ©visions Ă  cinq jours sont aujourd’hui aussi bonnes que les prĂ©visions Ă  quatre jours d’il y a dix ans. Pour que l’économie de la complexitĂ© devienne la rĂ©fĂ©rence, je ne pense pas qu’il faudra 30 ans, mais probablement 5 Ă  10 ans. Mais il y a urgence, car les crises qui affectent le monde sont de plus en plus complexes. Il faut donc y rĂ©pondre avec une mĂ©thode prenant en compte cette complexitĂ©.Un exemple de crise complexe est celle des subprimes de 2008. A l’époque, mĂȘme les modĂšles macroĂ©conomiques les plus sophistiquĂ©s des banques centrales avaient Ă©chouĂ© Ă  l’anticiper. A ce jour, de nombreux Ă©conomistes dĂ©battent d’ailleurs encore de ses causes. Mais selon vous, l’économie de la complexitĂ© aurait pu permettre d’y voir plus clair
En effet. En 2008, la situation Ă©tait d’une telle complexitĂ© qu’elle demandait de prendre en compte de nombreux facteurs. Ce qu’un modĂšle classique ne peut pas faire. A l’époque, les Ă©conomistes ont donc Ă©tĂ© contraints de simplifier la rĂ©alitĂ© pour rĂ©soudre leurs Ă©quations. C’est pourquoi, comme me l’a racontĂ© Simon Potter, l’ancien directeur de la recherche Ă©conomique Ă  la Fed de New York, lorsque la Fed a tentĂ© de vĂ©rifier ce qui se produirait en cas de chute de 20 % des prix de l’immobilier, ses modĂšles ont conclu que cela ne reprĂ©senterait pas grand-chose
 Et puis la crise est arrivĂ©e et la bulle immobiliĂšre a Ă©clatĂ©. Dans mon livre, je cite l’ex-prĂ©sident de la Banque centrale europĂ©enne, Jean-Claude Trichet, qui, Ă  l’époque, avait admis s’ĂȘtre senti "abandonnĂ© par les outils [Ă©conomiques] traditionnels". Je pense qu’il avait raison. En fait, hormis quelques voix dans le dĂ©sert, personne ou presque n’avait anticipĂ© la possibilitĂ© que les propriĂ©taires et les entreprises fassent dĂ©faut sur les emprunts qu’ils avaient contractĂ©s.J’en arrive donc Ă  l’économie de la complexitĂ©. Peu aprĂšs la crise financiĂšre de 2008, mon Ă©quipe a construit un modĂšle du marchĂ© immobilier de Washington reposant sur la simulation de l’achat et de la vente de maisons, que les agents immobiliers et les banques aient dĂ©cidĂ© d’accorder ou non des prĂȘts aux mĂ©nages. Nous avons intĂ©grĂ© une sĂ©rie d’informations dĂ©taillĂ©es provenant des autoritĂ©s fiscales et du recensement amĂ©ricain, sur les transactions, les prĂȘts, le type de maison - luxueuse ou non – les mĂ©nages, etc. Cela nous a permis d’effectuer des simulations basĂ©es sur diffĂ©rents scĂ©narios. Lorsque la politique de remboursement de prĂȘt Ă©tait trop laxiste, nous obtenions la formation d’une bulle financiĂšre. Mais quand celle-ci Ă©tait plus stricte, nous Ă©vitions la crise. Alors oui, on aurait pu voir venir la bulle immobiliĂšre.Quelques personnes ont tout de mĂȘme perçu les dangers d’un Ă©ventuel effondrement du marchĂ© immobilier
Oui, mais personne n’a vu la crise financiĂšre mondiale qu’il provoquerait. Le problĂšme Ă©tait que les institutions financiĂšres du monde entier dĂ©tenaient toutes des titres adossĂ©s Ă  des crĂ©ances hypothĂ©caires amĂ©ricaines, qui Ă©taient considĂ©rĂ©s comme un investissement sĂ»r et rentable. Lorsque le marchĂ© immobilier s’est effondrĂ©, la valeur des titres adossĂ©s Ă  des crĂ©ances hypothĂ©caires a chutĂ©, ce qui a mis Ă  mal les bilans de toutes les grandes banques et a eu pour effet de tarir les prĂȘts et de paralyser l’économie. Il s’agissait d’un problĂšme systĂ©mique, du type de ceux que les modĂšles traditionnels ont du mal Ă  traiter, mais que les modĂšles de l’économie de la complexitĂ© traitent facilement. Si nous avions disposĂ© de tels modĂšles, je pense que nous aurions pu prĂ©voir ce qui allait arriver, ce qui aurait peut-ĂȘtre permis d’éviter que les choses ne se passent aussi mal.Pendant la pandĂ©mie de Covid, vous avez dĂ©veloppĂ© un modĂšle pour le gouvernement britannique et prĂ©dit avec succĂšs le coĂ»t Ă©conomique pour le PIB et l’impact sur l’économie. A savoir un impact de 21,5 % du PIB au deuxiĂšme trimestre 2020 - contre 22,1 %, ce qui s’est finalement produit. Vos prĂ©visions Ă©taient meilleures que celles de la Banque d’Angleterre
C’est un bon exemple
de ce que je vous disais plus tĂŽt : alors que l’approche traditionnelle repose sur l’idĂ©e que l’économie revient toujours Ă  l’équilibre, ici, le choc a Ă©tĂ© si rapide et brutal que cette hypothĂšse a volĂ© en Ă©clat. Alors comment s’y est-on pris ? Le dĂ©fi Ă©tait de prendre en compte toute l’hĂ©tĂ©rogĂ©nĂ©itĂ© des chocs provoquĂ©s par la propagation de la maladie dans les diffĂ©rents secteurs et la maniĂšre dont ils allaient interagir entre eux. En fait, nous avons trouvĂ© un tableau indiquant la distance qui sĂ©pare les employĂ©s les uns des autres dans chaque profession rĂ©pertoriĂ©e. Puis, nous avons supposĂ© que si les personnes Ă©taient Ă©loignĂ©es de moins de deux mĂštres, elles ne pourraient pas se rendre au travail. AprĂšs avoir intĂ©grĂ© d’autres hypothĂšses de ce type, nous avons pu prĂ©dire avec prĂ©cision l’ampleur du choc initial dans chaque secteur.Notre modĂšle de prĂ©vision de la propagation du choc dans l’économie Ă©tait alors trĂšs simple : industrie par industrie, nous nous sommes demandĂ© si chacune disposait de la main-d’Ɠuvre nĂ©cessaire, des intrants essentiels Ă  la production de l’industrie et de la demande pour cette production. Par exemple, s’il s’agissait d’une entreprise de l’industrie sidĂ©rurgique, il fallait s’assurer que les matĂ©riaux nĂ©cessaires, le fer, l’énergie, le charbon, seraient disponibles. Mais nous ne nous prĂ©occupions pas des intrants optionnels, comme les consultants en management.De plus, nous avons eu la chance de disposer d’une estimation de l’Office of Management and Budget des États-Unis concernant l’impact d’une pandĂ©mie de grippe sur la demande de biens, qui s’est avĂ©rĂ©e ĂȘtre une bonne estimation de ce qui s’est passĂ© dans le cadre du Covid. Jour aprĂšs jour, nous avons ainsi vĂ©rifiĂ© si chaque secteur avait de la main-d’Ɠuvre, des intrants et de la demande ; comme la plupart des secteurs produisent des biens qui sont des intrants pour d’autres secteurs, cela nous a permis de suivre la façon dont les chocs circulaient dans l’économie et interagissaient les uns avec les autres. C’est ce qui nous a permis de faire des prĂ©visions prĂ©cises dĂšs le dĂ©but de la pandĂ©mie.L’une de vos prĂ©dictions les plus surprenantes concerne la lutte contre le changement climatique. Selon vous, d’ici Ă  peine trente ans, nous pourrions ĂȘtre passĂ©s Ă  une Ă©nergie presque exclusivement verte, sans Ă©missions de carbone. Et ce, en Ă©conomisant de l’argent. Vous allez en Ă©tonner plus d’un
Tout le monde s’accorde sur un point : pour lutter efficacement contre le changement climatique, il va nous falloir changer la façon dont nous produisons de l’énergie. Ce qui implique d’identifier et d’investir dans les technologies qui pourraient remplacer le plus rapidement possible les combustibles fossiles et ce, Ă  moindre coĂ»t, pour faire la transition Ă©nergĂ©tique le plus tĂŽt et le moins cher possible. Ironiquement, l’une des mĂ©thodes que mon Ă©quipe et moi-mĂȘme avons utilisĂ©e pour rĂ©pondre Ă  ce problĂšme relĂšve davantage du bon sens que de l’économie de la complexitĂ©. A savoir examiner le dĂ©ploiement et le coĂ»t des transitions technologiques passĂ©es, des tĂ©lĂ©phones fixes aux tĂ©lĂ©phones portables, des canaux aux chemins de fer
 Ainsi, une tendance s’est dĂ©gagĂ©e : plus une technologie est produite, plus elle s’amĂ©liore, et plus ses coĂ»ts baissent de x pour cent. Le pourcentage dĂ©pendant de la technologie en question.Il devient nĂ©cessaire d’effectuer un changement radical. Je dirais mĂȘme une rĂ©volution. Sans quoi nous continuerons d’ĂȘtre Ă  la peine malgrĂ© les dĂ©fis majeurs qui se posent aujourd’hui.Partant de lĂ , nous avons ensuite observĂ© l’évolution de la production – donc l’amĂ©lioration - de diffĂ©rentes sources d’énergie au fil du temps. Et voilĂ  ce que nous avons constatĂ© : contrairement aux combustibles fossiles ou l’énergie nuclĂ©aire (https://www.lexpress.fr/economie/nucleaire-le-retour-en-grace-retrouvez-tous-nos-contenus-AHKHMRCODFDS3GT3JPNB3GVZMU/?auth=fd14f1142c), l’énergie solaire, elle, s’amĂ©liore trĂšs rapidement avec le temps. Ainsi, alors que
le coĂ»t des combustibles fossiles tels que le pĂ©trole, le charbon et le gaz est restĂ© relativement constant depuis plus d’un siĂšcle, le coĂ»t de l’électricitĂ© solaire photovoltaĂŻque, qui Ă©tait trĂšs Ă©levĂ© lors de sa premiĂšre utilisation en 1958, a Ă©tĂ© divisĂ© par plus de 10 000 depuis lors. Plus gĂ©nĂ©ralement, le coĂ»t de l’énergie solaire et des batteries a baissĂ© de maniĂšre exponentielle, Ă  raison de 10 % chaque annĂ©e
 Celui de l’énergie Ă©olienne un peu moins vite – plutĂŽt 6 % par an – mais Ă  la diffĂ©rence des combustibles fossiles, leur prix baisse pour tous. MĂȘme s’il peut y avoir des variations, lorsqu’une technologie amorce une tendance exponentielle, elle la poursuit gĂ©nĂ©ralement. A partir de lĂ , il est possible de classer les technologies et voir ce qu’elles devraient coĂ»ter Ă  l’avenir. Et permettez-moi de vous dire que l’un des principaux enseignements de nos recherches en la matiĂšre est que le coĂ»t du renouvelable pourrait bien ĂȘtre bien moins Ă©levĂ©, Ă  l’avenir, que ce que certains imaginent
Vous avez justement testĂ© trois scĂ©narios
Tout Ă  fait. Le premier est celui d’une transition rapide oĂč nous maintiendrions pendant dix ans le rythme exponentiel actuel de dĂ©ploiement des Ă©nergies renouvelables. Les coĂ»ts chuteraient donc trĂšs rapidement, les capacitĂ©s de stockage seraient de plus en plus importantes, de sorte que le renouvelable remplacerait les combustibles fossiles d’ici 20 ans. Le second est celui d’une transition lente oĂč nous ralentirions le dĂ©ploiement des Ă©nergies renouvelables. Leurs coĂ»ts continueraient Ă  ĂȘtre plus Ă©levĂ©s que celui des Ă©nergies fossiles pendant plus longtemps, si bien que ces derniĂšres continueraient Ă  avoir le dessus durablement. En outre, nous avons aussi mis au point un scĂ©nario oĂč il n’y aurait pas de transition, c’est-Ă -dire que les proportions de chaque Ă©nergie resteraient les mĂȘmes, avec une croissance constante de 2 % de chaque source d’énergie (le taux auquel l’utilisation d’une Ă©nergie a augmentĂ© pendant de nombreuses annĂ©es dans le monde). Lorsque nous appliquons nos mĂ©thodes de prĂ©vision des coĂ»ts Ă  ces trois scĂ©narios, cela donne quelque chose de surprenant : lĂ  oĂč le monde fait le plus d’économies, c’est dans le scĂ©nario d’une transition rapide. En clair : notre approvisionnement Ă©nergĂ©tique se ferait presque exclusivement sans Ă©missions de carbone, et d’ici vingt-cinq ans, les coĂ»ts de ces Ă©nergies, donc du solaire, de l’éolien, seraient moins chers que jamais. Pour vous donner un ordre d’idĂ©e, si nous faisions la transition rapide, nous Ă©conomiserions
 12 000 milliards de dollars par rapport Ă  une absence de transition.Dans votre ouvrage, vous vous montrez optimiste quant Ă  la capacitĂ© de votre modĂšle Ă  rĂ©duire les inĂ©galitĂ©s dans le monde
 Ambitieux !J’ai de bonnes raisons de croire que l’économie de la complexitĂ© peut nous permettre de mieux apprĂ©hender les effets secondaires gĂ©nĂ©rĂ©s par certaines politiques. Car Ă  la diffĂ©rence des modĂšles classiques qui, je le rappelle, partent du principe que chacun maximise son utilitĂ© donc considĂšre au fond qu’il n’y a que des gagnants, nous partons du principe qu’un systĂšme Ă©conomique peut aussi produire des perdants. Je vous donne un exemple : lorsque des banques centrales vont acheter des obligations pour contrĂŽler les taux d’intĂ©rĂȘt, cela peut effectivement permettre d’atteindre des objectifs macroĂ©conomiques, donc stimuler l’économie. Mais si nos modĂšles classiques sont capables d’apprĂ©hender ce type d’équations, ils vont cependant peiner Ă  prendre en compte les effets secondaires indĂ©sirables qui en dĂ©coulent, par exemple le fait que si vous abaissez les taux d’intĂ©rĂȘt, vous stimulez le marchĂ© boursier mais cela ne change rien pour les pauvres. Cela accroĂźt donc les inĂ©galitĂ©s et aggrave la situation d’une partie de la population.Avec l’économie de la complexitĂ©, cependant, nous pourrions prendre en compte les implications d’une politique pour toutes les composantes d’une sociĂ©tĂ©. En particulier, en utilisant ce que nous
Incendies de Los Angeles : "Pour Donald Trump, l’environnement n’a aucune valeur autre que financiĂšre"
https://www.lexpress.fr/environnement/incendies-de-los-angeles-pour-donald-trump-lenvironnement-na-aucune-valeur-autre-que-financiere-QJ7Y7ZGRWNGBRBL6H5655I3D5I/

Alors que les incendies qui ravagent la Californie, et particuliĂšrement Los Angeles (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-deux-infographies-pour-comprendre-lampleur-inedite-de-la-catastrophe-MJNBE3MJF5EYHAFVQM5DO7FGHM/), ont dĂ©jĂ  provoquĂ© la mort de seize personnes et entraĂźnĂ© l’évacuation de plus de 180 000 habitants, le prĂ©sident Ă©lu Donald Trump (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/face-a-donald-trump-ces-trois-reponses-que-lue-doit-imperativement-donner-EDTDJTLE5RGMHI5M6F3CTJPOYM/) s’en est pris aux dirigeants dĂ©mocrates de cet Etat de l’ouest des Etats-Unis. Sur son rĂ©seau Truth Social, il a affirmĂ© que la rĂ©gion manquait d’eau Ă  cause des politiques environnementales menĂ©es et que l’eau de pluie serait dĂ©tournĂ©e pour protĂ©ger un "poisson inutile". De fausses informations Ă©galement relayĂ©es par le milliardaire Elon Musk (https://www.lexpress.fr/monde/elon-musk-donald-trump-et-le-doge-les-premiers-pas-du-projet-fou-pour-sabrer-les-depenses-publiques-UQJIVYULRRBEJFME5WBN6HMLRQ/), proche du RĂ©publicain, et qui figurera dans son nouveau gouvernement.Leur rĂ©action n’étonne guĂšre Christophe Roncato, maĂźtre de confĂ©rences en Ă©tudes amĂ©ricaines Ă  l’UniversitĂ© Grenoble Alpes, spĂ©cialiste d’histoire environnementale et d’écologie industrielle. Ce chercheur, qui Ă©tudie la transition Ă©nergĂ©tique de la Californie, a vĂ©cu dans la rĂ©gion dans les annĂ©es 1990, avant d’y retourner rĂ©guliĂšrement pour son travail au cours des annĂ©es 2010. Pendant ces pĂ©riodes, il a assistĂ© Ă  l’allongement de la saison des incendies, une des consĂ©quences du changement climatique (https://www.lexpress.fr/economie/changement-climatique-causes-consequences_1492154.html). Il porte un regard lucide sur le discours "simplifiĂ© Ă  l’extrĂȘme" des deux hommes, et Ă©voque l’avenir des politiques climatiques amĂ©ricaines sous le second mandat de Donald Trump.L’Express : Donald Trump n’est mĂȘme pas encore en poste qu’il dĂ©clenche dĂ©jĂ  une premiĂšre controverse en relayant de fausses informations et en rejetant toute la responsabilitĂ© sur Gavin Newsom, le gouverneur dĂ©mocrate de Californie
Christophe Roncato : C’est sa stratĂ©gie ! Pourquoi ne pas accuser le voisin
 Donald Trump souffle constamment le chaud et le froid, et plutĂŽt le chaud d’ailleurs. J’en retiens deux choses. La premiĂšre, le fond de l’affaire : si on dĂ©passe son cĂŽtĂ© fantasque, les enjeux socio-Ă©cologiques sont pour lui triviaux. Dans l’esprit de Trump, l’économie et l’écologie sont dĂ©simbriquĂ©es. En cela, il s’inscrit dans une tradition qui trouve ses racines chez certains Ă©conomistes du XVIIIe siĂšcle pour qui les "richesses sont inĂ©puisables". Cette tradition nourrit encore la pensĂ©e nĂ©olibĂ©rale actuelle, dont il est l’hĂ©ritier. L’environnement n’a pour lui aucune valeur autre que financiĂšre.La seconde : il y a beaucoup Ă  apprendre sa gestion des catastrophes naturelles lors de son premier mandat. Entre 2017 et 2020, on dĂ©nombre au moins quatre catastrophes d’ampleur : en 2018, la Californie est touchĂ©e par d’importants feux ; l’État de Washington en 2020 ; et en 2017, l’ouragan Maria s’abat avec une rare violence sur Puerto Rico. Ces deux Etats dĂ©mocrates et l’Etat libre associĂ© qu’est Puerto Rico ne soutenant pas Trump, celui-ci retarde volontairement l’envoi des aides financiĂšres d’urgence. Il a tout fait pour qu’elles n’arrivent pas, ou pas entiĂšrement. A l’inverse, lorsque l’ouragan Michael heurte la Floride en 2018, Trump dĂ©bloque immĂ©diatement la totalitĂ© des fonds d’urgence en insistant sur le fait que la Floride avait votĂ© Ă  90 % pour lui. Cette politique clientĂ©liste rĂ©sume bien son fonctionnement. Si cela le sert, ou si on l’a servi au prĂ©alable, via un vote par exemple, il avance bras
ouverts. Mais s’il n’y retrouve pas ses intĂ©rĂȘts, c’est bien plus compliquĂ©.Elon Musk a aussi minimisĂ© le rĂŽle du changement climatique dans les incendies de Los Angeles. Que peut donner ce duo pour la politique environnementale des Etats-Unis sous le deuxiĂšme mandat de Donald Trump ? La poursuite de cette politique de "clientĂ©lisme climatique" ?ComplĂštement. Deux remarques. En 2016, Donald Trump a Ă©tĂ© un peu surpris par sa victoire et n’était pas rĂ©ellement prĂ©parĂ©. Les premiĂšres semaines ont passĂ© sans la moindre confĂ©rence de presse. Mais cette fois, il est en ordre de bataille. On n’est pas encore le 20 janvier qu’il a dĂ©jĂ  mis tout le monde en place. Il va ĂȘtre plus efficace et exĂ©cuter son programme de maniĂšre beaucoup plus rapide et profonde. Il a dĂ©jĂ  placĂ© une grande partie de ses pions - pions qui sont vraiment Ă  sa botte. C’est ce qui m’inquiĂšte le plus. Lors de Trump 1, on avait des personnes comme Mike Pence (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/etats-unis-le-republicain-mike-pence-jette-leponge-pour-la-presidentielle-2024-SSOOTLSFHNCLTKUJUNAZHXAH3Q/) qui servaient de garde-fous ; notamment sur les Ă©pisodes que j’ai Ă©voquĂ©s plus haut, l’exemple des feux en Californie. Sous l’administration Trump 2, il est fort probable que ces garde-fous disparaissent.Ensuite, la prĂ©paration du second mandat est bien diffĂ©rente. Les postes clĂ©s de la future administration (https://www.lexpress.fr/environnement/derriere-donald-trump-linquietant-deluge-de-messages-anti-science-de-ses-futurs-ministres-CPYWVKSG7BASJKETPGMDXGYBYM/) sont dĂ©jĂ  pourvus. A la tĂȘte de l’Agence de protection de l’environnement des États-Unis (EPA), c’est Lee Zeldin, qui est issu des Ă©nergies fossiles et qui est en faveur d’un affaiblissement des lois environnementales. Au dĂ©partement de l’Energie, c’est Chris Wright, PDG du pĂ©trolier Liberty Energy, un climatosceptique notoire. Ils vont batailler pour dĂ©rĂ©guler un maximum. L’économie est totalement hors sol. Tout se passe comme si l’économie et l’écologie Ă©voluaient dans deux sphĂšres diffĂ©rentes, comme si aucune matiĂšre premiĂšre n’intervenait dans les chaĂźnes de production et de consommation. Incroyable, non ?Face Ă  la recrudescence des catastrophes climatiques, combien de temps Donald Trump ou Elon Musk peuvent-ils rester sur cette ligne de dĂ©ni ?Ils avancent un agenda Ă  marche forcĂ©e et n’ont que faire de la science. S’il y a une catastrophe et que l’État est majoritairement rĂ©publicain, je pense qu’ils dĂ©bloqueront rapidement des aides. Et puis Ă  l’inverse, on ira dire Ă  des gens comme Gavin Newsom, donc des DĂ©mocrates, qu’ils ont mal gĂ©rĂ© leurs affaires. On le voit actuellement avec les feux de Los Angeles, Trump accuse Newson d’avoir mal gĂ©rĂ© la ressource en eau. On entend aussi souvent l’argument d’une mauvaise gestion des coupes forestiĂšres, qui laissent Ă©normĂ©ment de vĂ©gĂ©tation susceptible d’alimenter les feux
 Comme toujours, que ce soit Donald Trump ou Elon Musk, tout est simplifiĂ© Ă  l’extrĂȘme. LĂ  oĂč on pourrait s’interroger sur les dynamiques de long terme qui alimentent la crise Ă©cologique, sur les politiques publiques, sur les choix en matiĂšre d’urbanisme, on se rĂ©pand en invectives. @lexpress (https://www.tiktok.com/@lexpress?refer=embed) 2024 est officiellement l'annĂ©e la plus chaude enregistrĂ©e sur Terre. #sinformersurtiktok (https://www.tiktok.com/tag/sinformersurtiktok?refer=embed) #apprendreavectiktok (https://www.tiktok.com/tag/apprendreavectiktok?refer=embed) #newsattiktok (https://www.tiktok.com/tag/newsattiktok?refer=embed) ♬ original sound - L’Express (https://www.tiktok.com/music/original-sound-7458292991938661153?refer=embed) Cela augure-t-il de relations compliquĂ©es entre l’Etat fĂ©dĂ©ral et la Californie, dĂ©jĂ  trĂšs critique du prĂ©sident Ă©lu lors de son premier mandat ?En Ă©coutant Gavin Newsom rĂ©agir aux propos de Donald Trump, on sent qu’il est exaspĂ©rĂ©. Il va y avoir des tensions. Mais il est Ă©vident que ces gouverneurs et leurs administrations misent sur la marge de
manƓuvre assez importante qu’ils ont Ă  l’échelle de leur Etat.D’autres problĂšmes se poseront sĂ»rement. L’exemple des assurances est intĂ©ressant. En Californie, certains assureurs se sont retirĂ©s depuis deux ans et le gouvernement fĂ©dĂ©ral est censĂ© prendre la suite. Sur un feu de cette taille, qui a l’impact d’un ouragan – on parle de 50 milliards de dollars de dĂ©gĂąts -, c’est Washington qui devrait prendre la relĂšve. Mais la somme est telle que l’on peut se demander si le gouvernement fĂ©dĂ©ral sera en mesure de la dĂ©bloquer. Et quid des choix de Trump dans un tel contexte ? Il me semble probable que Trump 2 renforce encore plus les injustices sociales et environnementales.La Californie, fortement touchĂ©e par ces feux, a paradoxalement la rĂ©putation d’ĂȘtre plutĂŽt une bonne Ă©lĂšve de la transition Ă©nergĂ©tique
Historiquement, c’est un des tout premiers États Ă  se positionner sur les questions environnementales. Dans les annĂ©es 1880 dĂ©jĂ , les premiĂšres rĂ©glementations sur le sujet apparaissent : on interdit par exemple l’extraction hydraulique qui causait des dĂ©gĂąts majeurs en ravageant des bassins versants entiers. Dans le domaine du transport, pensons Ă©galement, plus tard, aux pots catalytiques, expĂ©rimentĂ©s dans le laboratoire californien et qui ont ensuite fait florĂšs Ă  l’échelle nationale et internationale.Mais on est aussi au cƓur d’un paradoxe, avec cet État qui a la force de frappe Ă©conomique d’un pays. Quand on regarde le scĂ©nario de transition de la Californie, certes trĂšs ambitieux et Ă©laborĂ© par des experts, on peut s’interroger sur les choix qui le soutiennent. Typiquement tout ce qui relĂšve des besoins en matiĂšres premiĂšres, pourtant essentiels Ă  une transition juste, n’est pas pris en compte. Les ressources en mĂ©taux ne sont pas quantifiĂ©es, les externalitĂ©s liĂ©es Ă  l’extraction de ces ressources ne sont pas identifiĂ©es. A certains Ă©gards, la Californie oublie elle aussi que l’économie et l’écologie sont intimement imbriquĂ©es.
Radio Nostalgie, ça plane pour elle : les secrets de la deuxiÚme antenne musicale de France
https://www.lexpress.fr/societe/radio-nostalgie-les-secrets-dune-reussite-inattendue-2A7IV37G4FCA7GY33RDAPJAZBY/

Petit matin d’hiver, semaine de rentrĂ©e scolaire. The Cure et Daniel Balavoine (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355) en guise de rĂ©veil. Douche au son de Love Is in the Air. Rapide dĂ©tour par l’actualitĂ©, la mort de Jean-Marie Le Pen (https://www.lexpress.fr/culture/musique/anniversaire-de-la-mort-de-balavoine-daniel-se-foutait-de-la-celebrite_1752908.html?auth=30e51bc355), les soldes, le dĂ©part de Didier Deschamps, la mĂ©tĂ©o, dĂ©finitivement pas terrible, surtout dans le nord de la France. On ne s’attarde pas, quatre minutes maximum, le temps d’un cafĂ©, Ă  peine d’une tartine, on enchaĂźne avec Indochine et leur Trois nuits par semaine, une petite tranche de publicitĂ©, place Ă  Whitney Houston. Pendant que les antennes gĂ©nĂ©ralistes rĂ©veillent leurs auditeurs Ă  coups de chroniques, interviews, dĂ©bats, d’invitĂ©s politiques ou Ă©conomiques qui dĂ©crivent un monde au bord du gouffre, Radio Nostalgie dĂ©cline une partition bien Ă  elle, faite de "musique et de bonne humeur". De la chanson, de la chanson et encore de la chanson. Mais pas n’importe laquelle. Essentiellement puisĂ©e parmi les titres les plus connus des annĂ©es 1980. Et ça marche. De mieux en mieux.Les grincheux, qui se piquent de branchitude musicale ou sont atteints de snobisme aigu, pincent le nez Ă  l’évocation d’une radio au nom qui sent bon la France d’avant. Mais les chiffres sont lĂ , implacables. Chaque jour, "Nosta", comme la dĂ©signe Xavier Laissus Pasqualini, son patron depuis douze ans, rassemble 3,6 millions d’auditeurs et la matinale de Philippe et Sandy, 1,4 million. La lĂ©gĂšre inflexion de la derniĂšre mesure MĂ©diamĂ©trie (-50 000 auditeurs par rapport Ă  la mĂȘme pĂ©riode de 2023) n’y change pas grand-chose : Nostalgie est la deuxiĂšme antenne musicale de France, juste derriĂšre NRJ. "Dans un univers oĂč les acteurs se multiplient, oĂč les audiences se divisent plus qu’elles n’augmentent, il est remarquable qu’un mĂ©dia historique parvienne Ă  construire de l’audience", applaudit Frank Lanoux, historique de la bande FM, qui a coordonnĂ© le Dictionnaire amoureux de la radio (Plon).Tout sauf "parisienne"Ces derniĂšres annĂ©es, Nostalgie a su capter les envies de l’époque, entre soif de lĂ©gĂšretĂ© et besoin de proximitĂ©. Peu importe que ses studios se trouvent au pied de la tour Eiffel, peu importe qu’elle soit premiĂšre en Ile-de-France, Nostalgie se veut tout sauf "parisienne". Xavier Laissus Pasqualini le rĂ©pĂšte Ă  l’envi, Ă  chaque entretien qu’il accorde. Dans sa bouche, le terme "parisien" n’a aucune portĂ©e gĂ©ographique, il dĂ©signe ceux qui sont "loin du quotidien des auditeurs". Nostalgie dispose de trente dĂ©crochages locaux. Et pour parfaire son image de "radio du coin de la rue", ses animateurs, Ă  l’instar de Philippe et Sandy, sont trĂšs Monsieur et Madame Tout-le-Monde. Depuis le 10 janvier, Jean-Luc Reichmann, visage tĂ©lĂ©visuel familier des Z’amours et des 12 coups de midi, y occupe aussi une tranche tous les vendredis. Mot d’ordre pour tous : simplicitĂ© et convivialitĂ©.A l’antenne, les animateurs souhaitent bon courage Ă  Paul et Lucie, qui sont "aides Ă  la personne dans le Maine-et-Loire et se lĂšvent tĂŽt", ils remercient John et Lindsay qui, "depuis les quatre coins de la France", suivent la radio sur les rĂ©seaux sociaux. Entre deux jeux permettant de gagner des places de concert ou un dĂźner avec une star, les auditeurs sont invitĂ©s Ă  raconter ce qui les mettait de bonne humeur Ă  l’école. Le sujet est sans risque, les anecdotes nombreuses. On Ă©voque le passage Ă  la boulangerie pour le goĂ»ter, Madame Ferris, la dame si gentille qui servait Ă  la cantine. On se moque (gentiment) de celui qui aimait essuyer le tableau avec la vieille Ă©ponge moisie, on parle corde Ă  sauter
et Ă©lastique, odeur de la polycopieuse et du pot de colle blanche. L’effet "madeleine de Proust" fonctionne Ă  plein. De l’autre cĂŽtĂ© du poste, on se surprend Ă  sourire.InstabilitĂ© Ă  l’international, absence de visibilitĂ© politique en France (https://www.lexpress.fr/politique/michel-barnier-face-a-la-motion-de-censure-nos-recits-et-analyses-de-lactualite-politique-JLLSTL242FESVI2IGYN5RJOZZY/), faits divers angoissants
 Nostalgie incarne un monde familier et rassurant dans un univers qui ne l’est pas. Avec une ambition modeste : amener ses auditeurs Ă  chantonner une ritournelle Ă©vocatrice des bons moments de leur vie. En dĂ©cidant, il y a quelques annĂ©es, de rajeunir sa sĂ©lection musicale pour en Ă©carter les titres des annĂ©es 1960 ou 1970 et se concentrer sur les annĂ©es 1980, la radio a trouvĂ© la martingale. Pour les quinquas qui ont grandi dans ces annĂ©es-lĂ , un titre de MylĂšne Farmer, de Jean-Jacques Goldman ou de Queen ravive le souvenir d’un premier amour, d’une bande de copine ou d’un concert mythique. Les premiĂšres mesures des DĂ©mons de minuit, de Nuit de folie ou d’Eve, lĂšve-toi rĂ©veillent les images d’un mariage, d’un anniversaire ou d’une soirĂ©e d’étĂ©. On oublie que les annĂ©es 1980 ont aussi Ă©tĂ© celles de l’émergence du sida, du chĂŽmage de masse et des premiers attentats pour n’en garder que les photos sĂ©pia d’une Ă©poque heureuse, celle oĂč la famille Ă©tait encore soudĂ©e, oĂč tout Ă©tait encore possible, un temps de l’insouciance que quelques notes suffisent Ă  raviver.Une antenne au goĂ»t sucrĂ© de l’enfanceParce que les quinquas, dĂ©sormais parents, ont imposĂ© leur bande-son Ă  leurs enfants, Nostalgie est aussi la frĂ©quence la mieux partagĂ©e dans le cercle familial ou amical. La marque dĂ©passe allĂšgrement les frontiĂšres qui lui ont Ă©tĂ© dĂ©signĂ©es au sein du groupe NRJ, auquel elle appartient depuis la fin des annĂ©es 1990. Sur le papier, la rĂ©partition des rĂŽles y est claire : Ă  NRJ, le public jeune, Ă  ChĂ©rie FM, celui des jeunes adultes, Ă  Nostalgie, celui des adultes. Mais Ă  l’exception des allergiques Ă  la publicitĂ©, Nostalgie sĂ©duit dans toutes les tranches de la population : 13 % de ses auditeurs ont moins de 30 ans et 35 % moins de 50 ans.Preuve qu’elle est une radio familiale, elle connaĂźt un net regain de succĂšs en Ă©tĂ©, lors des vacances et des soirĂ©es qui s’éternisent autour du barbecue, mais aussi les 24 ou le 31 dĂ©cembre avec une Ă©coute en streaming qui double ou triple pour les rĂ©veillons. Peu importe que les plus jeunes n’aient pas grandi avec Confidence pour confidence, Libertine, Sweet Dreams ou I’m Still Standing - les quatre chansons les plus programmĂ©es Ă  l’antenne -, peu importe qu’ils les apprĂ©cient ou les dĂ©testent sur un plan artistique, l’essentiel est qu’elles ont le goĂ»t sucrĂ© de l’enfance, des tubes chantĂ©s Ă  tue-tĂȘte sur la route des vacances et des bals du 14 Juillet.La radio n’est pas seule concernĂ©e par le retour en grĂące de la nostalgie. A l’initiative de ceux qui y voient un intĂ©rĂȘt commercial ou qui se veulent Ă  l’avant-garde de la mode ou la culture, l’engouement pour les pastilles vintage de l’Institut national de l’audiovisuel, le succĂšs des rediffusions d’émissions de tĂ©lĂ© comme Le Juste Prix ou le Bigdil ou les tentatives de faire revivre les R5 ou les 4L en version Ă©lectrique tĂ©moignent d’un attachement renouvelĂ© au monde d’hier. Etonnante Ă©volution pour une notion souvent dĂ©criĂ©e. "Au XVIIe siĂšcle, le mot a Ă©tĂ© créé pour dĂ©signer la maladie qui frappait ceux qui quittaient leur ancrage spatial. Aujourd’hui, dans un monde de progrĂšs technologique, elle est frĂ©quemment perçue comme rĂ©gressive, comme Ă  contretemps", note l’historien Thomas Dodman, professeur Ă  l’universitĂ© Columbia Ă  New York et auteur de Nostalgie, histoire d’une Ă©motion mortelle (Seuil).UtilisĂ©e par les plus conservateurs des politiques, Ă  l’image d’un Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/donald-trump_1702460.html) et de son slogan Make America Great Again, renvoyĂ©e comme une critique aux classes
populaires qui ne comprendraient pas le sens de l’histoire, la nostalgie rebute encore. "Mais elle Ă©volue, elle est protĂ©iforme. Les psychologues disent, par exemple, qu’elle est une Ă©motion positive, un recadrage utile pour les personnes qui se sentent perdues", reprend Thomas Dodman. Rester populaire sans passer pour rĂ©ac, idĂ©aliser le passĂ© sans sombrer dans le dĂ©lĂ©tĂšre "Ah, c’était mieux avant !", c’est Ă  ce dĂ©licat Ă©quilibre que s’essaie Radio Nostalgie depuis plusieurs annĂ©es. Et, incontestablement, ça plane pour elle

Guerre en Ukraine : les macabres rĂ©vĂ©lations du journal d'un soldat nord-corĂ©en dĂ©ployĂ© avec les Russes
https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-les-macabres-revelations-du-journal-dun-soldat-nord-coreen-deploye-avec-les-russes-XWRFXPXAQZHNNOJDXPSITKXJNI/

L’arrivĂ©e de troupes nord-corĂ©ennes sur le champ de bataille en octobre dernier, aux cĂŽtĂ©s des troupes de Moscou, avait Ă©tĂ© une nouvelle trĂšs inquiĂ©tante pour Kiev (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-loperation-speciale-de-kiev-contre-les-refractaires-a-la-mobilisation-militaire-PPSLVTDT6BANNCJL5E3PHHQUNQ/). L’Ukraine semble aujourd’hui en apprendre davantage sur leur utilitĂ© au sein de l’armĂ©e dirigĂ©e par le Kremlin. Samedi 11 janvier, l’Ukraine a annoncĂ© avoir capturĂ© deux soldats nord-corĂ©ens (https://www.lexpress.fr/environnement/guerre-en-ukraine-kiev-dit-interroger-deux-soldats-nord-coreens-faits-prisonniers-B7H57UFVSFBIJOSQT5Z2DNCIC4/) dans la rĂ©gion russe de Koursk, et dit procĂ©der Ă  leur interrogatoire. L’un d’eux, ĂągĂ© de 19 ans, a assurĂ© qu’il pensait venir s’entraĂźner en Russie, et non combattre, a fait savoir le service national du renseignement de CorĂ©e du Sud (NIS), qui coopĂšre avec son homologue ukrainien, le SBU.Mais le journal de bord d’un autre soldat nord-corĂ©en, rĂ©cupĂ©rĂ© par Kiev sur le champ de bataille aprĂšs sa mort le 21 dĂ©cembre, offre, selon le Wall Street Journal, des dĂ©tails macabres concernant le rĂŽle des milliers d’unitĂ©s Nord-CorĂ©ennes Ă  Koursk.Certains extraits ont rĂ©cemment Ă©tĂ© rendus publiques par les forces d’opĂ©ration spĂ©ciales ukrainiennes. Entre deux scĂšnes de la vie quotidienne sur le front et des passages exprimant l’amour du jeune soldat pour son dirigeant nord-corĂ©en, Kim Jong-un (https://www.lexpress.fr/monde/europe/les-bombes-humaines-de-kim-jong-un-ces-soldats-delite-qui-menacent-lukraine-EXC6QWACL5FEFMHQG2F7Y44ZYQ/), des diagrammes grossiers esquissĂ©s Ă  l’encre bleue y dĂ©taillent les sombres tactiques militaires que doivent appliquer les soldats nord-corĂ©ens dĂ©ployĂ©s en soutien sur le front. À l’approche d’un drone ukrainien (https://www.lexpress.fr/monde/europe/comment-contrer-les-drones-fpv-ukrainiens-quand-les-soldats-russes-recoivent-un-guide-de-survie-YSRXJ7ZS2RHOPKUDLUUKIPREOE/) par exemple, un soldat appelĂ© "appĂąt" reste immobile pour attirer le drone, afin que d’autres soldats puissent tenter de l’abattre. "MĂȘme au prix de ma vie, j’exĂ©cuterai les ordres du commandant suprĂȘme sans hĂ©sitation", peut-on lire sur une page adjacente. "Je montrerai au monde la bravoure et le sacrifice des forces spĂ©ciales de Kim Jong Un."Cette tactique reflĂšte, selon le quotidien amĂ©ricain, le peu de considĂ©ration faite par l’armĂ©e russe pour ces renforts nord-corĂ©ens. "Au cours de leurs premiĂšres semaines de combat, les soldats nord-corĂ©ens ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s imprudemment, selon des images de drones des forces spĂ©ciales ukrainiennes et des experts militaires. Ils traversent des champs ouverts Ă  pied et sans vĂ©hicules blindĂ©s ni renforts d’artillerie, leurs uniformes de camouflage sombres sont trĂšs visibles contre la neige blanche. Leur formation et leur intĂ©gration avec les forces russes semblent inadĂ©quates", affirme le journal, qui rapporte par ailleurs que de nombreux soldats nord-corĂ©ens choisissent la mort plutĂŽt que la capture. Le gouvernement ukrainien a lui aussi affirmĂ© que la capture des deux hommes qu’il dĂ©tient n’avait pas Ă©tĂ© aisĂ©e. "Les Russes et les autres soldats nord-corĂ©ens achĂšvent leurs blessĂ©s et font tout pour effacer les preuves de la participation d’un autre Etat" dans la guerre, (https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-donald-trump-prepare-une-rencontre-avec-vladimir-poutine-pour-en-finir-avec-la-guerre-ESCHT5IPBRDNRLNRWMKX3E33IU/) a indiquĂ© Volodymyr Zelensky (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-volodymyr-zelensky-demande-des-troupes-occidentales-pour-forcer-la-russie-a-la-QACAG3IKLNCDTKP4EBMKGU4X7A/).Les soldats nord-corĂ©ens en premiĂšre ligneLes premiers aperçus des
Nord-corĂ©ens en action les reprĂ©sentent sous la contrainte, effrayĂ©s ou confus, selon une compilation vidĂ©o publiĂ©e par l’armĂ©e ukrainienne et vĂ©rifiĂ©e par Storyful, qui appartient Ă  News Corp, la sociĂ©tĂ© mĂšre du Wall Street Journal. "Dans la compilation, des groupes de troupes nord-corĂ©ennes se recroquevillent sur place ou tentent de fuir des drones ukrainiens qui les poursuivent", affirme le WSJ.Selon les diffĂ©rents dĂ©comptes, prĂšs de 12 000 soldats nord-corĂ©ens - souvent trĂšs jeunes - ont Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©s en soutien dans la rĂ©gion russe de Koursk en octobre dernier, quelques mois aprĂšs la signature d’un pacte de dĂ©fense mutuelle entre les deux pays. Une information jamais confirmĂ©e publiquement ni par Moscou ni par Pyongyang. En tant que seul territoire russe en partie sous contrĂŽle ukrainien, Koursk est considĂ©rĂ© comme une monnaie potentielle dans tous pourparlers qui arrĂȘteraient les combats.D’abord maintenus Ă  l’écart pendant des mois, les soldats nord-corĂ©ens jouent depuis quelques semaines un rĂŽle crucial dans la reprise du territoire perdu par la Russie et dans la rĂ©sistance Ă  la contre-offensive (https://www.lexpress.fr/monde/europe/guerre-en-ukraine-kiev-lance-de-nouvelles-operations-offensives-dans-la-region-russe-de-koursk-BVPSZFLXB5GRPNIRVSP4FUWP7E/)actuellement lancĂ©e par l’Ukraine. (https://www.lexpress.fr/monde/ukraine-une-brigade-zombie-formee-en-france-visee-par-une-enquete-K7O6V6J4DNDMRIFF264ZJAJPCQ/) Environ 30 % des troupes envoyĂ©es en CorĂ©e du Nord auraient dĂ©jĂ  Ă©tĂ© dĂ©ployĂ©es pour des combats de premiĂšre ligne, selon Doo Jin-ho, analyste Ă  l’Institut corĂ©en d’analyses de la dĂ©fense Ă  SĂ©oul citĂ© par le WSJ. "Les Nord-CorĂ©ens contribuent Ă  ce que la frontiĂšre ne soit pas franchie et libĂšrent les soldats russes pour chercher des percĂ©es dans d’autres rĂ©gions", explique l’analyste. Selon Volodymyr Zelensky, plus de 4 000 Nord-CorĂ©ens sont morts ou ont Ă©tĂ© blessĂ©s depuis leur arrivĂ©e sur le champ de bataille. Selon le gouvernement amĂ©ricain, 1 000 d’entre eux sont morts au cours de la seule derniĂšre semaine de dĂ©cembre.
Nintendo : avant la sortie de la Switch 2, les derniers secrets d'un empire du jeu vidéo
https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/nintendo-avant-la-sortie-de-la-switch-2-les-derniers-secrets-dun-empire-du-jeu-video-5NZ6ZO6DPJE67HZCP5VUTDTASU/

Qui pleure les mĂ©chants tuĂ©s dans les jeux vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/loot-boxes-vers-la-fin-de-la-machine-a-cash-pour-les-jeux-video_2179072.html) ? L’idĂ©e fait sourire, tant ces morts remplies d’hĂ©moglobine provoquent d’ordinaire l’exultation. Ce ne sont, aprĂšs tout, que des personnages virtuels. Le but mĂȘme du jeu est de les supprimer. Mais Shigeru Miyamoto n’est pas comme tout le monde. Le lĂ©gendaire producteur de Nintendo, pĂšre de Mario, Zelda (https://www.lexpress.fr/culture/zelda-tears-of-the-kingdom-ce-que-disent-les-chiffres-sur-le-dernier-jeu-phenomene-de-nintendo-NVG7J5XG5BE4HPP5TK5ZSO4W4Y/) et Donkey Kong a cherchĂ© toute sa vie Ă  provoquer des Ă©motions positives chez les joueurs.Les jeux guerriers oĂč les balles fusent ne sont vraiment pas sa tasse de thĂ©. Dans les annĂ©es 90, alors qu’il teste un jeu James Bond du studio Rare qui doit sortir sur Nintendo 64, il suggĂšre mĂȘme, avec une innocence dĂ©sarmante, que la sĂ©quence des crĂ©dits de fin fasse visiter au joueur chacune de ses victimes virtuelles sur son lit d’hĂŽpital. "Je lutte aussi contre l’idĂ©e que tuer les monstres serait systĂ©matiquement une bonne chose. Ils ont une motivation et des raisons d’ĂȘtre tels qu’ils sont", confiait-il au New Yorker (https://www.newyorker.com/culture/the-new-yorker-interview/shigeru-miyamoto-wants-to-create-a-kinder-world). MĂȘme un secteur aussi chargĂ© d’adrĂ©naline et de bagarres que le jeu vidĂ©o (https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/take-two-microsoft-le-secteur-des-jeux-video-en-forte-zone-de-turbulences-44QNZBPGEVEGRGTDCUL47DLF5E/) a son DalaĂŻ-lama. Un doux dingue dont les idĂ©es semblent d’une naĂŻvetĂ© confondante avant de se rĂ©vĂ©ler d’une modernitĂ© folle.La concurrence a appris Ă  la dure Ă  ne pas sous-estimer le "gentil garçon" du jeu vidĂ©o qu’a toujours Ă©tĂ© Nintendo. A l’heure oĂč beaucoup de studios mettent dĂ©sormais l’histoire de leurs titres au premier plan, le Japonais n’a jamais perdu de vue l’ingrĂ©dient clef d’un jeu : sa dimension ludique. "Ses Ă©quipes traquent avec un soin obsessionnel tout ce qui peut agacer ou ennuyer les joueurs et le transforment en quelque chose de simple et d’amusant", explique FrĂ©dĂ©ric Markus, dirigeant de Féérik Games passĂ© par tous les plus grands studios, de Nintendo Ă  Rockstar, Ubisoft ou encore Epic Games. Une logique simple qui a fait du groupe l’acteur le plus inventif de son domaine.Les coups de gĂ©nie de NintendoLes joueurs ont mal aux doigts Ă  force de marteler leurs boutons pour explorer des mondes que la 3D vient d'Ă©tendre ? Nintendo met Ă  leur disposition, en 1996, un joystick analogique, qui suit en souplesse le moindre geste du pouce et que ses concurrents s’empresseront de copier l’annĂ©e suivante. Les trajets d’un village PokĂ©mon Ă  l’autre sont barbants ? Nintendo leur donne du piquant en dissĂ©minant dans les prĂ©s ses crĂ©atures fantastiques. Le Japonais a rĂ©volutionnĂ© le jeu de course avec la mĂȘme logique ludique. Dans Mario Kart, les dĂ©rapages ne vous font pas ralentir, mais accĂ©lĂ©rer. Et, Ă  rebours des titres traditionnels, les retardataires ont toujours une chance de rattraper le peloton, en jetant sous les roues adverses des carapaces de tortues ou des peaux de bananes.Cela ne marche pas Ă  tous les coups. La console Wii U, par exemple, a Ă©tĂ© un fiasco. Mais Nintendo sait que les ratĂ©s font partie du processus. Cet Ă©chec posera de plus les bases qui conduiront au carton qu’a Ă©tĂ©, cinq ans plus tard, la console portable Switch. L’entreprise, toutefois, ne sort un produit que si elle pense avoir quelque chose de novateur Ă  proposer. Nintendo attendra ainsi longtemps avant de s’aventurer dans les mondes ouverts 3D, ce genre trĂšs populaire oĂč le joueur peut vagabonder Ă  sa guide dans l’univers du jeu.Cela fait alors dĂ©jĂ 
une quinzaine d’annĂ©es ans que des studios comme Rockstar Games (Grand Theft Auto (https://www.lexpress.fr/economie/high-tech/gta-vi-les-recettes-gagnantes-de-rockstar-pour-conquerir-le-monde-du-jeu-video-ILJKP6XUHJANHHE37PDSBLD2JI/)) et Blizzard Entertainment (World of Warcraft) dĂ©veloppent ces titres formidablement complexes puisqu’il faut conserver l’intĂ©rĂȘt du joueur sans rien savoir du chemin qu’il empruntera lors de sa partie. Pourtant, quand Nintendo se jette Ă  l’eau avec Zelda : Breath of the Wild, l’originalitĂ© de son titre estomaque les pontes du secteur. "Le Japon a dĂ©veloppĂ© un art subtil des mondes miniatures qu’on retrouve aussi bien dans ses jardins zen que dans ses marchĂ©s de figurines. Comment crĂ©er quelque chose de trĂšs poĂ©tique, d’harmonieux, avec quelques Ă©lĂ©ments simples. C’est cet Ă©quilibre que l’on retrouve et qui subjugue quand on pĂ©nĂštre dans Zelda", analyse FrĂ©dĂ©ric Marcus. Le titre de Nintendo est du reste bourrĂ© de bonnes idĂ©es comme ce parapente grĂące auquel Zelda peut mieux se dĂ©placer et apprĂ©hender son environnement. Une maniĂšre ingĂ©nieuse de rĂ©gler le gros dĂ©faut des mondes ouverts : ils sont si vastes que facilement, l’on s’y perd.Switch, Nintendo DS : des consoles plĂ©biscitĂ©esLe Japonais s’est toujours moquĂ© de la course Ă  la puissance dans laquelle les cadors du jeu vidĂ©o se sont engouffrĂ©s. Sony et Microsoft n’ont cessĂ© d’accroĂźtre les performances de leurs consoles et le rĂ©alisme de leurs titres. RĂ©sultat, ces derniers sont bien plus coĂ»teux Ă  produire. "Les studios qui consacraient six Ă  douze mois Ă  leurs jeux phares y passent dĂ©sormais parfois cinq ou sept ans", observe Laurent Colombani, associĂ© de Bain & Company spĂ©cialiste du secteur des tĂ©lĂ©coms, mĂ©dias et technologies.Nintendo a eu raison de ne pas se laisser entraĂźner dans cette course folle. Si les progrĂšs vers le photorĂ©alisme ont bluffĂ© les millenials, ils intĂ©ressent beaucoup moins les jeunes gĂ©nĂ©rations qui plĂ©biscitent des jeux comme Roblox, Minecraft ou les ludiques crĂ©ations Nintendo. "En misant sur des graphismes plus simples, le groupe japonais s’assure qui plus est de maĂźtriser ses coĂ»ts", pointe Olivier Mauco, PDG de l’agence de conseil Game in Society et enseignant Ă  Sciences Po. Cela n’a pas empĂȘchĂ© Nintendo de donner au secteur une magistrale leçon lorsqu’il se lance dans la 3D avec Super Mario 64 et conçoit pour l’occasion un systĂšme de camĂ©ra libre, depuis imitĂ© par tous ses concurrents.En se tenant Ă  l’écart des univers violents, Nintendo a Ă©galement rĂ©ussi Ă  toucher un public plus large que ses rivaux. "La Wii a Ă©tonnĂ© tout le secteur avec cette nouvelle maniĂšre de jouer basĂ©e sur le geste. Une approche beaucoup plus accessible, transgĂ©nĂ©rationnelle, qui a permis aux familles de se retrouver autour d’un jeu", souligne la psychologue CĂ©lia Hodent, ancienne directrice de l’expĂ©rience utilisateurs chez Epic Games (Fortnite) et auteure du livre "Dans le cerveau du gamer" (Ă©ditions Dunod, 2020). La Switch est, elle aussi, une console que de jeunes enfants ou des personnes qui ne connaissent rien au jeu peuvent facilement utiliser. "Cette mentalitĂ© se voit dans leurs publicitĂ©s. Les autres studios mettent souvent en avant leur jeu, son univers. Nintendo met en scĂšne les joueurs en pleine partie", fait observer l’experte.Bien sĂ»r, si tous les studios avaient empruntĂ© le mĂȘme chemin que le Japonais, l’univers des jeux vidĂ©o ressemblerait un peu trop Ă  un Ă©pisode des TĂ©lĂ©tubbies. L’aiguille ayant franchement penchĂ© du cĂŽtĂ© des Ă©motions fortes, son positionnement de "gentil ovni" apporte cependant aujourd’hui une touche de gaietĂ© bienvenue. Et rencontre un succĂšs fou. Parmi les trois consoles les plus vendues au monde, deux sont nĂ©es entre ses murs : la Nintendo DS (154 millions d’exemplaires) et la Switch (143 millions). Celle-ci continue de se vendre Ă©tonnamment bien alors qu’elle a trois ans de plus que les derniĂšres consoles de Sony et de Xbox.Mario et Zelda sur grand Ă©cranNintendo s’est aussi constituĂ© des
franchises de renom. Mario est un des rares personnages Ă  sĂ©duire les enfants de la gĂ©nĂ©ration qui l’a dĂ©couvert. Un nouveau Zelda fait battre le cƓur de millions de personnes. "Le dernier jeu PokĂ©mon, TCG Pocket, a encore créé l’évĂšnement. Et avec 6,4 millions de dollars de recettes par jour, il promet d’ĂȘtre extrĂȘmement rentable", prĂ©cise Antoine Fraysse-Soulier, responsable de l’analyse de marchĂ© chez eToro. Ces marques de poids permettent Ă  Nintendo de s’attaquer Ă  un nouveau marchĂ©, celui des parcs d’attractions.Des royaumes fĂ©eriques emplis de chĂąteaux, de dinosaures et de champignons mignons ont dĂ©jĂ  poussĂ© Ă  Osaka et Ă  Los Angeles. Un troisiĂšme doit ouvrir ses portes cette annĂ©e Ă  Orlando, en Floride. Nintendo infiltre Ă©galement les salles obscures. AprĂšs le succĂšs du film Super Mario Bros (qui a dĂ©passĂ© La Reine des neiges en termes de recettes), le groupe planche sur un film Zelda. Trois dĂ©fis attendent cependant le groupe.D’abord sa bonne situation en Bourse est Ă  nuancer. "Toutes les actions japonaises ont Ă©tĂ© dopĂ©es en 2024 par le bas niveau du yen et la politique trĂšs accommodante des autoritĂ©s et de la banque centrale", analyse Andrea Tueni, responsable des activitĂ©s de marchĂ©s de Saxo Bank. Sans cela, Nintendo se serait sans doute moins bien portĂ© car ses rĂ©sultats Ă©conomiques ont déçu au premier semestre de son exercice 2024-2025. En novembre dernier, le groupe a d’ailleurs indiquĂ© s’attendre Ă  une baisse de 32 % de son bĂ©nĂ©fice opĂ©rationnel annuel et Ă  une baisse des ventes de 23 %. "C’est logique. Les joueurs dĂ©calent leurs achats car ils savent que la Switch 2 va arriver sous peu. Mais les attentes autour de cette nouvelle console sont Ă©levĂ©es, il ne faut pas que Nintendo déçoive", explique Andrea Tueni.Nintendo doit Ă©galement se prĂ©parer Ă  la montĂ©e en puissance de nouveaux concurrents : les studios chinois. Ces derniers qui faisaient dĂ©jĂ  beaucoup de dĂ©veloppement en sous-traitance sont montĂ©s en compĂ©tence. "Leurs jeux marchent de plus en plus. Le succĂšs international de Wukong Black Myth en 2024 (NDLR 10 millions d’exemplaires vendus en trois jours) le prouve", observe Olivier Mauco. Des gĂ©ants de la tech chinois auraient, par ailleurs, le savoir-faire et les chaĂźnes d’approvisionnement nĂ©cessaires pour se lancer dans la fabrication de consoles performantes Ă  petit prix, comme celles de Nintendo.Un univers rassurant pour les parents inquietsDernier et principal dĂ©fi du Japonais : l’essor de plateformes cloud dĂ©diĂ©es aux jeux vidĂ©o (cloud gaming en anglais). L’idĂ©e est de ne plus contraindre les joueurs Ă  utiliser une console ou un PC. Mais de recourir Ă  de puissants serveurs Ă  distance capable de gĂ©rer les jeux les plus simples comme les plus gourmands en puissance de calcul. Les utilisateurs pourraient, dĂšs lors, faire tourner n’importe quel titre, sur n’importe quel appareil, dĂšs lors qu’ils disposent d’une connexion internet satisfaisante.Un horizon qui fait rĂȘver beaucoup d’internautes. Soutenu par les solides capacitĂ©s cloud de Microsoft, Xbox s’engage Ă©nergiquement dans cette voie. Nintendo, lui, est plutĂŽt en retard. La dĂ©matĂ©rialisation pose toutefois de gros dĂ©fis techniques. "Les deux approches, cloud et Ă©quipements physiques, vont certainement cohabiter", prĂ©dit Laurent Colombani du cabinet Bain. Et mĂȘme si le jeu dĂ©matĂ©rialisĂ© rĂ©duit la part de marchĂ© des consoles, Nintendo est idĂ©alement placĂ© pour se maintenir. "Pour les parents, leur console a des arguments intĂ©ressants : elle permet aux enfants de jouer Ă  un catalogue de jeux familiaux, dans un environnement fermĂ©, oĂč ils ne risquent pas d’ĂȘtre contactĂ© par des inconnus", observe la psychologue spĂ©cialiste du jeu vidĂ©o CĂ©lia Hodent. Parfois, les bons sentiments rapportent gros.
Immobilier, le retour en grĂące en 2025 ? Ces signaux qui redonnent espoir
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Les professionnels de l’immobilier veulent y croire. AprĂšs deux annĂ©es difficiles, 2025 sera celle du retour Ă  meilleure fortune. Quelques signaux vont dans ce sens, mĂȘme s’il paraĂźt un peu prĂ©maturĂ© de crier victoire. A commencer par les taux d’intĂ©rĂȘt des crĂ©dits (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/credit-immobilier-ces-astuces-pour-economiser-sur-lassurance-de-votre-emprunt-M4CNXQGCVZCGLKYXP76JPSII3U/), en baisse. Selon le courtier Cafpi, les taux d’emprunt s’établissaient en moyenne Ă  3,31 % sur vingt ans en dĂ©cembre dernier. Vousfinancer, de son cĂŽtĂ©, constate une amĂ©lioration des conditions de financement en ce dĂ©but d’annĂ©e, et table sur de nouvelles baisses dans le courant de l’annĂ©e, avant une stabilisation "aux alentours de 3 %". CouplĂ©e aux baisses de prix enregistrĂ©s l’an dernier, cette embellie bancaire favorise le retour des acquĂ©reurs. SeLoger note, dans son baromĂštre de janvier, qu’en un an, le nombre de projets d’achats immobiliers (https://www.lexpress.fr/argent/immobilier/vendre-sa-maison-aux-encheres-la-solution-pour-echapper-au-marasme-immobilier-KGOMCVSYZBHEVLRWOGZLPO4RSU/) a grimpĂ© de 10 %.Une stabilisation des prix depuis fĂ©vrier dernierCe regain d’intĂ©rĂȘt profite surtout aux grandes villes, note Thomas Lefebvre, vice-prĂ©sident data de SeLoger et Meilleurs Agents. "Certaines des grandes mĂ©tropoles ont vu la demande littĂ©ralement exploser l’annĂ©e derniĂšre, indique-t-il. C’est notamment le cas Ă  Toulouse et Bordeaux oĂč elle a respectivement bondi de 37 % et 38 %. Paris n’est pas en reste. AprĂšs une annĂ©e noire en 2023, durant laquelle la capitale a perdu 10 % de candidats Ă  l’achat, 2024 a Ă©tĂ© l’annĂ©e de son retour en grĂące auprĂšs des acquĂ©reurs. La demande a enregistrĂ© une hausse de 31 % entre janvier et dĂ©cembre."Autre Ă©lĂ©ment propice : la baisse des prix semble toucher Ă  sa fin. La Fnaim constate que ceux-ci se stabilisent depuis fĂ©vrier 2024, aprĂšs avoir connu la plus forte baisse depuis quinze ans. S’il se confirme, cet atterrissage, avant une Ă©ventuelle reprise, pourrait mettre fin Ă  une forme d’immobilisme de la part des acquĂ©reurs en quĂȘte d’opportunitĂ©s.Autant de facteurs qui devraient mĂ©caniquement soutenir le marchĂ©. Selon Thomas Lefebvre, "celui-ci devrait connaĂźtre un point de bascule au printemps, avec une reprise de la demande susceptible d’amorcer, dĂšs lors, l’entrĂ©e dans un nouveau cycle haussier." L’expert de SeLoger et Meilleurs Agents anticipe une remontĂ©e des prix "de l’ordre de 2 % d’ici la fin de l’annĂ©e."De nombreuses inconnues subsistent toutefois, qui pourraient altĂ©rer l’optimisme ambiant. La principale d’entre elles, la crise politique que connaĂźt la France, pourrait en effet avoir de multiples consĂ©quences, tant sur les taux d’intĂ©rĂȘt que le pouvoir d’achat des mĂ©nages ou leur confiance dans l’avenir.
Incendies Ă  Los Angeles : les feux progressent et les critiques se multiplient
https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-les-feux-progressent-et-les-critiques-se-multiplient-UCRMOLOJ55AHHNEHFLUNN6TF6A/

Alors que les feux qui ravagent Los Angeles (https://www.google.com/search?q=Los+Angeles+feu+lexpress&oq=Los+Angeles+feu+lexpress&gs_lcrp=EgZjaHJvbWUyBggAEEUYOTIGCAEQRRg80gEINDUwMWowajeoAgCwAgA&sourceid=chrome&ie=UTF-8) et sa banlieue ne cessent de gagner du terrain, ce dimanche 12 janvier, Donald Trump (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/mark-burnett-lhomme-sans-qui-donald-trump-naurait-jamais-ete-president-SSHZNLJXG5AHNFAYZRTKUW5MEI/) lance une nouvelle attaque envers les dirigeants californiens (https://www.lexpress.fr/environnement/en-californie-le-modele-energetique-qui-exaspere-trump-HRW2ISJO55DALBZJ3KF5YK7XGU/). "Les politiciens incompĂ©tents n’ont aucune idĂ©e de la maniĂšre de les Ă©teindre", a dĂ©clarĂ© le prĂ©sident amĂ©ricain Ă©lu dans un message publiĂ© sur sa plateforme Truth Social. "C’est l’une des pires catastrophes de l’histoire de notre pays. Ils n’arrivent pas Ă  Ă©teindre les incendies. Qu’est-ce qui ne va pas chez eux ?", Ă©crit-il.Cinq jours aprĂšs le dĂ©but des incendies, les infrastructures sur place semblent ne pas suffire pour lutter contre les cinq feux qui avalent tout sur leur passage. Dans le quartier huppĂ© de Pacific Palissade, les bouches incendie se sont rapidement taries, et les pĂ©nuries d’eau ont largement entravĂ© les efforts dĂ©ployĂ©s dans les autres zones, amenant le gouverneur de l’état le plus peuplĂ© du pays, Gavin Newsom, Ă  demander "un examen indĂ©pendant complet" des services de distribution d’eau de la ville.Ce qui a donnĂ© lieu Ă  une sĂ©rie d’attaques de la part de Donald Trump, bientĂŽt de retour Ă  la Maison-Blanche. Dans la semaine, dĂ©jĂ , il accusait les dĂ©mocrates d’avoir dĂ©tournĂ© l’eau de pluie pour protĂ©ger un "poisson inutile" dans l’État, accusant sans fondement les politiques environnementales d’ĂȘtre responsables des pĂ©nuries.Eviter les fumĂ©es sans pouvoir se relogerLes critiques n’émanent pas que du prĂ©sident Ă©lu. Samedi, la maire de la deuxiĂšme plus grande ville du pays, Karen Bass, s’est dĂ©fendue en assurant que ses services Ă©taient "tous sur la mĂȘme longueur d’onde". La veille, la cheffe des pompiers de la ville avait pointĂ© le budget insuffisant allouĂ© par la municipalitĂ© aux soldats du feu (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-ces-rustines-qui-viennent-aider-des-pompiers-en-sous-effectif-NLQ4D4OSARDIXDJLNNMUQYL2EA/).Le mĂȘme jour, les autoritĂ©s sanitaires de Los Angeles alertaient les habitants des risques pour la santĂ© que posent les fumĂ©es, leur demandant de rester Ă  l’intĂ©rieur des bĂątiments. Les incendies ont jusqu’à prĂ©sent dĂ©truit plus de 12 000 structures, (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-le-cauchemar-des-societes-dassurance-en-chiffres-6KFGDPFLD5HDNFKIXULHXFE2VU/) selon l’agence californienne de lutte contre les incendies, tandis que le bureau du mĂ©decin lĂ©giste du comtĂ© de Los Angeles fait Ă©tat de 16 morts - un bilan provisoire. Des secouristes assistĂ©s de chiens renifleurs continuent d’inspecter les dĂ©combres Ă  la recherche de corps.Plus de 15 000 hectares sont partis en fumĂ©e, principalement Ă  Palisades Fire et dans l’Eaton Fire, le deuxiĂšme feu qui frappe Altadena, banlieue du nord-est de Los Angeles. Les Ă©vacuĂ©s eux, font face Ă  un casse-tĂȘte pour se reloger, alors que le tarif des locations vient de faire un bond ahurissant. Ce qui a poussĂ© le procureur gĂ©nĂ©ral de l’Etat Ă  rappeler, samedi, que le gonflement artificiel des prix est un "crime passible d’un an de prison et de 10 000 dollars d’amende".Des pompiers mexicains et canadiens en renfortLes pompiers ont bĂ©nĂ©ficiĂ© d’une accalmie des vents ces trois derniers jours. Mais les rafales doivent de nouveau forcir ce week-end. "Ces vents, combinĂ©s Ă  un air sec et Ă  une vĂ©gĂ©tation sĂšche, maintiendront la menace d’incendie dans le comtĂ© de Los
Angeles Ă  un niveau Ă©levĂ©", a averti Anthony Marrone, le chef des pompiers du comtĂ© auprĂšs de l’AFP. MalgrĂ© les efforts de milliers de pompiers, le "Palisades Fire" s’est Ă©tendu samedi au nord-ouest de Los Angeles. Il menace dĂ©sormais au nord la vallĂ©e densĂ©ment peuplĂ©e de San Fernando, poussant Ă  l’est vers les collections inestimables du musĂ©e d’art Getty Center.Face Ă  la situation qui ne fait qu’empirer, le soutien afflue depuis les deux frontiĂšres (https://www.lexpress.fr/monde/amerique/incendies-a-los-angeles-ces-rustines-qui-viennent-aider-des-pompiers-en-sous-effectif-NLQ4D4OSARDIXDJLNNMUQYL2EA/) des Etats-Unis. Samedi matin, la prĂ©sidente mexicaine, Claudia Sheinbaum, a annoncĂ© le dĂ©part d’un "groupe d’aide humanitaire pour Los Angeles en Californie". "Nous sommes un pays gĂ©nĂ©reux et solidaire", a-t-elle ajoutĂ©, en publiant sur X la photo de deux avions-cargos sur le tarmac d’un aĂ©roport, faisant fi des tensions commerciales amorcĂ©es par la future administration Trump. "Il y a beaucoup de Mexicains dans cette partie des Etats-Unis" souligne-t-elle.En este momento sale el grupo de ayuda humanitaria a Los Ángeles, California. Somos un paĂ­s generoso y solidario. Gracias al equipo del Plan DN-III-E de la SecretarĂ­a de la Defensa, a los combatientes forestales y a @laualzua (https://twitter.com/laualzua?ref_src=twsrc%5Etfw), coordinadora nacional de ProtecciĂłn Civil. Llevan con
 pic.twitter.com/MviVvKCxvE (https://t.co/MviVvKCxvE)— Claudia Sheinbaum Pardo (@Claudiashein) January 11, 2025 (https://twitter.com/Claudiashein/status/1878084010045329766?ref_src=twsrc%5Etfw)Le gouvernement canadien (https://www.lexpress.fr/economie/politique-economique/demission-de-justin-trudeau-et-retour-de-donald-trump-le-canada-sous-pression-commerciale-Q2ZKLKKI5RC7RMAPI7H5JJWZ54/) a lui aussi annoncĂ© collaborer avec ses provinces pour fournir un soutien dans les jours qui viennent. Le Quebec et l’Ontario ont notamment dĂ©ployĂ© plusieurs avions-citernes CL-415, ainsi que des pilotes, des techniciens et du matĂ©riel. L’Alberta a annoncĂ© mettre Ă  disposition 40 pompiers, ainsi que des bombardiers d’eau et des hĂ©licoptĂšres Ă©quipes de vision nocturne. La Colombie-Britannique a elle aussi envoyĂ© une Ă©quipe de techniciens chevronnĂ©s, et se prĂ©pare Ă  dĂ©ployer des Ă©quipes supplĂ©mentaires si nĂ©cessaire.Une enquĂȘte conduite par le FBI est toujours en cours pour dĂ©terminer les causes multiples de ces dĂ©parts de feu. Les vents chauds et secs de Santa Ana qui ont attisĂ© ces incendies sont un classique des automnes et des hivers californiens. Mais ils ont atteint cette fois une intensitĂ© inĂ©dite depuis 2011, selon les mĂ©tĂ©orologues, avec des rafales jusqu’à 160 km/h cette semaine. De quoi propager les braises trĂšs rapidement, parfois sur des kilomĂštres. Un scĂ©nario cauchemardesque pour les pompiers, car la Californie sort de deux annĂ©es trĂšs pluvieuses qui ont fait naĂźtre une vĂ©gĂ©tation luxuriante, dĂ©sormais assĂ©chĂ©e par un manque de pluie criant depuis huit mois.